Thanatos Production fait partie de ces jeunes bookers et managers associatifs qui montent, qui montent, qui montent, parce qu’ils sont gérés par des musiciens animés par la passion, qui se sortent les doigts du fion. Pour sa première orga dans une « vraie » salle parisienne, le Divan du Monde, Thanatos Production proposait 4 groupes, une affiche 100 % française et 100 % poutre avec ZUUL FX tout en haut, pour 15 malheureux euros. Si c’est pas sympa, ça…
A l’heure de l’apéro, voici donc KOPPER8 et Tex, son vociférateur (sic) en kilt. Alors déjà, un kilt, ça fait tout de suite super plaisir, ça met dans de bonnes dispositions. Pas de photo du kilt malheureusement parce que pas suffisamment de lumière, mais sous l’angle musical, y a déjà du niveau. KOPPER8 se revendique de SLAYER, PANTERA, LAMB OF GOD ou encore LOUDBLAST, mais avec des paroles en français. Sans doute un peu fébrile dans un Divan du Monde déjà bien rempli dès 19 heures, Niko, à la guitare (photo), manque peut-être un peu de précision, mais ça n’empêche pas le public de passer un très bon moment et de lancer le premier circle-pit de la soirée. Un groupe à suivre, et assez rapidement, puisque KOPPER8 partagera de nouveau la scène avec ZUUL FX, le 31 mai prochain, au Covent Garden d’Eragny (95).
Next on stage is THANATIC EYES, qui célèbre le lancement de son premier album, « The Suffering Mechanisms ». Emmenés par Flo (chant) et Xavier (guitare), les mecs (et Mademoiselle Klémence, derrière les fûts) sont visiblement contents d’être là. Et à plus d’un titre, parce que Thanatos Production, puisqu’on en parlait, c’est eux aussi (Xavier et Flo - photo). On ne sait pas trop quand ils dorment. Pourtant, ça envoie sévère, c’est maîtrisé et la « release party » est complète quand Flo fait tourner sa bouteille de whisky dans le public, qui a commencé à pousser les murs et n’arrête presque plus de pogoter. Sombre, aux confins du thrash et des « core », pourtant mélodique et parfois même « atmosphérique », THANATIC EYES livre une prestation convaincante et festive, qui donne envie de remettre le couvert assez vite, après avoir bien assimilé l’album. Et ça tombe bien, puisque les Parisiens seront de retour à domicile dès ce samedi 12 avril, à la Boule Noire, en soutien de MAGOA, (avec FURYKANE et UNSCARRED).
Vient ensuite le tour de LOST OPERA, qui donne à mesurer le chemin parcouru par le groupe, depuis son dernier passage dans les mêmes murs, en décembre 2012. A l’époque, Loïc (chant) et sa bande ébroïcienne (venant d’Evreux : j’adore ce mot, pas vous ?) livraient un set vraiment sympa et plutôt inspiré, mais un tout petit peu brouillon, dans un esprit proche de la fête de fin d’année, devant les camarades du lycée. Cette fois, clairement, les fans hardcore et les proches de LOST OPERA sont toujours là, mais le groupe laisse une forte empreinte de professionnalisme sur la plus grande partie du public, pourtant pas forcément cliente du Metal orchestral, a priori. Signes qui ne trompent pas : une demoiselle du public expédie son string sur scène (photo) et les mosh s’organisent spontanément. Enfin, cette fois, la reprise de RAMMSTEIN laisse sa place dans la set-list à un nouveau titre : « The Lonely Owl », particulièrement prometteur pour le petit frère de « Alchemy of Quintessence », le plus récent album de LOST OPERA. Pour l’instant, toutefois, le groupe est en tournée et vous pourrez donc le voir à la Scène Michelet (Nantes, 44), le 19 avril ; à l’Arcade (Notre-Dame-de-Gravenchon, 76), le 2 mai ; à l’Abordage, dans le cadre du Festival ACDM (Evreux, 27), de nouveau avec ZUUL FX en tête d’affiche, le 3 mai.
S’il ne faut citer qu’une seule raison pour laquelle, métalleux, tu dois être reconnaissant à ZUUL FX d’exister, c’est que le groupe de Steeve Petit draine toujours un paquet de gonz… euh de jolies jeunes femmes à ses concerts. Il faut dire que le mec propage autant de testostérone que de décibels – et ce n’est pas peu dire. Il ne reste plus alors aux autres mâles que d’aller pogoter frénétiquement avec les mecs de KOPPER8 qui sont vachement sympas, pour conserver l’impression d’exister un peu, d’être un peu vivants. Steeve, lui, harangue son public, le salue, le remue, le chambre, en exhibant des muscles dont on ne savait même pas qu’ils existaient… sans parler de ses cheveux (photos)…
Blagues à part, l’énergie du quartet est séduisante de bout en bout ou presque, puisqu’au milieu du concert, un solo de guitare extrêmement long (et plutôt terne), puis un solo de batterie (déjà plus sympa) au deux tiers, viennent briser l’élan du set – comme quoi, même Steeve a besoin de se reposer de temps en temps. Outre deux reprises, placées en fin de set (« Demanufacture » de FEAR FACTORY ; « Love / H8 » de PRO-PAIN) et qui offrent une rampe de lancement idéale au « I 8 U » final, la set-list de ZUUL FX s’équilibre entre les albums et les époques : trois morceaux pour « By the Cross » (2005) ; deux pour « Live Free or Die » (2007) et « The Torture Never Stops » (2011) ; trois enfin pour « Unleashed » (2012).
Avant d’envoyer tout le monde se coucher, Steeve annonce une tournée européenne pour novembre 2014, un ultime cadeau. Et comme ce genre de soirée est également là pour resserrer les liens entre potes, vous aurez bien noté, lecteurs attentifs, que ZUUL FX rejouera très rapidement en France, tout d’abord à Evreux (27), le 3 mai, après LOST OPERA, puis à Eragny (95), le 31 mai, après KOPPER8.
