12 janvier 2013, 0:00

CHICKENFOOT : "LV"

Album : LV


CHICKENFOOT est le pied de nez de Sammy Hagar à son précédent groupe : VAN HALEN où il officiait au chant et à la composition. Fâché avec Eddie, après l'album « Balance », en 1995, le « red rocker » va d'abord continuer sa carrière solo là où elle s'était arrêtée une dizaine d'années auparavant. Puis en 2009 il fonde, avec son camarade bassiste Michael Anthony (lui aussi en froid avec les frères Van Halen), un super groupe également constitué de Chad Smith (RED HOT CHILI PEPPERS) à la batterie et de l'inénarrable Joe Satriani, autre « guitar hero » rescapé des 80's, à la six-cordes.
Contre toute attente, et malgré un nom de groupe assez discutable pour être poli (« patte de poulet » !), le combo américain va surprendre tout le monde et sortir un premier album plutôt réussi. Les fans de « Van Hagar », ayant abandonné l'espoir de voir revenir Sammy dans VAN HALEN, se réjouiront d'entendre à nouveau la voix de leur idole au sein d'un groupe qui, reconnaissons le, marche dans les traces de son meilleur ennemi avec beaucoup de plaisir et de spontanéité, sans néanmoins en avoir l'évidence mélodique.
Si peu de monde donnait cher de la peau du groupe constitué de gens pas particulièrement connus pour la minceur de leurs égos, l'essai est pourtant transformé deux ans plus tard avec la sortie de leur deuxième album, le mal nommé « III ». Le succès aidant, fin 2012, CHICKENFOOT régale ses fans avec la sortie d'un joli coffret comprenant les éditions limitées de ses deux premières galettes accompagnées d'une troisième « live ».

Deux choses frappent d'emblée à l'écoute de ce disque. La première, c'est que le son et la production ressemblent comme deux gouttes d'eau au seul live officiel de VAN HALEN. La deuxième, beaucoup plus mystérieuse, est que la set-list n'est constituée que des titres du deuxième album et de face B et autres titres rares enregistrés à Phoenix en 2009 ! On veut bien croire que le groupe soit particulièrement fier de ce disque, à raison d'ailleurs, mais pourquoi avoir fait l'impasse sur un premier album, au moins aussi réussi ?

Je vous renvoie donc à l'excellente chronique de Christian Lamet pour les compos, rien à ajouter sur ce point. Mais qu'en est-il de l'interprétation ? Impeccable, et c'est le moins que l'on puisse dire. Même si la part belle est laissée à la guitare de Satriani (chaque chanson fait l'objet d'un solo simplement irréprochable), la section rythmique n'est pas en reste, loin s'en faut, notamment la basse d'Anthony très en avant sur quasiment tous les titres (« Lighten Up »), ce qui doit le changer de sa précédente formation... Ça groove, ça pulse, rien à dire. Quant à Kenny Aronoff, remplaçant de Chad Smith, en tournée avec les Red Hot, sur les quatre premiers titres, il ne démérite pas et martèle ses fûts avec un enthousiasme très communicatif. C''est même tellement pro et tellement efficace que l'on s'interrogerait presque sur la réelle authenticité « live » de cette galette...
Sammy ne cache pas son plaisir de tenir le micro au sein de ce groupe et sa voix, toujours intacte après quarante années de bons et loyaux services, fait toujours des miracles. On pourra juste reprocher la linéarité de cet enregistrement, chaque titre ayant été capté sur différentes dates, ainsi que peu de surprises, au final. Mais ne boudons pas notre plaisir : le premier album live de CHICKENFOOT est un excellent témoignage de l'efficacité et du talent scénique de ce groupe. Leur plaisir de jouer ensemble est manifeste et partagé. Merci Messieurs, et continuez sur cette très jolie lancée surtout !

Blogger : Pierre Graffin
Au sujet de l'auteur
Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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