13 octobre 2012, 0:00

TESS : "La Confrérie"

Blogger : Rejiik
par Rejiik
Album : La Confrérie


J'aime bien les groupes qui prennent des risques à chaque album et qui ne nous sortent pas des copier/coller de leur opus précédent à chaque nouvelle sortie.
TESS est un groupe à tendance post-hardcore qui a vu le jour en 2006 et qui, à force de travail et de prestations scéniques, a su se fédérer une solide base de fans. A l'origine, cette formation délivrait un metal emo/screamo représenté par l'EP « D'Un Battement D'Ailes » et par l'album « La Dame De Fer ».

Le disque qui nous intéresse ici est donc résolument plus hargneux et sombre mais s'oriente toujours dans un style post-hardcore.
Alors que les deux premiers albums étaient plutôt accessibles et immédiatement plaisant à leur écoute, il m'aura fallu un certain nombre d'écoutes afin d'apprécier cette « Confrérie » à sa juste valeur. 
Le CD s'ouvre sur l'intro « Prémices » qui fut le trailer vidéo (de très bon goût), de l'album.
Par un discours qui harangue la foule, on en apprend un peu plus sur la dite confrérie. Le tout sur un rythme martial, avec un léger parfum de révolte voire d'autocratie.
On enchaîne directement avec le titre éponyme « La Confrérie » qui pose d'entrée de jeu les nouvelles bases de ce qu'est TESS. Du bourrin, du gras, du lourd et du chant déchiré et haineux. Le chant est toujours en français et c'est tant mieux. On se met très vite à accompagner le refrain « ...notre décision est prise, nous vaincrons ! ».
TESS est là et veut le faire savoir ! Thibaut, le chanteur use d'une diversité vocale suffisante pour que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Le chant est mâtiné de désespoir, de colère, de rage, de joie et d?une puissance évidente ! Vraiment cool !
Musicalement, on opère un changement radical dans la sonorité du groupe. Auparavant très mélodique, très chantant avec un spectre musical assez large, on se retrouve ici avec un son très compact, très rentre-dedans, bourré d?énergie et d'envie d'envoyer des bourre-pifs de droite à gauche. C'est sans doute ce qui se passera en live sur le second titre « Du Mensonge Au Désastre » !
Ça risque de perdre des dents dans le pit !
« Sex, Sex, Sex » nous décrasse furieusement les oreilles avec son refrain simple mais efficace et son riff qui parcourt le titre de long en large. Son jeu de mots (pas forcément anodin) n'aura échappé à personne et sa punchline deviendra très vite culte, je n'en doute pas une seule seconde.
Pour ceux qui n'auront pas la chance de poser leurs oreilles sur le titre, je vous fais un petit plaisir avec l'extrait suivant : « J'ai touché le fond, mais pas le tien... », très fin.

« La Confrérie » est un album bourré d'influences et de petites choses que l'on entend pas forcément à la première écoute. J'en prendrai pour exemple cette légère nappe d'orgue (ou de synthé), échappée tout droit d?une église sur le titre « Au Dessus Des Débâcles », et je ne sais pas si c'est mon passé de néo-metalleux qui parle mais, toujours sur le même titre, on dirait vraiment un featuring du chanteur de LINKIN PARK? J'vais certainement arrêter de boire... ou commencer, je ne sais pas encore.

Le titre « Zeppelin », qui sert également d'intermède musical, est très country, old-rock, très aérien et le titre est sans aucun doute un hommage à un fameux groupe et à toute la scène en question.
Le morceau suivant est un bien bel non-hommage au liquide préféré de certains metalleux. « La Nuit Du Jack » est une simple allégorie, celle d'un homme qui picole et se fait lentement dévorer par le whisky afin d'essayer de s'échapper.
S'en suit un titre charnière dans l'album « La Demande Du Tout Puissant ». Je considère ce titre comme étant la seconde partie de l'album, la violence dont on nous a abreuvé jusqu'alors, faisant place à une ambiance légèrement plus calme, les morceaux suivants permettant de souffler un peu plus entre deux craquages de vertèbres.
A noter également le dernier titre, totalement atmosphérique et permettant de décompresser définitivement de l'album. Comme une bonne clope avec une partie de jambe en l'air en quelque sorte !

TESS revient donc avec un nouvel album toujours en français, et qui à mon sens se veut l'évolution musicale logique de ce que le groupe est et tend à devenir... Le fer de lance d'une nouvelle scène française ! A suivre de près leurs futures scènes et sorties !!

Blogger : Rejiik
Au sujet de l'auteur
Rejiik
1994 : Premiers émois métalliques lors de la découverte d’une scène neo à peine balbutiante. 2012 : Après 18 années à laisser traîner ses oreilles et ses guêtres dans les concerts, à grands renforts de CDs et de merchandising, Rejiik s’est bâti une culture musicale particulière, faite de riffs hargneux et de blast-beat ravageurs, le tout enrobé de vocaux enragés. Affinant ses goûts d’année en année et retrouvant ses premières amours que sont le black metal, Rejiik papillonne de fanzines en webzines jusqu’à poser ses valises dans la maison HARD FORCE en 2012.
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