7 février 2013, 0:00

STRATOVARIUS : "Nemesis"

Album : Nemesis


Débarrassé depuis deux albums (très convaincants, "Polaris" et "Elysium"), de la plaie aux tics et aux tocs qu'est le lourdaud eskimo (parce que bi-polaire...) Timo Tolkki qui enraya la belle machine speed metal avec ses péripéties dignes d'un soap opéra hindi et ses pétages de plomb pitoyables (la maladie n'excuse pas tout et je sais de quoi je parle), retrouvons pour le meilleur ce "Nemesis" volontaire, qui se pose en digne successeur des précédentes oeuvres, avec encore plus de force et d'emphase dans les orchestrations, affichant une excellente santé, malgré les départs du 3/4 de la bande, laissant comme ancêtres encore verts, Timmo Kotipelto et Jens Johansson, en état ici de lévitation avancée.

"Abandon" comme première déflagration, secousse sismique, comme pour rassurer le chaland. Nous sommes ici en terrain connu, et STRATOVARIUS a la pèche, choeurs sous coke, chant vindicatif et martèlement hypnotique. Tout y est, c'est du gros metal calibré, et la mélodie entêtante sublimée par des claviers indomptables reste longtemps en tête.
"Unbreakable" (déjà sorti sous EP comme amuse-bouche), avait réjoui les papilles. On y ressent une sorte de douce revanche face à l'adversité, voire la fatalité. Le groupe semble soudé comme jamais, et la magie fonctionne.
Cavalcade du feu de Dieu avec "Stand My Ground", qui emporte tout sur son passage, refrain vainqueur, effectivement on y retrouve encore ce sentiment revanchard, avec d'épileptiques saillies électriques, clavecins maléfiques molestés par de rustres choeurs assassins. Gros morceau taillé dans le lard.
"Halcyon Days" aux effluves electro séduit, de par son traitement sur les vocalises du sieur Timo, et de ce coté dark. Gros tube en puissance, très fédérateur.
Comme le paon fait sa roue, "Fantasy" porte admirablement son nom. Plus juvamine que cela, y a pas.

Intro de peaux frappées lourdement, et rythmes syncopés, le temps est à l'orage et "Out Of The Fog" se veut plus menaçant, avec son speed metal mélodique montrant les crocs laissant immédiatement place à un piano invitant au retour d'un classicisme dans la composition maintes fois célébré par les talentueux finlandais, avec une guitare en mode groovy, roots dans la caresse du nylon. "Castles In The Air" flotte tranquille.
"Dragons", identique dans l'intention offre tout ce que l'on aime chez STRATO : punch musical et plaisir immédiat dans l?interprétation. "One Must Fall" sera sans doute le morceau le moins inspiré, lourd dans son déroulé, et vite ennuyeux.

On referme bientôt l'ouvrage avec l'aérien "If The Story Is Over", doux moment laissant paraître le coeur à travers cette armure électrique qu'est devenu à force de coups du sort STRATOVARIUS, encore humain après tout.
"Nemesis", qui conclut l'album et offre ses couleurs au drapeau (quatorzième album quand même), signe de son sang et son âme l'identité intrasèque de ce groupe généreux et über mélodique, qui malgré certaines rocailles acérées n'a jamais dévié de sa conception de l'art et qui peut se résumer en ces deux mots : Abnégation et Partage.
STRATOVARIUS est le fléau de la fatalité. Un album indispensable.

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