4 mars 2014, 20:01

PERVERT ASSHOLE : Lila

L’univers de PERVERT ASSHOLE renvoie d'abord à ces séries Z délicieuses des années fin 80, début 90, comme « Bad Taste » et « Brain Dead », qui ont ouvert la légende de Peter Jackson (le réalisateur de la trilogie du « Saigneur des Anaux », ou un truc comme ça). Trop énorme, trop excessif, trop outrancier pour ne pas être propice à une jubilation totale. Car en live, ces zombies-là ont des arguments, et pas vraiment de limites. Retour en 2012 : quand un groupe parvient à relancer l’après-midi limite paresseux d’un festival écrasé sous un soleil breton implacable (si, ça existe), c’est qu’on tient du lourd, du massif.

Sur scène, les squelettes côtoient les godemichés, quatre gaillards hirsutes ou masqués entourent une frêle jeune femme, ravissante, et qui porte une brassière LED ZEP. Entre ses quatre cordes, c’est un édifice monumental, mais branlant et grinçant qu’elle contribue à maintenir en équilibre, sans filet. Instants de folie complète, inattendue.

Groupe live par excellence, PERVERT ASSHOLE distribue depuis 2011 un album autoproduit, « (Welcome to my) Zombie Cat House », dont les titres lèvent à peine un voile sur le délire : « Born to Porn », « Living Dead Slut », « My Dog’s Pussy » ou le mythique « Nice to Meat You », une sorte d’épique à la « Iron Man », mais tout dégueu. Car si l’on retrouve les influences tangibles de SABBATH et MOTÖRHEAD sur les partitions de PERVERT ASSHOLE, le groupe charrie surtout des effluves indescriptibles, qu’on n’avait plus vraiment ressenties depuis les débuts de TYPE O NEGATIVE et un certain « Not Live at Brighton Beach », rebaptisé « The Origin of the Feces » pour des raisons commerciales évidentes.

En 2012, c’est en tant que bassiste intermittente que Lila avait livré une prestation impeccable à un public du Motocultor Festival mort de faim. Au début de 2014, le groupe a annoncé son intégration permanente à PERVERT ASSHOLE. Rencontre fortuite, quelques jours plus tard, dans un coffee shop virtuel, le « Beuh-Bar » (on t’invitera si t’es sympa).

 

PERVERT ASSHOLE a annoncé récemment ton intégration au groupe comme bassiste. Peux-tu nous présenter ton parcours musical ?
Effectivement, je suis heureuse et fière de pouvoir reprendre le fouet sanglant de Lily Whipper, la bassiste du line-up original. Mais PERVERT n’est ni ma première, ni ma seule formation. Je me suis offert une basse à 16 ans, j’ai travaillé toute seule comme une chienne, à 19 ans j’ai rejoint des potes dans un groupe de thrash/grind, puis un autre groupe de death moderne avec qui j’ai assuré mes premiers concerts, dans des rades de banlieue. Après ça, j’ai rejoint PERVERT pour un remplacement début 2012, avec la première date trois semaines plus tard (je n’étais alors montée que trois fois sur scène…). C’était pour le premier tour du Headbang Contest – qu’on a remporté. En tout cas, PERVERT ASSHOLE est le groupe parfait pour se former à la scène. Plus de 18 mois après notre première collaboration, mais après avoir déjà pas mal bossé avec eux, me voilà membre du groupe à part entière… mais je travaille aussi avec deux autres formations, la première orientée post black et la seconde... ben, déjà plus postblack/hardcore, tchuvois ? Alors par contre, merde : ça fait bientôt un an que je n’ai pas fait de scène, et je ne demande qu’une chose : y retourner !

"PERVERT ASSHOLE, c’est plutôt une orgie bien crade, la plus grosse cuite de ta vie, ce steak que tu as retrouvé dans ton frigo à ton retour de vacances..." - Lila

Comment définirais-tu PERVERT ASSHOLE pour ceux qui ne connaissent pas encore ?
Tout d’abord, il faut savoir que PERVERT ASSHOLE n’est pas le groupe rêvé de ceux qui aiment le son chiadé, la musique mathématique, changer leurs draps chaque semaine, arriver en avance aux rendez-vous, sentir la Soupline ou acheter des fleurs à leur meuf. C’est même leur pire cauchemar. PERVERT ASSHOLE, c’est plutôt une orgie bien crade, la plus grosse cuite de ta vie, ce steak que tu as retrouvé dans ton frigo à ton retour de vacances, les dessous de la verrue de Lemmy… c’est sale, bestial, sexuel, âcre, viril. Fils de BLACK SABBATH, oui, mais Dr Perv, Skiimpies, Teepee et Che ont préféré se tourner vers le tord-boyau morbide et les putes que vers la fumée épaisse. Tu vois l’idée ?

Ah oui, c’est une véritable philosophie de vie, du coup. Mais comment as-tu manifesté ta volonté de rejoindre le groupe ? T’as mangé le steak d’avant les vacances, t’as arrêté de te laver, t’es devenue alcoolique, t’as rapporté des infos exclusives sur la verrue de Lemmy, t’as démonté quelques putes au strap-on ? Dis-nous tout...
C’est quoi un strap-on ?

Euh… ben, un gode-ceinture si tu préfères…
Hahahaha ! Je t’ai bien eu… Pfff… Non, je peux pas tout raconter, surtout sur Lemmy, les putes et les sex-toys des garçons !

Ouais t’assumes pas, en fait.
J’assume pas quoi ? Euh… mec, je joue dans PERVERT ASSHOLE. We say fuck a lot, je te rappelle. Alors t’es gentil… (s’ensuit une assez longue conversation en « off », mais je préfère vous prévenir, pas la peine de commencer à imaginer Lila avec un strap-on… parce que je vous connais, hein !). Bon, sinon, en « on », je peux te dire comment je les ai rencontrés : je bossais un été dans une cafétéria au bord d’une route traversant le désert, quand quatre gars à l’allure pas possible et visiblement ivres ont débarqué dans le bouclard. Ils sentaient terriblement mauvais ; sur l’épaule, l’un d’eux portait l’énorme dépouille sanglante d’un coyote, qu’il a balancée sur le comptoir, souillant mon tablier. Les trois autres se sont installés au bar, sur les chaises hautes. L’un d’eux portait un masque de lucha libre, ce qui ne m’a vraiment pas rassurée au premier abord. Mais il s’est mis à entonner une chanson en espagnol tout en desserrant sa ceinture… Le premier, torse nu, couvert de sang, a allumé une cigarette et m’a ordonné de découper l’animal pour leur servir. Mon patron m’aurait tuée... Mais je me suis soumise… et je ne les ai presque jamais lâchés depuis ce jour.

Vous avez une actu, des projets dont on peut parler pour finir?
Pour l’instant nous sommes en quête d’endroits où installer notre « Zombie Cat House », tout en composant le prochain album ! It’s gonna be... bon, je te tiendrai au courant.

Toutes les photos : PERVERT ASSHOLE au Motocultor Open Air 2012.

Blogger : Naiko J. Franklin
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Naiko J. Franklin
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