15 août 2013, 9:08

SCORPION CHILD : Aryn Jonathan Black

Blogger : Abigail
par Abigail

 
 
Voilà un groupe qui devrait ravir les amateurs du Rock poussiéreux des années 70 ! SCORPION CHILD, originaire du Texas, est en effet bien loin d'être le fils illégitime du groupe allemand, mais à choisir, serait plutôt celui de LED ZEPPELIN ou de BLACK SABBATH. ZEPPELIN pour la richesse de ses influences, SABBATH pour le côté pervers et diabolique de ses textes tel que celui de "Antioch" ou "Polygon Of Eyes", on ne saurait franchement que vous conseiller de vous procurer le premier album SCORPION CHILD paru chez Nuclear Blast Records, qui marquera assurément les esprits. 
 
Façonné pendant plusieurs années, resplendissant sous toutes ses coutures, "Scorpion Child" est un disque aux multiples atouts, mais s'il en est un qui marque d'emblée, c'est surement le timbre absolument incroyable du chanteur Aryn Jonathan Black avec qui nous nous entretenons aujourd'hui. From Austin - Texas, with rock'n'roll ! 

 

On parle beaucoup de SCORPION CHILD comme la rencontre de musiciens provenant tous de parcours différents...
Oh oui c'est tout à fait ça !

Mais quel est ton parcours à toi personnellement ? 
J'ai joué dans différents groupes de Hardcore, Punk Rock... Un de nous a joué dans des groupes de Metal, et je sais qu'un autre a fait partie de plusieurs trucs "indie rock bizarres progressifs"... Nous sommes tous intéressés par beaucoup de styles différents, on peut même dire que nous avons parcouru le spectre entier du Hard Rock avant de former ce groupe, vraiment. 

Alors bien sûr quand on écoute cet album des noms nous viennent automatiquement à l'esprit, et notamment LED ZEPPELIN au travers du timbre de ta voix. Qu'est-ce que ça te fait d'être tout le temps comparé ainsi ? 
Je crois que ça fait partie de ce besoin qu'ont les gens d'attacher, classer les choses en plusieurs catégories selon leurs similarités. Enfin, après on ne peut pas vraiment leur en vouloir de nous dire que notre groupe leur rappelle LED ZEPPELIN ! (rires) En tous cas je pense que la ressemblance se trouve dans le nombre de styles que nous couvrons avec notre musique. LED ZEPPELIN se sont inspirés de beaucoup de genres différents, et ne se sont jamais contentés de rester dans le Heavy Rock, ils n'avaient pas peur de s'éloigner de ce style. Enfin voilà, on adore tous ce groupe, mais ce n'est sûrement pas un de nos préférés, au fond, on ne s'est jamais dit : "Hey, on va monter un groupe comme LED ZEPPELIN !". (rires)
 
A ce propos, quel serait l'artiste à 10 000 kilomètres de ce que tu fais avec SCORPION CHILD, mais qui reste une énorme influence pour toi ? 
Oh mec... Il y en a tellement... J'ai toujours été un gros fan de Morrissey, son travail, son attitude sur scène, son personnage ! (rires) Je l'admire beaucoup pour ça, il n'a pas peur de dire ce qu'il pense. C'est un des nombreux exemples que je peux te donner. 
 
Un groupe peut-être ?  
CARCASS ? (rires) NAPALM DEATH ! J'adore tous ces groupes.... Je pourrais t'en faire une liste entière ! Et à côté de ça j'aime aussi le psyché jamaïcain des années 60... Mais je ne pourrais pas t'en donner un seul, ah si tiens allez : UFO ! (rires)
 
Du coup pouvons-nous nous attendre à entendre un jour un album de pur Metal de la part de SCORPION CHILD ? 
Oh ouais carrément ! La musique va assurément évoluer, et même moi je ne sais pas ce qu'elle va devenir. D'ailleurs je viens d'écouter quelques nouveaux trucs que nous avons enregistrés, et ça marque déjà un changement par rapport à notre premier album, car il faut aussi dire que ce disque a été écrit durant ces deux dernières années, et que le prochain le sera sur 6 mois. Ce qui ne veut pas forcément dire qu'il sera moins travaillé, car nous y pensons depuis quelque temps déjà... En tous cas, nous mettons un point d'honneur à ce que tout se passe le plus naturellement possible, cet album sera ce qu'il sera, et je vois assurément un changement à l'horizon. 
 
Quel genre de changement ? 
En ce moment j'expérimente beaucoup, je dispose d'une palette assez large de voix qui n'ont pas été utilisées sur cet album, et j'aimerais beaucoup le faire. C'est comme avoir plusieurs animaux au fond de moi, mon côté viril, mon côté féminin... Je sais aussi que les gars veulent que nous utilisions de nouveaux instruments, donc ça reste à voir. Il s'agira peut-être d'un autre album de Rock, ou peut-être d'autre chose de plus... Primaire ? On ne sait jamais ! Tu sais, il y a un truc qui me réjoui alors que nous nous préparons à embarquer sur notre nouvelle tournée, c'est que nous allons jouer dans des festivals où nous seront le seul groupe qui ne jouera pas de Metal Extrême. Au Mayhem Festival par exemple, c'est assez rare d'y voir des groupes comme le nôtre ! Il me tarde de voir la réaction que les gens vont avoir là-bas, je sais d'avance qu'il y en aura qui seront totalement bornés, et qui vont se sentir dépaysés. Mais là encore, si seulement ces gens savaient dans quels groupes nous avons joué par le passé... Que nous avons joué de la musique du style qu'ils affectionnent... On verra, ça va peut-être leur ouvrir l'esprit et leur faire apprécier ce qu'ils vont entendre ? 
 


 "Je quitte le groupe si nous ne venons pas en France !" - Aryn Jonathan Black

 

Du fait que tu définisses la musique de SCORPION CHILD comme difficile à étiqueter, à saisir, te sens-tu tout de même membre de la scène "revival" du Rock des années 70 comme le sont des groupes comme GRAVEYARD, WITCHCRAFT ou RIVAL SONS ? 
Je le pense, oui ! Enfin, je pense que notre groupe est plus vieux que GRAVEYARD. Ils ont juste eu des opportunités assez tôt dans leur carrière. De mes souvenirs il n'y avait que WITCHCRAFT qui jouait ce genre de musique quand nous nous sommes formés, j'ai un doute sur RIVAL SONS... En tous cas c'est un phénomène qui me fait très plaisir, et par dessus tout le fait que des décideurs nous permettent de nous faire entendre. La musique de GRAVEYARD est différente, mais ils explorent énormément de choses, notamment sur leur dernier album chez Nuclear Blast, c'est tout ce que j'aime ! On entend du Nick Cave, ce genre de choses... Ils ont acquis beaucoup de maturité depuis leurs premiers disques. En tous cas c'est un vrai plaisir de faire partie de ce mouvement, nous sommes tous fans de tous ces groupes. De ce que je sais, nous allons venir en Europe avec ORCHID pour quelques dates, ce sont des amis de San Francisco un peu dans le même style, ça va être très cool ! Il y aura aussi un autre groupe qui s'appelle BLUES PILLS... 
 
La France, c'est dans vos projets ? 
J'aurais tendance à te dire oui... Mais je ne suis pas sur à 100%, et en même temps ce n'est pas moi qui m'occupe de tout ça ! (rires) Bon, disons que je quitte le groupe si nous ne venons pas en France ! (rires) Ça marche ?

Hey, je ne veux pas avoir de problèmes avec les autres gars ! (rires)
Tu sais, nous avons discuté de l'éventualité de séjourner là-bas pendant quelques temps, en Europe... Pour nous imprégner de sa culture, de ses habitants... Les USA c'est vraiment quelque chose de différent, et nous connaissons déjà, même si nous adorons. En tous cas je pense vraiment que les Européens entretiennent un rapport avec la musique plus sacré que les Américains. Enfin, pour ce qui est du type de musique nous jouons tout du moins... 
 

Que peux tu me dire à propos de l'artwork de votre album ? Il est très symbolique, que représente-t-il ? 

A l'image de la musique, c'est quelque chose de cyclique. L'album débute et se termine par le son des sauterelles que nous entendons toutes les nuits quand il fait chaud ici au Texas, un peu comme la réflexion du miroir de la pochette, c'est cyclique. Je tiens un miroir sur une autoroute de l'Ouest Texan, au milieu du désert, mais qui reflète un paysage d'hiver. Et si tu retournes le vinyl, c'est totalement l'inverse. Il y a une chanson cachée sur cette édition de l'album, elle s'appelle "I Saw The End As A Path Right Through Me", et encore une fois elle tourne autour de cette même idée de cycle, une année, un jour, une vie... Tout ce qui peut se passer dans une de ces périodes : l'amour, la perte, le suicide, le travail ? C'est comme ça qu'est conçu l'album, des expériences, qui commencent et se terminent par le même son. Au fond, c'est un peu comme avoir un miroir devant et derrière soi, on voit des centaines et des centaines de reflets, théoriquement infinis, tout comme les différentes directions que peut prendre notre vie. 
 
Et si on prend en compte vos parcours musicaux, pouvons-nous dire que cette pochette possède une dimension autobiographique ? La scène Metal Extrême que vous affectionnez venant du Nord, la musique de SCORPION CHILD étant plus roots, Américaine... 
T'as tout compris ! Ah c'est une réflexion vraiment intéressante. Tu vois, c'est exactement le genre de réactions que nous voulons que les gens aient, qu'ils tirent des conclusions. J'avais pensé à la même chose figure-toi, et de plus, même si je vis au Texas où il fait très chaud, j'ai habité dans le grand Nord où les températures sont parfois extrêmes. Sur le plan musical, c'est très différent d'une région à l'autre. Que ce soit pour la musique extrême ou le Blues, le Sud détient vraiment quelque chose de spécial. Tu vois, personne ne va jouer du Heavy Blues là-haut ! Ou alors ça serait du Folk, comme à Portland, dans les Appalaches... C'est très intéressant de voir ce que chacun peut faire. Par exemple LED ZEPPELIN était à fond dans le Blues assez sombre, Heavy, des premières années du Rock. Et on peut dire que leur musique est leur interprétation du Blues américain, c'est ce qui a inspiré les riffs de Jimmy Page... C'est également à peu près la même chose pour nous, nous adorons le Rock psyché allemand des années 70, qui n'existait pas chez nous, enfin, c'était différent... Donc voilà, l'admiration de l'un pour l'autre... C'est un peu tout ça que raconte cette pochette. 
 
 
(A propos de la chanson cachée) "Ah oui, mais ça c'était juste pour faire chier le monde !" - Aryn Jonathan Black
 
 
Tu me parlais d'un album racontant des expériences, quels thèmes abordes-tu dans tes paroles ?
Chaque chanson est vraiment différente. "Kings Highway" est un peu comme un réveil, un début de journée, on se lève, on veut conquérir le monde, ce qui va de pair avec "Polygon Of Eyes" qui parle d'une civilisation qui échappe à la fin du monde. "The Secret Spot" parle de ces endroits que l'on voit comme des échappatoires, les collines du monde entier, ce genre de paysages... Sur "Salvation Slave" c'est encore différent, je parle du fait de saisir ce que l'on désire. Que ce soit une fille, un rêve... "Liquor" contraste avec ça, car sur ce titre ces choses que l'on désire nous surpassent, et finissent pas nous tuer... (rires) Ce qui donne la chanson "Antioch", qui est pleine de douleur, mais encourageante à la fois, un triomphe sur ces choses négatives. "In The Arms Of Ecstasy" parle du fait d'atteindre enfin son rêve, ce que l'on a rêvé toute sa vie, mais se trouve paradoxalement aux trois-quarts de l'album. "Paradigm" est une nouvelle épreuve au sein de ce même rêve, qui découle sur "Red Blood (The River Flows)" qui est presque un suicide. Se vider la tête, effacer tout ce que l'on a bâti, pour repartir sur de nouvelles bases, retrouver de l'inspiration. Et c'est ce qui ferme l'album. (rires)
 
Enfin non, il y a une petite chanson cachée, tout à la fin, quand même ! (rires)
Ah oui, mais ça c'était juste pour faire chier le monde ! (rires) J'ai écrit ça en revenant d'un bar un soir, j'étais complètement torché, je m'en souviens même pas... (rires) C'est dire si je devais bien jouer de la guitare... J'ai écrit et enregistré ça d'un trait. C'est un peu flippant comme chanson : "I'm here for you, to sing to you, I'm Satan's son", fin ! (rires) Le diable qui part à la pêche, et nous sommes tous dans le lac, il nous attrape, nous ramène vers lui... Mais il le fait d'une manière délicate, attirante, il nous met à l'aise, nous fait oublier que nous n'avons pas le choix ! Enfin, c'est ce que j'ai compris la première fois que je l'ai écoutée, car je ne m'en souvenais pas ! (rires) Les gars l'ont bien aimée, mais ont trouvé qu'elle n'avait pas sa place avec le reste, donc je leur ai répondu : "Pas grave, on l'enlève !". Sauf qu'au moment du mastering, on s'est rendu compte qu'elle était toujours là ! (rires) Les mecs étaient : "Mais c'est quoi ce bordel ? Qu'est ce ça fout là ?", je savais pas moi ! Mais ça nous aurait coûté un bras pour l'enlever car il aurait fallu tout refaire ! Je l'aime bien cette chanson, car elle déstabilise les gens, c'est joyeux... "Qu'est ce qui a pris à ces cons de faire ça ?". (rires) 
 
Bon allez, et si tu me disais la vérité maintenant ? Tu l'as fait exprès, c'est ça ? (rires)
Non ! C'est faux ! (rires) C'est facile de se dire ça, mais non ! Je crois juste qu'un mec n'a pas lu l'e-mail qui disait de l'enlever ! (rires)
 

L'album de SCORPION CHILD est disponible depuis le 24 juin chez Nuclear Blast Records.

01 - Kings Highway
02 - Polygon of Eyes
03 - The Secret Spot
04 - Salvation Slave
05 - Liquor
06 - Antioch
07 - In The Arms of Ecstasy
08 - Paradigm
09 - Red Blood (The River Flows)

 

 

 

 

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