BEASTÖ BLANCÖ était déjà passé par Paris, il y a environ un an, en première partie des DEAD DAISIES. Un concert qui n’avait pas laissé un très bon souvenir à nombre de spectateurs de l’époque, regrettant que le visuel prenne le pas sur la consistance musicale. Le groupe créé par Chuck Garric, bassiste d’Alice Cooper et ex-DIO ou L.A. GUNS, ici passé à la guitare et au chant, n’est pourtant pas dénué de qualités, comme le prouvent les 4 albums studio et le live sortis depuis 2013. Le dernier en date, « Kinetica », disponible depuis l’an dernier, continue d’exploiter le filon d’un metal au croisement d’Alice Cooper et MINISTRY. Un sentiment renforcé par la présence dans l’équipe de Calico Cooper, fille d’Alice, chanteuse intermittente et surtout pôle d’attraction lors du concert.
Avant d’expliquer tout cela en détail, un mot sur la première première partie, une certaine I YA TOYAH (warf, le jeu de mots). Une jeune Américaine court vêtue de latex, arborant une crête et un collier sado-maso. Seule sur scène, au chant, à la guitare et aux claviers, elle s’aide de bandes enregistrées, de boucles et de samples, pour produire un set heavy electro pas exceptionnel, mais néanmoins applaudi par la quelque vingtaine de spectateurs présents lors de se prestation.
Car oui, il faut le dire, ce n’est pas la foule ce mercredi soir au Backstage By The Mill, qui n’accueillera pas pour cette date plus d’une soixantaine d’amateurs. Pas sûr que BEASTÖ BLANCÖ revienne de sitôt en tête d’affiche dans la capitale…

La faible affluence ne démoralise pas la seconde première partie, DÄTCHA MANDALA. Dans son répertoire, le trio bordelais assume de passer d’une ambiance LED ZEPPELIN à du metal moderne, de douces mélodies à des titres bien plus sauvages.
Et c’est exactement la recette qu’il livre ce soir, avec un bassiste/chanteur, Nicolas Sauvez, en grande forme. « Koda », « Love Myself » ou « She Said » font mouche auprès du public, tout autant qu’un nouveau titre livré en troisième position sur la setlist, « You Make Me Feel » si nous avons tout compris, qui entre rapidement dans la tête grâce à quelques « woo woo woo woo » bien placés.
Regrettons toutefois un dernier morceau inutilement étiré, de plus plombé par un solo de batterie parfaitement inutile. Dommage, sinon ces 45 minutes de DÄTCHA MANDALA auraient été parfaites…

Si BEASTÖ BLANCÖ est le fruit du travail de Chuck Garric, il faut bien avouer que ce ne sont pas vraiment ses compositions, son jeu de guitare musclé, son chant rauque ou ses rouflaquettes démesurées que le spectateur retiendra de la soirée. Car, dès que Calico Cooper monte sur scène, tous les regards se tournent immanquablement vers elle.
Quel look ! L’artiste de 44 ans, qu’on a souvent vu ces dernières année avec son père, porte un body moulant, un maquillage inquiétant et de volumineux dreadlocks. Notons d’ailleurs que la masse capillaire des musiciens de la formation s’avère particulièrement impressionnante, ces gens doivent dépenser des fortunes en shampooing !

Calico, elle, grande et imposante, multiplie les poses inquiétantes, se balade avec une batte de base-ball cloutée ou un laser portable illuminant ses collègues, quand elle ne s’équipe pas d’un soutien-gorge lumineux rouge…
Comme en plus, ça dépote sur scène, BEASTÖ BLANCÖ efface rapidement le mauvais souvenir de l’an dernier. « Run For Your Life » pour attaquer, « Freak » pour confirmer, l’hymne « Beastö Blancö » pour finir de convaincre, en trois morceaux, l’affaire est pliée. Et, hilare, Garric peut nous montrer l’envers de sa guitare, qui affiche un « Hell yeah » de circonstance.

Après la (seule) reprise d’Alice Cooper, « Feed My Frankenstein », Calico, qui n’a pour l’instant, côté vocal, assuré que des chœurs ou des bouts de couplet, s’impose au micro pour un « Machine Girl » bien costaud, mais qui montre qu’il est effectivement plus prudent qu’elle ne chante pas en permanence… Un souci mineur vu l’ardeur déployée par la belle pour aller titiller le spectateur, avec même un passage au sein du public munie d'un drapeau.
Rare moment de calme, le « Dark Matter » livré par Garric au micro, Calico s’absentant durant quelques chansons. Le reste bastonne à tout-va, comme sur un « Motor Queen » très Rob Zombie, le plus mélodique « Honey », ou le plus rock’n’roll « Blind Drive ».
Au final, juste une heure et 5 minutes dans les oreilles, mais un show bien intense (avec lui aussi un solo de batterie, mais pas trop long), riche d’une identité visuelle forte et qui imprime durablement la rétine.
Si le groupe revient à Paris, nous serons là !