12 septembre 2011, 0:00

WOLVES IN THE THRONE ROOM

"Celestial Lineage"

Album : Celestial Lineage

Après 8 années d'existence, les éco-frères Weaver de Olympia dans l'état de Washington (Nathan & Aaron, respectivement chant-guitare et clavier-batterie), sortent de l'orée du bois (cachés sans doute derrière un épais rideau rouge...), et sous le patronyme mystérieux de WOLVES IN THE THRONE ROOM, déposent une nouvelle pierre à leur ténébreuse oeuvre.
Nouvelle bûche que ce troisième sombre et majestueux opus du triptyque annoncé, "Celestial Lineage" moissonne nos âmes comme la Mort fauche nos ultimes espérances. Après les précédents "Two Hunters" (2007), et le vindicatif et lumineux "Black Cascade" (2009), où quasiment ils touchaient au sublime, goûte ami ici la nouvelle offrande. S'affranchissant des carcans réducteurs, se meut telle une vipère un metal tortueux, graveleux, noir dans sa transcription mais éblouissant dans son propos.

Post black metal, païen dans l'intention et dans les actes, avant-gardiste dans son traitement musical (sa radicalité et l'integrité qui en découle le rapproche d'un ANAAL NATHRAKH et d'un NEUROSIS, le meilleur des deux mondes en somme....) , haineux dans l'écho ( les esprits de BURZUM et de DARKTHRONE sont convoqués), ce terreau malléable, vivant, biotope parfait pour éclore un metal captant sa puissance du soleil comme un fier érable et puisant son autorité naturelle dans les tréfonds du sol, ce terreau nous comble, nous nourrit et nous rassasie.
C'est d'Art dont nous parlons, quand le black metal retrouve son identité profonde, sa vocation : illuminer les Ténèbres.

Enregistré dans le cultissime Aleph Studio, sous les bons augures de Randall Dunn (SUNN O))), EARTH), et avec les vocalises éthérées de Jessika Kenney, fidèle, WOLVES IN THE THRONE ROOM installe au rang de chef-d'oeuvre son nouvel album.
Progressifs, majestueux, épiques et introspectifs les 7 pièces (dont deux interludes atmosphériques, minéraux au possible), constituent un voyage au bout de la terre, dans les grottes de la psyché humaine, dans les marécages de notre avenir commun annoncée.
"Prayer Of transformation" (et ses 11 mn sous un vent glacial), doom tellurique qui clôt l'oeuvre est parfaite épitaphe pour tel dessein : magnifier l'insaisissable.
Aux confins d'un black metal d'obédience scandinave et d'une musique expérimentale, contemplative, naturaliste, folk dans ses noueuses racines américaines, WOLVES IN THE THRONE ROOM creusent ici les fondations (même si Agalloch avait balisé le terrain et en attendant les valeureux FALLS OF RAUROS), d'où s'élèvera une solide bâtisse (nouvelle Eglise ?), socle rénovateur d'une scène (ai-je dit le mot "mentalité"...) souvent étriquée, conservatrice et frileuse.
Le Black Metal était de chair et de sang.
Aujourd'hui, avec WOLVES IN THE THRONE ROOM, il possède (enfin) une âme.

Blogger : Mel Delacroix
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