13 juillet 2014, 13:47

Bernie Marsden : (WHITESNAKE, UFO, WILD TURKEY, BABE RUTH, ALASKA...)

Authentique, Sympathique, Blues and Classic Rock !

En cette fin d’après-midi estivale à Paris, je rejoins Bernie Marsden dans son hôtel où il effectue une grosse journée de promotion pour la sortie de son album au titre positif « Shine », le 18 août 2014 (Mascot Records, Provogue). Cet homme, guitariste au C.V. plus qu’impressionnant (WHITESNAKE, UFO, WILD TURKEY, BABE RUTH, ALASKA...), est plein d’humour et passionnant. Un très bon moment rock ’n' roll…
 

Comment te sens-tu avec la sortie de ton nouvel album « Shine » ?
Super, je suis heureux du travail accompli l’année dernière, de la sortie de cet album. Les réactions de la presse spécialisée rock, des radios et de la presse orientée guitare sont très positives. Je suis content que cet album soit accepté pour ce qu’il est : son honnêteté. Tout le travail réalisé semble faire plaisir aux gens. Tu sais, ce plaisir procuré aux personnes me fait plaisir et cela me suffit !

Peux-tu nous expliquer le choix du titre « Shine » pour ton album ?
Il n’y a aucune signification particulière. Je voulais un titre court. « Shine » est un mot fort. Il peut avoir plusieurs significations. J’aimais l’idée de quelque chose qui illumine, qui éclaire ! Il est porteur d’un message positif. Quand je l’ai proposé aux gars du groupe, il a été naturellement accepté. C’est un titre cool.

"J’ai écrit la majorité des chansons sauf 2 ou 3 qui ont été écrites live durant les sessions studio" - Bernie Marsden

Peux-tu nous parler du processus créatif de cet album ?
C’était super bien, super positif ! J’ai écrit la majorité des chansons sauf 2 ou 3 qui ont été écrites live durant les sessions studio. Je ne voulais pas venir qu’avec des démos déjà toute faites. Je voulais que les musiciens mettent leur grain de sel. J’aime travailler ainsi et j’ai toujours travaillé comme cela. Nous avons capté les vibrations émises en studio. La création de l’album a pris 9 mois. L’album devait sortir en mars dernier mais notre label avait un emploi du temps chargé. Ils ont proposé le mois de mai mais je leur ai dit qu’il y aurait la Coupe du Monde de Football et tout le monde ne penserait qu’à ça ! (rires). C’est bien qu’il sorte mi-août et que je parte en tournée derrière pour le jouer !

Un peu de track by track ? « Wedding Day » :
C’était la seule chanson dont le texte n’était pas écrit. J’avais la musique, un bon son de guitare à la Stratocaster. Une fois la musique écrite avec ses accords, ses bonnes vibes, je me suis dit : « où sont les lyrics ? ». La chanson sonnait bien. Je me suis dit que j’allais en faire un instrumental mais le producteur a tout de suite réagit par la négative. Je rentrais en voiture chez moi avec les "rough mix". Je vis près d’Abbey Road. J’ai pensé à une histoire où 2 personnes qui se rendaient à un mariage, finissent par se trouver des intérêts communs et se marient. Tout m’est venu à l’esprit cette nuit-là. Après 3 mois à réfléchir sur un thème pour cette chanson, j’ai écrit le texte en 30 minutes.

Tu sais, ces 10 dernières années, je commençais toujours par écrire les textes avant la musique. C’est dur sinon ! Parce que tu restes fixé sur ton idée musicale ! Je ne sais pas comment m’est venue cette idée de « Wedding Day ». Cette chanson a un bon groove. J’aime le son des guitares.

« Walk Away » :
C’est une chanson rock mélodique avec une bonne accroche. Elle est un peu pop, elle est vraiment faite pour les radios. Le son des guitares est bon, ça parle de quoi que tu fasses, où que tu sois, tu reviens toujours à ce qui t’accroche. Des magazines de blues ont dit « les 2 premières chansons de l’album de Bernie Marsden sont vraiment blues rock. Elles sont fantastiques puis vient cette chanson pop. Bernie, peux tu arrêter de faire ça ? (rires) ».

Je trouve que ton album est vraiment un album de Classic Rock pas uniquement blues...
Oui, tu as tout à fait raison ! Quand j’ai demandé au boss du label, qui est un gros fan de musique, ce qu’il souhaitait que je prenne comme direction pour cet album, il m’a dit : « fais un album de Bernie Marsden !! ». Il y a du blues et plein d’autres trucs musicaux dans « Shine » !

« Bad Blood » :
C’est une histoire horrible. Tu as lu les lyrics ? Cet homme est vraiment mauvais ! Il peut te voler, te faire du mal. La chanson est très blues rock. Il y a une fille qui chante dessus, Cherry Lee Mewis. Elle a fait un travail remarquable. J'avais initialement écrit cette chanson pour que Joe Bonamassa joue dessus. J’étais dans le centre de Londres il y a quelques jours et j’ai vraiment trouvé l’endroit "Bad Blood" où l’on pourrait tourner la vidéo de cette chanson. Notre premiere video single qui tourne en ce moment est « Linin Track ».

« NW8 » :
C’est le code postal d’Abbey Road. Je bossais sur « Wedding Day » avec mes musiciens. Il y a eu une pause, je crois. Je jouais de la guitare dans le studio. Une mélodie à la slide guitar m’est venue. L’ingénieur du son n’était pas là et quand il est revenu, je continuais à jouer et lui demande alors d’enregistrer cette mélodie. Je finis et il me dit qu’il l’apprécie. Je devais alors construire une chanson autour de cette ligne de gratte ! Ce que tu entends sur ce titre a été fait en une prise avec une coupe. Il fallait trouver un titre à cette chanson. Toute la vibe provenait de ce studio. Cela m’a rappelé l’histoire des BEATLES quand ils ont enregistré à Abbey Road. Tu connais l’histoire ? Ils finissent leur album et cherchent un titre. Ils se disent : « on ne sait pas ! Abbey Road » et tu connais la suite de l’histoire… Ce titre est un peu mon « Abbey Road », je lui ai donné "NW8", son code postal !

Tu as fait une nouvelle version de « Trouble » (chanson du premier album de WHITESNAKE sorti en 1978) avec David Coverdale. Peux-tu nous en parler ?
David Coverdale et moi sommes redevenus très proches depuis 3-4 ans. Je me suis retrouvé sur scène plusieurs fois avec lui. Quand j’ai bossé sur cet album, je me suis dit : « j’ai besoin d’un chanteur, vous connaissez quelqu’un ? » (rires). Je rebossais sur 3 ou 4 chansons de WHITESNAKE. Je voulais faire une version acoustique d’une d'elles avec du banjo, de la mandoline, des violons et des guitares acoustiques… J’ai contacté David et lui ai parlé de cette idée. Il m’a dit : « reprends les grosses guitares comme tu sais le faire ». On en a fait une version à la FREE. David est un excellent chanteur. Tout s’est fait simplement. Pas d’assistante, ni de manager entre nous 2 ! Il m’a dit : « tu veux que je chante dessus ? » « OK, faisons le » ! Ian Paice (DEEP PURPLE) joue de la batterie, je joue de la basse et les lignes d’orgue aussi. « Trouble » est l’une des premières chansons que nous avons écrite ensemble, David et moi.

Prévois-tu de travailler avec David Coverdale dans le futur ?
J’espère ! Créativement parlant, nous sommes sur la même longueur d’onde !

Il recherche un nouveau guitariste comme tu le sais ! (rires)
Oui (rires). Tu sais quoi ? Le jour où il a été annoncé officiellement que Doug Aldrich quittait le groupe, je tweetais la compagnie d’amplis Marshall. Des gens ont commencé à dire que cela ne pouvait pas être une coïncidence et que j’allais le remplacer. J’ai démenti de suite ! Doug est un bon ami et m’a reconnecté avec David. Ils ont vraiment écrit de super chansons ensemble.  « Forevermore » est une chanson fantastique par exemple !

Comment Joe Bonamassa  s’est connecté sur cet album ?
Je suis allé le voir en concert à Londres il y a 6 ans. Il y avait un aftershow avec Eric Clapton et plein de personnes célèbres. Joe vient me voir et se présente poliment ! Je lui dis que je savais qui il était et que j’étais venu le voir en concert (rires). C’est un gars très sympa, très humble. Il m’a invité à jouer sur scène à « Guitares en Scène » peu de temps après. On a joué ensemble sur d’autres dates en Angleterre. Un soir, il y avait un gars du label Mascot présent à un concert. Il avertit son boss qu’il y avait un guitariste invité, appelé Bernie, qui jouait souvent avec Joe et que le public adorait ce type ! Ed, le boss de Mascot, lui dit qu’il devait s’agir de Bernie Marsden ! La fois d’après, il m’a vu à un show et m’a demandé de lui faire un album à la Bernie Marsden ! Ca a été le début de cette nouvelle histoire ! J’ai naturellement invité Joe sur mon album !


 

"Le jour où « Ready and Willin’ » de WHITESNAKE est devenu disque d’or, c’était un grand moment pour moi." – Bernie Marsden


Tu as un modèle de guitare PRS (Paul Reed Smith) signé à ton nom. Tu nous en dis un mot ?
Oui, j’en ai un depuis 2 ans et demi. J’aime ce produit, ces guitares sont superbes. En tournée, j’amène aussi avec moi mes Gibson, mes Fender mais je serai stupide de ne pas jouer sur mon modèle signé. J’ai été honoré quand Paul m’a approché pour me proposer un modèle de guitare signé. Ce qui était important pour moi aussi était d’obtenir un prix accessible pour les guitaristes qui désireraient se la procurer. Cette guitare est devenue un best seller dans le catalogue de la compagnie. C’est cool pour les fans, les guitaristes, la compagnie et pour moi. Il y a un nouveau projet de guitare en cours aux USA.

Quels sont les 3 plus beaux souvenirs de ta carrière ?
Je pense que c’est le jour où « Ready And Willin’ » de WHITESNAKE (sorti en 1980) est devenu disque d’or. C’était un grand moment pour moi. J’allais vivre de ce que j’aimais faire le plus au monde : de la musique ! Après cet album, les autres ont été certifiés "or", "platine". J’ai 53 disques certifiés, mais le premier disque d’or reste LE premier !
Le second souvenir est plus personnel. George Harrison (THE BEATLES) est venu un soir à un show de WHITESNAKE à Oxford. J’étais, comment dire, honoré, intimidé. A la fin du show, je vais le voir pour lui demander s'il avait apprécié le concert. Il me dit avec sa gosse voix : c’était un peu fort, non ? (rires). Tu joues un peu comme Eric ! Je lui dis alors que je joue aussi un peu comme lui (rires). Mes parents étaient également présents ce soir-là. Je leur présente George Harrison et ma mère lui dit : « George, tout est de votre faute. Si Bernie n’a rien fait à l’école, c’est à cause des BEATLES ! 
» (rires). Et moi, je me prends la tête à deux mains en criant : nooooonnnnnn ! (rires). Quelle soirée ! Je me suis excusé auprès de George et il m’a tout de suite dit de ne pas m’excuser, ma mère lui rappelant la sienne ! C’était un truc de mère.

Quels sont les 3 musiciens ou groupes que tu apprécies ?
BB King depuis toujours et Frank Zappa, ce génie. Et les BEATLES, c’est l’ADN de la musique pour moi. Ils ont créé quelque chose et m’ont donné l’envie d’écrire des chansons.

Un message pour les fans français ?
J’aime Paris et la France. Je voudrais d’abord m’excuser de ne pas avoir beaucoup joué en France. J’ai de très bons amis ici. J’adorerais jouer dans une salle comme le New Morning à Paris d’ici fin 2014 ou début 2015. J’ai envie de faire plaisir aux gens et qu’ils repartent le sourire aux lèvres.

 

 

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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