Le Motocultor Festival… 45 groupes en trois jours sur deux scènes où la proximité site – camping – parking fait fantasmer tout métalleux qui a porté ses packs de bière depuis le parking du Hellfest au camping (passerelle comprise !) presque 2 mois plus tôt…
Un festival avec l’eau courante dans les toilettes, la possibilité de faire l’aller-retour scène/camping en 2 minutes… Bref, un événement made in Bretagne qui fait l’unanimité et où l’on prend plaisir à retourner surtout quand on a fait des festivals plus importants juste avant !
…Festival aux airs de vacances dont voici un report jour par jour pas vraiment exhaustif (il fallait bien se garder un peu de temps pour tester le bar !).
C’est avec un soleil de début d’après-midi que les festivaliers commencent en douceur le Motocultor après une nuit fraîche mais réchauffée par de nombreux apéros pour ceux qui sont arrivés la veille ! Une première journée donc sous le signe du black metal avec THE GREAT OLD ONES et TEMPLE OF BAAL. La prestation de ces derniers, bien qu’aussi bonne qu’à l’accoutumée, perd cependant en puissance en étant jouée en pleine journée. Je ne peux que conseiller aux amateurs d’aller les voir dans des conditions s’y prêtant mieux, leur show en première partie de WATAIN cette année était excellent !
La pluie fait son apparition sur HUATA, après tout, quoiqu’on en dise on est quand même en plein territoire breton et il fallait bien en avoir une preuve autre que les nombreux pichets de cidres qui circulent et les drapeaux sur le camping ! On remarquera tout de même la synchronisation de la météo avec un groupe de doom… coïncidence ? A noter dans les performances de l’après-midi celle de T.A.N.K. qui loin de se laisser démonter par les problèmes techniques (une panne de groupe électrogène !), va chauffer le public en attendant de pouvoir reprendre. Petite mention spéciale au batteur qui s’est donc transformé l’espace de quelques minutes en moniteur de colonie de vacances pour metalleux (« c’est à baboooord... »).
Le soleil fait son retour devant un public ultra motivé pour laisser les franciliens jouer un set écourté mais qui finalement marquera vraiment le début de la journée avec les premiers wall of death, circle pits… et bataille de boue !
Je n’ai écouté que de loin (bon ok… du camping), DAWN OF MIGHT, les gagnants du tremplin Bretagne/Loire Atlantique, mais suffisamment pour me donner envie d’en écouter plus… à creuser pour une prochaine fois donc.
La bande originale du Dracula de Coppola retentit sur le site de Kerboulard pour faire place aux Marseillais DAGOBA (là, forcément je ne pouvais pas résister). Visiblement attendu par le public, le groupe, en forme, nous délivre un très bon concert dont on retiendra sans surprise une rythmique impeccable, un chant clair aussi bien maitrisé que d’habitude et une bonne communication avec le public. En bref une grosse machine bien huilée qui arrive en terrain conquis !
En parlant de terrain, celui-ci commence sérieusement à ressembler à un champ de boue, ce qui rend les wall of death plus qu’hasardeux. Mais pas de quoi décourager les festivaliers plutôt contents de tester la traversée de la fosse sur les fesses. La bande originale de Star Wars clôturera leur set.
Ambiance musique de film également pour ANDREAS & NICOLAS qui ouvrent le bal avec la bande originale de 2001 L’Odyssée de l’Espace de Kubrick. (Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss).
Pour ceux qui ne connaîtraient pas les deux lascars, rien ne vaut l’expérience live. Pour donner un aperçu : ANDREAS & NICOLAS c’est un batteur dans un costume de singe, un clavier dans un costume de poule, un des membres qui se met en slip à peine arrivé sur scène, du gros n’importe quoi et beaucoup d’humour !
Les Finlandais ENSIFERUM prennent la relève… et quelle relève ! Ils embarquent le public dans leurs épopées et récits de batailles avec brio, alors que dans la fosse les combats de boue atteignent leur paroxysme pour la journée. Certains iront même jusqu’au bain de boue, voire au corps à corps, mais après tout il paraît que c’est bon pour la peau !... Si j’étais du genre à faire de l’humour facile je dirais que les festivaliers prenant le nom du festival au pied de la lettre se sont chargés de faire le motoculteur...
La set-list est assez classique pour le groupe : alternance de morceaux phares « Iron », « From Afar », « One More Magic Potion »… tout en faisant la part belle à leurs dernières sorties.
Pour ceux qui n’avaient pas encore vu ENTOMBED A.D. en live depuis le départ du guitariste fondateur en début d’année et le rajout du suffixe AD au nom du groupe, le Motocultor a été l’occasion de constater que son remplaçant est tout à fait à la hauteur des attentes qu’on pouvait avoir. Le chanteur quant à lui était un peu moins en voix, mais sans que cela n’affecte vraiment l’ensemble. Contrat rempli ce soir là pour les Suédois avec un très bon set de death !
« Kaptein Kaos » marque l’entrée de TROLLFEST. A les voir on a du mal à croire que les pionniers du metal balkanic à la norvégienne sont au nombre des victimes de la grève des bagagistes de l’aéroport d’Amsterdam ! Les canards en plastiques sur scène et les tenues de savants fous sont bien de la partie. Dans les instruments prêtés au groupe on retiendra la trompette en plastique… qui trouvera facilement sa place au sein de la formation !
Les classiques du groupe et la désormais célèbre reprise de « Toxic » de Britney Spears sont bien là ainsi que le dynamisme et la bonne humeur du groupe. Bien que le public réponde présent, on sent tout de même qu’il s’agit moins d’un public d’initiés contrairement à leur récente tournée en France et leur passage remarqué au Hellfest dans une Temple pleine à craquer.
Une fois de plus, les slams s’enchaînent des deux côtés de la scène et ce, sans que l’état du terrain (meilleur toutefois devant la Supositor Stage que devant la Dave Mustage), n’effraie le public, ou le bassiste, qui fera plusieurs tours dans le public. Evènement marquant de la journée : leur interprétation de « Papayou » en référence au surnom donné au chanteur Trollmannen par le public français.
Avant de laisser la place à KREATOR, ils feront aboyer le public sur « Helvestes Unden GARM » et inviteront les bénévoles à monter sur scène...
KREATOR vient marquer la fin de la journée en ce qui me concerne (le froid ayant eu raison de ma motivation après être passée chercher un sweat au camping, je ne suis revenue pour MALEVOLENT CREATION).
C’est à du grand KREATOR qu’a eu droit le public du Motocultor ce vendredi soir, pour son plus grand bonheur… Il suffit pour en être convaincu de voir les réactions sur des chansons telles que « Pleasure To Kill » grand moment de la journée ! Leurs bagages également coincés à Amsterdam, ce "détail" passera finalement plutôt inaperçu les confettis et la pyrotechnie étant au rendez-vous.
Malgré une journée chargée pour les adeptes de la fosse, ceux-ci continuent de répondre présents pour les wall of death et circle pit et ce sur la "patinoire" de boue qu’est devenu le devant de la Dave Mustage. C’est une véritable leçon de thrash qui est administrée par les Allemands… avec cependant un regret pour les connaisseurs : un show peut-être trop bien rodé au point de ne plus laisser aucune place à l’improvisation ou la surprise, y compris dans la communication avec le public.
Une première journée de festival en grande pompe !...
Photos © Hard Force / Naiko J. Franklin - DR - Galerie jour 1 / jour 2 / Jour 3
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