20 août 2013, 9:53

SIRENIA : Morten Veland

 

 

Créé en 2001 par le multi-instrumentiste Morten Veland suite à son départ de TRISTANIA, on ne peut pas dire que SIRENIA ait été épargné par son lot de tempêtes et de péripéties. La ronde des chanteuses et des musiciens ayant bien heureusement cessé de tourner depuis plusieurs années maintenant, "Perils Of The Deep Blue" marque la 6ème publication du groupe norvégien, bien que seulement la 3ème avec sa chanteuse espagnole Ailyn.

 
Ce qui ressort de cet entretien avec celui qui se révèle être le seul capitaine à bord du navire SIRENIA, c'est qu'il ne considère jamais rien comme acquis. Une discographie bien établie, mais une remise en question de son travail d'écriture constante, une volonté d'aller de l'avant et de progresser... Des mots que l'on attend pas forcément de la bouche d'un maestro comme Morten Veland, unique compositeur et principal instrumentiste de SIRENIA en studio. Un entretien à découvrir ci-dessous... 

 

"Perils Of The Deep Blue" est décrit comme un album assez singulier dans la carrière de SIRENIA, quelle en serait ta meilleure définition ? 
L'objectif c'était de vraiment tout faire passer au niveau supérieur, notre son, nos concepts musicaux... Nous avons trouvé un nouvel univers par rapport à nos albums précédents, lesquels étaient vraiment du pur Metal mélodique, avec des chansons assez courtes, des arrangements assez simples, la voix féminine au centre de tout... Ce nouvel album est beaucoup plus élaboré, avec des titres plus longs par exemple, mais nous avons pris soin de faire en sorte que tous les éléments clés de SIRENIA soient toujours là. Il s'agit de loin de l'album le plus varié et travaillé de toute notre carrière. 

 
Avais-tu en tête dès le début de vouloir faire un album différent ou est-ce quelque chose qui est arrivé au fur et à mesure de ton travail sur sa composition ? 
Au début du travail de composition, je me suis rendu compte assez rapidement que je commençais à tourner en rond avec la recette classique des premiers albums. Je me répétais, c'était presque comme si je n'avais plus rien à dire ! C'est pourquoi j'ai commencé à penser et à créer différemment, et pour tout te dire, je me suis retrouvé avec un bon paquet de chansons, ce qui je pense a été très bénéfique quant à apporter de la diversité à ce disque. Les 11 chansons qui le composent sont toutes différentes les unes des autres, et c'est quelque chose dont nous sommes très fiers. 
 
2 ans et demi et composition, c'est quelque chose d'habituel chez SIRENIA ? 
C'était assez long, très long même, je commençais à devenir fou ! (rires) Non ça ne m'étais jamais arrivé de passer autant de temps sur un album, mais maintenant que tout ça est terminé je suis vraiment content de ce que nous avons réalisé. C'est surement le meilleur album de SIRENIA, il nous tarde vraiment de le défendre sur scène, d'autant plus que les chansons très énergiques, ce qui je pense aura un très bel effet en live. 

 

"En tant que groupe, nous avons tous franchi un nouveau palier, nous avons tous progressé." - Morten Veland

 
Bon il y a une chanson que j'aime beaucoup... Mais je ne sais pas comment la prononcer ! (rires)
(rires) Vas-y, c'est pas grave !
 
"Ditt Endelikt" ? 
Oh ! Parfaite prononciation norvégienne ! (rires)
 
(rires) Bref, cette chanson est intrigante car elle est chantée par un homme...
Oui ! Il s'appelle Joakim Naess, c'est un chanteur norvégien. Nous avons été présentés par Kristian Gundersen, qui était en réalité un des premiers membres de SIRENIA. Alors que je lui rendais visite, Kristian m'a fait écouter quelques chansons de son nouveau projet et j'ai tout de suite flashé sur son chanteur. Il se trouve qu'à l'époque j'étais à la recherche d'un vocaliste pour chanter les titres en norvégien de l'album, Joakim était d'accord, et il a fait un boulot fantastique. C'est très différent, je le conçois, même moi aujourd'hui quand je l'écoute je me dis : "Oh merde, c'est du SIRENIA ?" (rires) Mais j'adore cette chanson, c'est très frais, et les fans ont l'air de l'apprécier ! 

J'aime beaucoup cette mixité dans les langues que tu utilises dans SIRENIA. Sur ce même titre par exemple Joakim chante en norvégien, mais ta chanteuse Ailyn fait quelques choeurs en espagnol... Chante en anglais sur le reste de l'album... 
Oh oui... Tu sais, pour moi chaque langue peut transmettre une émotion, peindre une atmosphère différente. C'était une première pour nous en réalité, mais c'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé faire. A la base je voulais que Ailyn chante en français, mais avec notre timing assez serré je n'ai pas eu le temps de trouver quelqu'un pour nous faire une traduction correcte. Elle l'a donc fait en espagnol, et l'effet a été tout aussi satisfaisant, la fusion des deux langues est parfaite. Cette chanson reste une de mes préférées de l'album. 
 
Hey, t'aurais pu me demander, j'aurais chanté à sa place moi ! (rires)
(Éclat de rire) Ah mais oui ! Je vais garder ça en tête pour le prochain ! (rires)
 
"Perils Of The Deep Blue" est le 6ème album de SIRENIA, mais seulement le 3ème avec ta chanteuse Ailyn. Sentais-tu que tu avais quelque chose de supplémentaire à prouver avec ce disque ? 
Oh oui c'est tout à fait ça. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons autant travaillé dessus. Ailyn elle même a fait d'énormes progrès sur cet album. Sa voix est plus puissante, ne se limite pas à un seul style, transmet beaucoup d'émotions dans ses mots... En tant que groupe, nous avons tous franchi un nouveau palier, nous avons tous progressé.  
 
Vu que tu restes le seul compositeur de SIRENIA, t'arrive-t-il d'écrire des choses qui se révèlent irréalisables ?
Ça m'arrive, oui ! Moins maintenant, car j'ai appris à connaître les capacités d'Ailyn, mais oui il m'arrive d'avoir de superbes idées sur le papier, mais qui ne collent pas du tout avec elle. C'est pourquoi nous passons pas mal de temps en préproduction, à passer en revue tout ce que j'ai écrit, voir ce qui va, ce qui ne va pas... C'est une étape très importante quand nous faisons un album. Donc oui ça m'arrive, et ça peut même être très frustrant ! Mais bien souvent ce n'est qu'une question d'ajustements... 

 

 
"Je suis tout le temps en train d'écrire, et parfois même dans des styles très lointains de ce que je fais d'habitude." - Morten Veland

 
As-tu déjà pensé à faire un Metal Opera comme AVANTASIA ou AYREON ? Car les "chefs d'orchestre" de ces projets fonctionnent à peu près de la même façon que toi en fin de compte !
Pas vraiment non, mais je connais ! J'ai déjà mon projet solo MORTEMIA, et SIRENIA reste vraiment ma priorité. Donc non, en ce moment je n'ai pas vraiment d'intérêt quant à la création d'un nouveau side-projet de la sorte. Mais tu sais, je suis tout le temps en train d'écrire, et parfois même dans des styles très lointains de ce que je fais d'habitude. Juste par plaisir, sans aucun projet de commercialisation ou quoi que ce soit... 
 
Quels styles par exemple ? 
Oh eh bien ça va du vieux rock des années 80 à la pop, en passant par une large palette de genres de Metal... C'est de l'amusement, c'est tout ! Car au fond, SIRENIA reste le style et le projet le plus proche de mon coeur... 

SIRENIA va bien sûr partir en tournée pour défendre "Perils Of The Deep Blue", mais toujours sans bassiste ! C'est quoi ton problème avec eux ? (rires) 
(Éclat de rire) Les bassistes demandent trop d'argent, prennent trop de place sur scène, voilà ! (rires) Non je déconne. C'est vrai que nous nous sommes toujours passés d'un bassiste en live, en diffusant la piste basse de l'album sur une bande, et tu vois, nous nous y sommes tellement habitués que ça ne nous dérange pas ! On se sent à l'aise à 4, à partir de 5... Hmmm... Plus tant que ça ! (rires) C'est la configuration parfaite, on va dire ça.
 
Pour finir, peux tu nous donner des nouvelles de ton autre projet MORTEMIA ? As-tu quelque chose sur le feu ? 
J'ai des idées, oui ! Mais je ne sais pas encore quand est-ce que j'aurai assez de temps pour m'en occuper. SIRENIA reste la priorité du moment ! 

 

"Perils Of The Deep Blue" de SIRENIA est disponible depuis le 28 juin chez Nuclear Blast Records.

 
01 - Ducere Me In Lucem
02 - Seven Widows Weep
03 - My Destiny Coming To Pass
04 - Ditt Endelikt
05 - Cold Caress
06 - Darkling
07 - Decadence
08 - Stille Kom Døden
09 - The Funeral March
10 - Profound Scars
11 - A Blizzard Is Storming

 

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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