11 avril 2014, 12:27

TAGADA JONES + THE BUTCHER'S RODEO @ Paris (Le Divan du Monde)

Le retour des intrépides rebelles aventuriers punks nationaux TAGADA JONES dans la capitale, ça se fête ! Mais c’est surtout la tournée pour le nouvel album « Dissident », marquant les 20 ans de carrière des Bretons, qui doit être mis en avant. Déjà deux bonnes raisons d'assister à ce concert événement, et bien sûr ce n’est pas fini…

Une autre bonne raison c'est THE BUTCHER'S RODEO. Formation sûrement méconnue pour certains mais dont on ne pourra que reconnaitre au premier coup d’œil son frontman officiant dans une autre institution made in france : AQME ! De son nom Vince et de sa propension à marquer son territoire, nous allons comprendre rapidement qu’il n'est pas là pour nous conter fleurette. Barbe saillante, voix puissante et gestuel ininterrompu, c’est avec une rage exacerbée que le public va en prendre pour son matricule durant les prochaines 35 minutes. Damned, le groupe dans son intégralité à littéralement de la taurine dans les veines ! De vagues répits, plus typés stoner, pour nous amener à une fureur metalcore / hardcore de plus en plus accrue, haletante, quasi destructrice.

Donc, la soirée commence avec un niveau assez haut en intensité, la plèbe déjà fourmillante ne fait pas de manière et apprécie franchement, que dire de plus ? Le quintette est vraiment au poil. Aussi, pour les furieux de la fosse l’idéal serait de se ménager pour la suite, mais comment résister ! La salle se chauffe, se surchauffe, un pit se forme et ça tourne, et ça tourne… Un vif succès, c’est une unanimité, un constat presque rare pour une 1ère partie... que l’on m’arrache mon clavier d’ordinateur, mais cela est amplement mérité.

C’est déjà l’heure. Un petit examen de rattrapage pour ceux qui en n’ont pas suffisamment profités avec cet ultime morceau. Puis le départ du groupe se fera dans la joie et l'allégresse, et pour je ne sais quelle raison, ils font volte-face. Chose extraordinaire, il ne faudra que quelques micro-secondes aux roadies pour déplacer et installer le kit batterie au beau milieu du pit, et aux musiciens pour s’amonceler autour, puis repartir pour une dernière claque surprise. Vince en orateur, debout sur la grosse caisse. La population les encercle, pour les plus vaillants en courant, c’est un vrai partage, que du bon.

Fin de l’apothéose et la suite avec GRIMSKUNK. Voilà un metal historique et atypique en provenance de Montréal (ou l'autre terre promise de Mr TAGADA). Des mélodies un peu cheaps s’échapperont épisodiquement d’un clavier trônant au milieu de la scène, manipulé avec précaution par leur frontman, le chant est clair et les chœurs aimables, le tout bousculé par de la double véloce et ultra régulière en mode Lombardo.

Comment définir leur musique ? Pas facile, une sorte de mélange hybrides 70’s, de thrash, de MOTÖRHEAD, c'est original, ça change et à défaut de créer l'émeute, ou du moins l’alliance (comme précédemment), les oreilles ne se plaindront pas, et le groupe ne ménagera pas sa peine. Certaines sonorités ne sont pas forcément du goût de tous mais le public, décidément d'humeur joyeuse, ne s'arrêtera pas à ce genre de détail et foncera tête baissée dans le pit, fera des stage-diving, la totale en gros. Un morceau en français "Souriez, vous êtes Filmés" aux doux effluves old school, tabernacle, ça passe bien quand même.

Ce sera face à un attroupement de fans remonté à bloc, pendant une intro mêlant extraits bruts de l’actualité et bourdonnements tapageurs, que les dignes héritiers des plus grands noms punk font enfin leur apparition.
Ça se bouscule soudainement au portillon pour TAGADA JONES, les petits agités sont incontestablement sur le pied de guerre, ils ont les crocs ! Top départ avec "De l'Amour et du Sang" au raya guerrier type BERURIER, rien de mieux pour commencer à nous rassasier.

Suivra de très près le sans concession "Instinct Sauvage", l'ambiance est remontée et les premiers stage-diving pointent le bout de leur nez. On enquille avec "Le Chaos" portant bien son nom, la foule est déjà conquise. La voix éraillée de Niko viendra, au terme de la chanson, nous souhaiter bonne soirée. Sinon, dans le pit c'est l’anarchie et le feu, il n'y a aucune retenue mais visiblement nous avons carte blanche et les motivés ne vont pas s’en priver.

On continue sur "Pavillon noir" puis "Descente aux Enfers", la pratique du slam a pris une tournure irrémédiablement industrielle, il y aura toujours un gars flottant dans les airs. Le groupe lui, ne semble pas faiblir, loin de là. Minute solennelle avec le titre "Vendetta", véritable brûlot politique, l’engagement du combo a toujours été sans aucun doute, on le sait. L’autre évidence, c’est que le dernier album est plus que mis à l’honneur dans la set-list (plus de la moitié).

C’est l’heure du rappel et par conséquent celui des invités. On va débuter avec Vince qui vient prêter voix forte sur "Vivre". Puis c'est au tour du parrain du french death metal, Mr Buriez, d’ajouter sa touche de bestialité bien à lui, l'instant est rude et surtout mémorable. Avec Poun, le plaisir sera palpable, une vraie bête de scène. Who’s next ? Renau, avec son regard toujours aussi espiègle et son petit sourire en coin, accompagné de Phil pour le bouquet finale "On ne Chante Pas, On Crie".

Un petit dernier pour la route ? C'est vrai, ce sont les 20 ans, alors on ne va pas regarder notre tocante.
Hommage aux précurseurs (à savoir les Bérus) avec cette fable urbaine "Karim & Juliette", l’une des meilleures chanson de l’album à mon avis, réunissant maintenant tous les invités ainsi que tout le Divan du Monde, à travers ce refrain fédérateur. Un merci lors de cette apogée, accompagnée d’une photo de famille qui pourra immortaliser à jamais ce grand moment...

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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