15 mai 2014, 20:04

RED MOURNING : Hoog "JC" Doorn

Blogger : Meta Lias
par Meta Lias

À quelques jours de la "release party" de leur dernier album « Where The Stone And Water Meet », les Parisiens RED MOURNING nous accordent une entrevue sincère et pleine de bonne humeur. Rencontre avec Hoog "JC" Doorn, chanteur du groupe...

 

Vous sortez votre album « Where Stone and Water Meet », pourquoi avoir choisi ce titre ?
Il y a plusieurs niveaux de lecture sur ce titre, cela fait allusion à l'océan, aux vagues qui viennent percuter les rochers du rivage. Il y a cette image de puissance, d'impact, qui évoque le style de musique qu'on fait. Après ça va un peu plus loin, c'est une sorte de combat, l'eau finit toujours par gagner, elle ronge les rochers qui terminent en grains de sable. C'est aussi le moyen d'évoquer le fait que nous serons tous balayés un jour ou l'autre, on finit toujours par disparaître. Mais d'un autre côté, il y a cet affrontement qui peut évoquer les luttes qu'on a chacun dans nos vies et qui font que parfois c'est cela qui reste, qui nous fait devenir éternel d'une certaine manière. C'est aussi le titre d'un des morceaux qui a un peu ce thème et qui est un des plus aboutis dans l'album ; donc on s'est dit que ça reflétait bien l'image qu'on voulait donner à cet opus.

Comment s'est passé l'enregistrement de cet album ?
On a enregistré au studio Sainte Marthe avec Francis Caste ; c'est une pointure du metal, il fait du super taff et on avait déjà enregistré nos deux premiers albums avec lui, plus ça va mieux on s'entend. On a développé une vraie relation de confiance avec lui, on est sur la même longueur d'ondes, aussi bien musicalement qu'humainement. C'est toujours un moment difficile pour nous le studio, on l'accouche un peu dans la douleur cet album, c'est beaucoup de stress, c'est très intense. Physiquement, au niveau du chant tu gueules plusieurs heures par jours, plusieurs jours d'affilée et pendant cinq ou six semaines. Donc il y a le côté lourd, pesant, on baigne dans une ambiance musicale sombre et lourde, c'est un certain poids émotionnel d'être là dedans. D'un autre côté, comme c'était la troisième fois qu'on bossait avec lui, on avait déjà établit un certain nombre de bases techniques au niveau du son, il y a des choses qu'on n'a plus besoin de faire, plus besoin de tester parce qu'on savait où on allait. Cela nous a donné l'occasion d'avoir un peu plus de temps à consacrer à des expérimentations : des ambiances, des interludes, incorporer de nouveaux instruments ainsi que les voix des autres membres du groupe qui faisaient déjà les backings en live et là qui contribuent vocalement dans l'album. Je dirais que c'est un moment un peu difficile mais en même temps marquant, le dernier jour de studio, tu écoutes ton mastering puis tu te dis « on a fait un truc dans lequel on se reconnaît vraiment et dont on est fiers ».

"On n'est pas un groupe avec un message politique, cette allusion que l'on fait c'est plus par rapport à la musique blues" - JC


Comment avez vous rencontré Francis Caste ?
On avait enregistré un premier maxi par nos propres moyens il y a quelques années de cela, puis on s'est renseigné pour faire un album vu qu' on avait les compos pour le faire. Étant en région parisienne on avait déjà entendu parlé de lui donc on a écouté plus en détails ce qu'il faisait puis on l'a rencontré, on s'est bien entendu et on a compris que c'était une bonne façon de commencer. Au terme de notre premier album on a trouvé que c'était parfait et depuis on n'a plus jamais regardé derrière nous.

Pourquoi avoir choisi RED MOURNING comme nom de groupe ?
C'est une allusion au blues, notre influence principale, par l'harmonica, la guitare, les arrangements vocaux et notre univers musical. Ce sont les esclaves du sud des États-Unis qui ont créé le blues et beaucoup d'entre-eux venaient d'une région d'Afrique où ils portaient le rouge comme couleur du deuil qui est un des thèmes de notre musique, c'est une sorte d'hommage en somme.

Penses-tu qu'il y ait encore certaines formes d'esclavage dans la société actuelle ?
Il y a toujours des gens réduis en esclavage, au premier degré, pur et simple. Et puis il y a des gens esclaves d'un mode de vie, d'autres de substances, et d'un point de vue plus personnel on est peut être aussi esclave de nos faiblesses. Après on n'est pas un groupe avec un message politique, cette allusion que l'on fait c'est plus par rapport à la musique blues, mais cela ne nous empêche pas d'avoir des réflexions sur ce thème.

"Plus tard j'ai découvert le hardcore, ma vision de la vie, la façon dont j'envisage les choses" - JC

 

N'avez-vous donc aucun message à transmettre via votre musique ?
Non, on fait de la musique parce qu'on aime créer, on aime cette forme de création artistique, ce moyen d'expression. A titre personnel je dirais que c'est un moyen de gérer mes émotions, mes sentiments, mon vécu. Les textes que j'écris ne sont pas forcément très explicites, j'essaie d'être plus dans l'allusion, dans l'image. Ce que j'aime dans les groupes que j'écoute c'est d'interpréter la musique à ma manière, entendre ce que j'ai envie d'entendre dans les paroles, pour les vivre moi-même, c'est cet objectif que j'essaie d'atteindre. Donc on essaie de transmettre une émotion, pas un message, on n'a pas de prétention d'éducation. Après on a tous nos convictions, Seb le bassiste est assez engagé pour les droits des animaux par exemple, moi je suis "straight edge" donc ni alcool ni drogues etc... mais c'est personnel, ce n'est pas l'identité du groupe.

Tout à l'heure tu parlais d'influences, du blues notamment. Quels groupes ou musiciens t'ont vraiment influencé ?
Au niveau du blues, il y a tellement d'artistes... Mon premier CD c'était BB King, donc un artiste parmi d'autres. Et il y a autre chose qui m'a marqué quand j'étais gamin, c'était au resto, il y avait Muddy Waters qui tournait et j'ai demandé au serveur « c'est quoi ce truc ? Qu'est-ce qui passe? », je devais avoir douze ans. J'ai toujours écouté plein de blues et de rock avec mes parents, j'ai appris à jouer du piano, du boogie... c'est ma culture musicale personnelle. Plus tard j'ai découvert le hardcore, ma vision de la vie, la façon dont j'envisage les choses et le fait d'être "straight edge" m'ont amené à me renseigner. J'ai alors réalisé qu'il y avait tout un mouvement ainsi que des groupes comme MINOR THREAT ou MADBALL, qui m'ont marqué. Pour parler un peu des autres membres du groupe, Romaric le guitariste adore la country, il écoute ça tout le temps depuis qu'il est petit ; Seb le bassiste aime bien soit les groupes de metal un peu plus traditionnels genre CARCASS soit MASTODON, PINK FLOYD aussi, des trucs un peu plus planants ; puis notre batteur Aurélien, passe sa vie à écouter des trucs différents, un peu plus barrés, beaucoup de metal moderne, du Djent, etc...

"C'est un album dans lequel il y a une certaine unité, une ambiance particulière" - JC

 

Quels sont vos projets de tournées ou de festivals dans les mois à venir ?
Dans l'immédiat on a notre release party au Black Dog le vendredi 23 mai à Paris, on va aussi sortir notre clip « The Sound Of Flies », le premier titre de notre nouvel album ; avec la même équipe, et qui, à mon avis, en toute humilité, va pas mal déboîter. Après le 21 juin on joue à Rambouillet, ils ont une grande scène metal pour la fête de la musique ; on sera au Hellfest pour la promo uniquement puis pour kiffer les groupes et le festival. On joue aussi au Triel Open Air la semaine suivante, un super festival éclectique puis après ce sera à la rentrée, on va faire une date à Paris autour d'octobre, ça reste à caler, une autre grosse date en janvier, on sera à La Batterie de Guyancourt, après cela se remplit au fur et à mesure, selon les rencontres, les opportunités...

Tu as énoncé « The Sound Of Flies », pourquoi avoir choisi une intro dans laquelle on entend des mouches ?
Parce que ça nous plonge dans cette ambiance un peu moite, pesante, et puis ça lance le voyage dans lequel on s'engage. C'est un album dans lequel il y a une certaine unité, une ambiance particulière, dont les mouches qui tournent et les bruits de chaînes d'esclaves, qui reflètent notre univers sonore, l'entité de notre musique. On a préféré rentrer dans l'album comme ça plutôt qu'avec de gros riffs plaqués ; pour ce qui est de l'histoire de ce titre, elle m'est venue d' un cauchemar que j'ai fait avec des mouches, je voulais retranscrire cette tension.

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