30 octobre 2013, 6:51

BIOHAZARD – ARHYTHMIA – FAT SOCIETY – ANORAK @ Toulouse (Connexion Live)

 
Cela faisait plus de vingt ans que BIOHAZARD n’avait pas mis les pieds à Toulouse (c’était le 15 juin 1993, à l’ancien Bikini, et forcément j’y étais), "à la grande époque" certains diraient, non sans raison. Mais le groupe est toujours là, alternant les gros festivals avec les petits clubs comme ce soir, avec la même hargne.
 
En ce mercredi soir, les gens tardent à arriver et c’est devant une salle bien clairsemée que démarre le premier des quatre groupes de la soirée : ANORAK.
L’ambiance est assez glaciale, personne à moins de deux mètres de la scène et quelques silences gênants entre les morceaux… Bon, il faut bien qu’un groupe démarre ! En tout cas j’ai l’impression que l’écart de température entre le début et la fin du concert va être énorme.
Pourtant ANORAK est parfaitement en place et bénéficie d’un excellent son. Leur musique est ancrée sur une base Hardcore mais va au-delà en s’aventurant dans des sentiers Metal assez techniques, parfois Noisy. L’exécution des titres est impeccable, leur musique intéressante mais en l’absence de public on regarde et on écoute sagement.
 
Cette froide ambiance n’est pas du goût de FAT SOCIETY, le local de l’étape, et leur vocaliste a décidé de faire monter le mercure en chantant non pas sur scène mais devant celle-ci du début à la fin ! Le groupe toulousain a ses adeptes depuis tant d’années et enfin la soirée est bien lancée avec les premiers mouvements de foule et une salle désormais plus que correctement remplie.
Y’a pas à dire : FAT SOCIETY fait le boulot avec un Hardcore pur et dur sans concession ! Leurs morceaux bruts de décoffrage, taillés pour la scène, font leur effet. Le groupe termine par une reprise de WARZONE dédicacée à d’anciens membres du groupe, sympa. Efficace, c’est le moins qu’on puisse dire.
 
 
Avant de retrouver enfin le son made in Brooklyn, petit détour par l’Italie avec ARHYTHMIAqui accompagne BIOHAZARD sur toute sa tournée européenne.
Musicalement, on est loin du Hardcore décliné sous ses diverses formes par les autres groupes de l’affiche : on a droit ici à un mélange de « néo-Metal-Core alternatif », pour résumer. Le groupe, très pro, se donne à fond et le thermomètre affiche encore quelques degrés de plus. Mais perso, je n'accroche pas. Même si je reconnais volontiers leur motivation et leur dynamisme, pour moi ARHYTHMIA détonne trop de l’ambiance old-school Hardcore de la soirée et, en vieux con que je suis, je trouve que c’est le groupe typique pour "faire sauter du jeune" (tu sais celui que l’on croise parfois avec un tee-shirt KORN ou SLIPKNOT)…
Au-delà de la musique c’est l’attitude des membres du groupe en général, et du chanteur en particulier, qui devient vite irritante. Impossible de parler sans aligner trois "fuck" de suite, ils enchaînent tous les clichés verbaux et gestuels possibles, à la limite de la caricature. Ah c’est sûr on a droit à tout : « don’t fuck with me ! », « jump, jump, jump ! » et bien-sûr le fameux « make some noiseeeee !!! » sans lequel la soirée eut été gâchée. Ce qui est d’autant plus agaçant est qu’on sait que la salle doit arrêter avant minuit, et il est déjà pas loin de onze heures.
 
Question température (bon, au figuré car on est loin de la fournaise d’une salle comme La Dynamo quand elle est bondée), au moment où BIOHAZARD monte sur scène on est direct dans le rouge… Enfin, plutôt l’orange pour eux. Malgré l’absence d’Evan Seinfeld qui, cette fois, semble bien être parti définitivement, on assiste au show ultime de BIOHAZARD : un son pas top du tout (même s’il s’améliore légèrement au fur et à mesure), mais une ambiance de totale folie, une set-list de rêve pour toutes celles et ceux qui sont restés bloqués à la moitié des années 90 comme moi, et un groupe déchaîné de jouer sur une scène minuscule, quasiment au beau milieu du public ! Pourtant Billy (Graziadei) est malade comme un chien, sa voix est tout juste limite (ça s’entendra en fait surtout lorsqu’il prendra la parole), mais malgré ça, il est vraiment impossible de se donner plus à fond qu’il ne le fait, allant même se jeter dans la foule avec sa guitare !
 
Bobby (Hambel), au visage émacié et considérablement amaigri, virevolte dans tous les sens tandis que Scott Roberts (ex CRO-MAGS et THE SPUDMONSTERS), à la carrure impressionnante, parvient à ne pas nous faire regretter l’absence d’Evan Seinfeld. C’est juste énorme, monstrueux comme ces gars-là arrivent à tenir une scène, à mettre le feu de cette façon ! Comme au Hellfest en 2010 (et probablement en 2012, mais je les ai ratés cette année là), le groupe axe la grande majorité de son set sur les trois premiers albums, l’âge d’or de BIOHAZARD : "Urban Discipline", "What Makes Us Tick", "Wrong Side Of The Track", "Tales From The Hardside", "5 Blocks To The Subway", "Punishment", "Shades Of Grey", "Victory", "Black And White And Red All Over", etc… Et même le moment Punk-Rock de la soirée avec leur reprise du "We’re Only Gonna Die" de BAD RELIGION. Ils ne joueront en fait que "Vengeance Is Mine" du dernier album « Reborn In Defiance », mais quel titre là aussi !
Ah comme j’ai rêvé d’entendre à nouveau une phrase telle que « We’re BIOHAZARD from Brooklyn, New-York, in your face ! ». Jouïssif. A 23h50, tout s’arrête brutalement comme on pouvait s’en douter ; ce fut court mais tellement intense, c’est le moins que l’on puisse dire ! Alors, plus court qu’intense ou plus intense que court ?! Dur de trouver quelque chose à redire après avoir pris une telle méga-claque… Mais c’est vrai que 50 minutes sans rappel c’est bien court : perso, à la place de ARHYTHMIA j’aurais bien calé une bonne demi-heure de plus pour BIOHAZARD, mais c’est aussi peut-être une volonté du groupe, je ne sais pas, concentrer ces forces et son énergie sur un sprint de 50 minutes ? En tout cas, LE concert de l’année pour moi. Respect. Merci qui ? Merci Noiser !!!

 


 
Blogger : Ludovic Fabre
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