20 février 2013, 0:00

Steven Wilson : "The Raven That Refused To Sing (And Other Stories)"

Album : The Raven That Refused To Sing (And Other Stories)


Après déjà plus de vingt ans de carrière, Steven Wilson suscite autant l'admiration que l'agacement. A la fois guitariste et claviériste, producteur et arrangeur, il s'illustre d'abord au sein de son groupe, PORCUPINE TREE, où il se fait rapidement connaître comme un des fers de lance du mouvement néo progressif, très influencé par le psychédélisme du PINK FLOYD de Syd Barrett.
S'il faut lui reconnaître un incontestable talent dans toutes ses disciplines, force est de constater que l'inspiration marque le pas depuis 2007. Que ce soit au sein de PORCUPINE TREE ("Fear Of A Blank Planet"), du deuxième album de BLACKFIELD, (en collaboration avec Aviv Geffen) ou même en solo ("Insurgentes" en 2008), les atmosphères sont douces amères, les compositions sont souvent jolies, mais on a hélas un peu l'impression d'écouter le même disque.

Qu'en est il de ce nouvel album ? Et bien c'est un peu bis repetita mais avec un bémol, et il est de taille car Wilson rend ici un hommage appuyé et décomplexé aux grands classiques du progressif. Certes, la technicité des compositions pourra rebuter certaines oreilles mais elles n'en demeurent pas moins de haute volée, déconcertantes d'aisance et de maîtrise. Ainsi, la flûte traversière ou le hautbois côtoient des guitares sibyllines ou des choeurs et le mellotron se marient harmonieusement avec une section rythmique impressionnante qui rappelle les grandes heures de YES ("Luminol").

Il faut croire que les récents remix d'albums d'EMERSON LAKE AND PALMER ou de KING CRIMSON, réalisés par Wilson, ont laissé des traces (comment ne pas penser à "Red", en écoutant "The Holy Drinker" ?). On navigue entre des parties clairement heavy ("The Pin Drop") ou beaucoup plus planantes et joliment mélancoliques ("Drive Home", "The Watchmaker", "The Raven That Refused To Sing") avec la maestria coutumière dont Wilson est capable.
Bref, si ce disque ne révolutionne pas le genre, loin s'en faut, il apparaît affranchi de toutes contraintes, remarquablement arrangé par Alan Parsons, bien pensé, interprété et produit. Les fans crieront comme d'habitude au génie, les amateurs de progressif vintage sans doute un peu aussi, mais ceux qui jugent cette musique prétentieuse ne changeront pas d'avis. Quant aux amateurs de mélodies que l'on sifflote sous la douche, ils passeront évidemment leur chemin.

Blogger : Pierre Graffin
Au sujet de l'auteur
Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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