13 octobre 2012, 0:00

WIG WAM : "Wall Street"

Album : Wall Street


La plaisanterie avait assez duré (le Bronx, Spice Girl, l'Eurovision et les 4 studios précédents...), sous le glam le poil pousse et irrite la soie. Mutation évidente, (tous y sont passés), on alourdira le propos.
"Wall Street" des Norvégiens WIG WAM annonce une nouvelle ère qui verra le groupe durcir ses compositions, comme jadis MÖTLEY CRÜE ou POISON se passeront des frou-frou mauves et guimauves et, qui sentant le vent tourner, choisiront le cuir le plus mat.
Intelligente restructuration au service d'une musique encore plus entraînante, avec dans les trémolos de la voix de Glam un soupçon de gravité.

Même si la tierce d'ouverture semble légèrement en peine, et que le direct clap-in-hand "The Bigger The Better" est d'humeur anorexique, les affaires sérieuses commencent réellement avec "Bleeding Daylight", gros tube dans lequel nous surfons de plaisir, et qui annoncera une déferlante de morceaux huilés comme les biceps d'Olli des RECKLESS LOVE.
Plus "schläger" que jamais, "Tides Will Turn" dégouline de naïveté mais c?ur de glam fond devant ces roucoulades (ailleurs il existe MANOWAR pour les plus velus du cerveau). On notera un effort particulier sur le timbre vocal inspiré qui tiendra toutes ses promesses tout au long de l'album qui défile à vitesse grand V (pour contredire la récente chronique d'un confrère qui devrait arrêter illico le Xanax... mais écoute(nt)-t-il(s) seulement les albums...?).

"Southern" tentative plutôt sympathique (CINDERELLA n'est pas loin), "Wrong Can Feel So Right" nous permet de se resservir un solide whiskey.
On sait alors que l'on passe un excellent moment en compagnie d'un groupe décrié (certes cela était compréhensible jusqu'alors).
Keyboards à la Stevie Wonder et on attaque une quasi relecture testostéroné d'un "Superstition" fantasmé avec le moderne et déchaîné "One Million Enemies", cisaillé de flashys soli du très en verve Teeny, mature aujourd'hui dans son taille basse.

Metal Pop comme on aime, qui fait mouche, hits singles imparables qui auraient jadis fait les beaux jours de MTV aux cotés des WARRANT et autres TUFF, celui qui est né avec ce Glam Metal puissant, tyrannisant les oiseaux de mauvaises augures et leur défaitisme chronique, sait ce qui est bon pour vous et conseille très fortement l'acquisition de ce condensé de vitamines, de positivisme, non dénué de profondeur d'âme (le prenant instrumental empathique "Things Money Can't Buy" le bien nommé), qui conclu de forte belle manière cet album qui est à rapprocher des derniers sorties de TNT, KING KOBRA, RECKLESS LOVE (toujours et encore les maîtres dans cette catégorie de Power Glam), et plus proche de nous, le fabuleux "1987's Whitesnake/Blue Murder-like", le superbe ECLIPSE ("Bleed & Scream", chronique à venir sous peu dans votre web-mag adoré). Un bonus est disponible avec la reprise enlevée du "School's Out" de tonton Cooper.

Hard Rock Glam, WIG WAM laisse tomber le masque et s'impose aujourd'hui comme un groupe indispensable bien loin des pantalonnades et autres gesticulations inutiles et éreintantes des STEEL PANTHER (pour prendre un exemple horripilant), car d'autres l'ont prouvé avant, on peut éblouir la galerie à force d'artifices, pisser du sang et cracher le feu, faire des sauts de carpes argentées et se vider des bouteilles de Jack avec du Lipton Yellow dedans, si le talent est absent, pas de KISS, WASP ou autres VAN HALEN.
WIG WAM s'extrait enfin de la parodie. Bienvenue dans la vraie vie.

Blogger : Mel Delacroix
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