2 juin 2012, 0:00

HAK-ED DAMM : "Nekrowristfucked"

Blogger : Rejiik
par Rejiik
Album : Nekrowristfucked

La scène québécoise ne cessera jamais de m'étonner et de m'impressionner !
Contrairement à la France, nos lointains cousins ont une culture metal étonnement intégrée et une scène extrêmement développée qui plus est, un formidable vivier débordant de groupes tous plus intéressants les uns que les autres. Je ne parlerai ici uniquement que de la scène dont je suis fan, à savoir toute la partie black metal.
HAK-ED DAMM est donc un groupe en provenance de Québec-city nous délivrant un puissant brutal black-metal dans la veine de certains MARDUK (plus époque «Panzer Division» que «Wormwood»). MARDUK est donc, à n'en point douter une forte influence de HAK-ED DAMM, avec ses riffs puissants, sa basse imposante et son «guitars-wall» rapide et bourrin, tout en comptant les assauts brutaux de la batterie.

Mais commençons par le commencement. Derrière ce nom barbare aux consonances orientales (signifiant champs de sang en hébreu) HAK-ED DAMM est un jeune groupe formé en 2007, ayant proposé, avant cet album, une démo répondant au doux nom de «Tortured Black Metal» qui était déjà du brutal black, n'en déplaise à son titre. Mais loin d'être une pâle copie du groupe suédois précité, HAK-ED DAMM (on va abréger en HED !), possède sa propre personnalité et son propre style. On y reviendra un peu plus tard.
La plupart des groupes québécois, et de quelque manière que ce soit, aiment à revendiquer leur indépendance et un certain nationalisme, (pour les curieux renseignez vous sur l'histoire actuelle du Québec et consort), revendication s'exprimant par le biais de textes en français. (J'ai bien dit, pour la plupart, pas tous).

Ici, donc, les textes sont en anglais et d'après mon excellent niveau d'anglais (ou pas) j'ai cru comprendre que ça chiait grave sur l'Église et la religion en général (qui a dit, pour pas changer ?). A l'instar de MARDUK, la guerre occupe une place prépondérante dans les textes de l'album. Ainsi, «T-34» a pour thème en gros la seconde guerre mondiale, en racontant sous certaines métaphores la bataille de Koursk en Russie en 1943. Là où les Soviétiques ont réussi à arrêter la propagande nazie au nord de la Russie. Suite à cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus jamais à reprendre l'offensive sur le front russe, alors que «Suffer» est une sorte d'appel à la révolte contre la société et la race humaine, d'un côté plus recherché, incite à la haine et à la violence envers tout ce qui est supérieur à nous, comme les politiciens. Mais la religion en prend plein les narines dans «Heaven's Funeral» ou encore «Bloodmarks & Pee». Sans forcément sortir des sentiers battus, HAK-ED DAMM impose sa vision des choses de manière radicale et sans concession.

Là où je trouve que le groupe québécois se distingue de MARDUK c'est au niveau des compositions. Il faut dire que la diversité est de mise et que la brutalité est toujours présente. Mais tout ceci ne se fait pas au détriment de la musicalité. Brutal black oui, mais abordable, aussi !
Les titres se révèlent assez différents les uns des autres, allant du mid-tempo («Infernobyl»), au black bien rapide et agressif (le titre éponyme «Hak-Ed Damm»), ou saupoudrant leur titre de riffs très «IMMORTAL» comme dans le très bon «Bloodmarks & Pee».
Dans cet album tout est bien calibré pour faire bouger la tête des chevelus amateurs de bourrinages intensifs ! Quelque chose me dit que ça doit méchamment envoyé du bois en live ! Des titres tels que «Inner Kommado» ou encore «Nigla» sont vraiment calibrés pour être joués sur scène ! Bourrins et ciselé avec une basse calibrée, tout est là pour faire plaisir !

Des chroniques sur le précédent effort de HED se plaignaient de la présence d'une seule gratte, d'une production approximative et d'une basse beaucoup trop présente et un peu faiblarde au niveau de la qualité du jeu. Il semblerait que ces défauts aient été largement comblés, puisque la production est vraiment top, tous les instruments sont bien à leur place et finement maîtrisés.
La voix bien que puissante n'est ni trop en avant ni trop en retrait et comblera tous les fins connaisseurs et pour finir, parlons de cette basse ! Ah ces lignes de basse ! Elle restera à jamais mon instrument de prédilection et ici la basse n'est pas uniquement présente pour une question rythmique mais a bel et bien sa place en tant qu'instrument à part entière. Soit, j'aurais aimé que la batterie soit un poil plus lourde mais ceci n'est qu'un défaut tellement mineur que la puissance de l'album vous le fera oublier.

On peut dire que pour un premier long, HAK-ED DAMM met les petits plats dans les grands pour offrir aux amateurs leur lot de sensations fortes, de riffs assassins et de black metal dans son plus bel apparat ! Un groupe à suivre de près pour tous les amateurs de bon black !
Edit : il semblerait que le groupe soit "on-hold" depuis peu. Ce qui ne devrait cependant pas vous empêcher de jeter un oeil mais surtout une oreille sur ce groupe avec "Nekrowristfucked".

Blogger : Rejiik
Au sujet de l'auteur
Rejiik
1994 : Premiers émois métalliques lors de la découverte d’une scène neo à peine balbutiante. 2012 : Après 18 années à laisser traîner ses oreilles et ses guêtres dans les concerts, à grands renforts de CDs et de merchandising, Rejiik s’est bâti une culture musicale particulière, faite de riffs hargneux et de blast-beat ravageurs, le tout enrobé de vocaux enragés. Affinant ses goûts d’année en année et retrouvant ses premières amours que sont le black metal, Rejiik papillonne de fanzines en webzines jusqu’à poser ses valises dans la maison HARD FORCE en 2012.
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