11 juin 2012, 0:00

SONATA ARCTICA : "Stones Grow Her Name"

Album : Stones Grow Her Name

si mécontente, car ce Tony demeure le conteur de ses plus beaux moments de vie, de ses sourdes souffrances, des jouissances-renaissances, de cet absolu espoir en l'avenir, tapis de roses sur lesquels glissent ses dentelles. SONATA ARCTICA au-dessus des autres plane, on ne peut que se soumettre à cette force mélodique, ces envolées lyriques puissamment épaulées par de somptueux claviers et autres touches d'ivoire, ces guitares ciselées (et autres violons, double-basse, trompette et bien plus encore !), ces rythmes souvent fourbes qui emmènent l'adrénaline au cerveau quand s'accélère la pulsation métronomique. SONATA est grand, SONATA reste majestueux.

« Stones Grow Her Name », nouvelle offrande de la formation finlandaise pose le statu-quo : retour sur la pointe des pied à un format plus rock, plus immédiat (« Only The Broken Hearts » qui ouvre l'album se déclare alors comme étendard), éloignant les nouvelles hordes de fans pré-pubères cumulant les t-shirt d'EVANESCENCE et de SONATA ARCTICA (il faut voir la jeune populace de plus en plus dégénérée gorgée de yop devant les scènes où se produit le groupe...), d'un metal progressif de haute qualité qui avait éclot sur le sombre « Unia » (2007), et qui avait immédiatement été confirmé dans ses nobles aspirations par le trépidant et expérimental « The Days Of Grays », point culminant d'une vision artistique rafraîchie et dégagée, mais malheureusement boudé par une grande partie de fans boutonneux. SONATA ARCTICA mérite tellement mieux que d'avoir le même public que celui d'AVENGED SEVENFOLD...

Le cul entre deux chaises donc, Tony tente un retour aux fondamentaux mais jamais à fond, et tout l'album répondra à ce cahier des charges : speed (oui mais pas trop), rock dans l'ossature alliant morceaux concassés et délirants où banjos valsent avec basses technoïdales (le très succulent « Shitload Of Money » et jouissif « Cinderblox »), pièces alambiquées (« Wilfire » suite et fin qui s'assure de toujours rester dans les clous), ou la pesante balade « Don't Be Mean » qui aurait mérité davantage d'emphase et qui est juste sauvée de la médiocrité par le timbre volontairement hypnotique du puissant Tony.
Demeurent quand même dans cette oeuvre mi-figue mi-raisin de purs joyaux mélodiques, qui trouvent définitivement leurs places au panthéon des meilleurs morceaux composés par le (très) sympathique barbu, architecte visionnaire, qui avec « I Have A Right » (premier single de l'album), sous un aspect des plus tranquille, imprime au plus profond de votre coeur son empreinte magique. Lancinante chanson qui comme sa soeur jumelle, « Losing My Insanity » (initialement composée pour le premier album solo en 2007 de Ari Koivunen, vainqueur de La Nouvelle Star Finlandaise), sous l'impulsion magique arctique, atteint des sommets d'émotions palpables et donne sans peine la chair de poule à son écoute, ainsi que le très brutal « Somewhere Close To You » qui au bout de ses 2'43 finit de vous atomiser le cerveau avec ces relents indus' absolument dantesques, et son refrain abyssal. Du grand art.

Et toujours cette "Kakko Touch", arc-en-ciel illuminant chaque parcelle de ce champs de bonheur, choeurs grandioses et phrasé typique qui font toujours la différence (« Alone In Heaven »), supporté par un Elias Viljanen, maintenant réellement et complètement aux affaires, défrichant de ses soli arborescents, les faunes complexes moissonnées avec amour par ce génie passionné qu'est définitivement Tony Kakko, sombre fleur arctique cultivée par un Johnny Cash lévitant sous les rayons aveuglants d'un QUEEN.
Cet oxygène s'appelle SONATA ARCTICA.
Sans doute donc pas le meilleur album du groupe qui finalement se retrouve prisonnier d'une part d'un style qu'ils ont initié, et d'autre part d'une farouche volonté défricheuse, pris en otage par leur propre talent, avant-gardiste et donc occasionnant chez la plus grande frange du public gêne et frilosité.
Juste s'affranchir de la masse et SONATA ARCTICA / Tony Kakko pourrait marquer sous peu de façon indélébile l'histoire de la rock-music comme l'ont fait précédemment les STONES ou LED ZEPPELIN, dans un registre plus métallique. Comme sans doute dans un album ou deux, NIGHTWISH imprimera de sa marque l'éternité.
Mais avant cela, il n'est pas si sur qu'Élodie soit

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