29 août 2014, 11:44

Motocultor Festival Open Air 2014

Un bilan...


Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin. Au cours de la traditionnelle conférence de presse du dimanche, Yann le Baraillec, programmateur et patron du festival breton, a revendiqué une fréquentation en assez nette hausse par comparaison à l’édition 2013 : 17 000 spectateurs au total – dont un samedi quasi-complet, si l’on a bien tout compris.

Fort de ces chiffres flatteurs et de l’assurance de disposer, à Saint-Nolff, pour les années qui viennent, d’un site particulièrement adapté à l’organisation d’un "Open Air" dont la jauge pourrait encore être augmentée, Yann a aussi cru bon d’indiquer qu’il réfléchissait à l’ouverture d’une troisième scène, qui pourrait être une "scène découverte".

Qu’il soit permis de critiquer cette idée, au moment où le Motocultor s’impose comme un évènement incontournable du calendrier metal estival et alors qu’il semble enfin avoir réglé l’essentiel de ses problèmes d’organisation.

En effet, l’un des intérêts principaux du "Moto" est de permettre à ses spectateurs de voir tous les concerts, grâce aux deux scènes qui fonctionnent en alternance. Pourquoi envisager de se disperser, alors que ce dispositif démontre sa pertinence, année après année, et qu’il a permis une croissance naturelle de la notoriété du festival, dans le respect des dimensions humaines auquel il prétend être attaché ?

D’autant qu’en matière de découvertes, le Motocultor n’est certainement pas avare : loin des têtes d’affiches qui attirent l’essentiel des festivaliers et qui sont évoquées dans tous les live-reports, voici une petite sélection de groupes qui, selon bien des observateurs, ont tiré le meilleur parti possible de leur passage à Saint-Nolff.

Les locaux de l’étape : YUGAL

Les thrashers vannetais, protégés de Ludovic Loez (SUP/SUPURATION – s’cusez la référence, quoi…) avaient l’insigne honneur d’ouvrir les débats, samedi 16 août. Energie, précision, folie, sonorités exotiques, les jeunes Bretons, qui soutiennent leur second EP (« Enter The Madness » – 2014), ont bien mérité les encouragements du public.


« Outrage et destruction » : COBRA

Déjà 30 ans de carrière underground, pour COBRA… Avec ses titres comme « Pédés et Drogués », son guitariste qui s’est cassé le pied en violant une fille (c’est pas vrai, c’est pour de rire, ce serait très mal), sa boîte à rythmes et son approche résolument punk, le groupe grassois ("06130 en force"…), avait tout pour alimenter les discussions, samedi toujours. Il n’a sans doute pas fait l’unanimité, mais il n’a laissé personne indifférent.


Les purs rockers : MOBÜTU

Avec leur excellent premier EP « Axl Rose Is Dead », (chroniqué ici par l’ami Philippe Dynamo), MOBÜTU était très attendu à Saint-Nolff, dimanche en tout début d’après-midi. Le trio n’a pas déçu. Croisé au bar plus tard dans la journée, Mäturin (voix et basse) s’en défend (« Chuis un rocker, moi ! »), mais il y a quelque chose de keupon au royaume de MOBÜTU. En tout état de cause, l’ensemble du set était très fortement jouissif.


Et enfin, le prix du débile complet est décerné à…

…Niklas "Kvarforth" Olsson, de SHINING. Entendons-nous bien… Comme observateur des scènes musicales extrêmes, il faut évidemment garder l’esprit ouvert à tout : les doigts tendus, les gros mots même très vilains, l’alcool, la drogue, les scarifications sur scène et éventuellement les glaviots sur le coin de la gueule (que celui qui ne s’est jamais fait mollarder dessus par Marilyn Manson lève le doigt).

En revanche, les agressions physiques gratuites ne font pas partie du deal. Entre samedi et dimanche, vers une heure du matin, les photographes accrédités rejoignent le pit pour la dernière fois de la journée, afin de shooter SHINING. Alors que ses musiciens se mettent en place, le sulfureux Kvarforth fait signe à un confrère de s’approcher de la scène. Ce dernier, qui connaît pourtant très bien l’énergumène, pour l’avoir interviewé au Hellfest il y a deux ans, s’exécute. C’est alors que Kvarforth le saisit par la tignasse et tente de le soulever vers lui – il faut l’intervention d’un autre photographe pour le faire lâcher prise. Pendant quelques secondes, des images véritablement glaçantes, concentration ahurissante de connerie humaine.

Que cet immense abruti de Kvarforth sache qu’il a eu beaucoup de chance : face à la même agression, d’autres, bien moins gentils, n’auraient pas hésité à l’inviter dans le pit pour lui mettre une sacrée danse, à laquelle de nombreux collègues n’auraient pas hésité à contribuer – nos boîtiers sont plus solides que ta mâchoire, sale c... Une fois encore, on peut se la péter rock-star dégénérée, désespérée et camée jusqu’aux yeux autant qu’on veut, sans diriger sa violence vers autrui.

Si ce n’est ce déplorable accroc, la cuvée 2014 du Motocultor a, une nouvelle fois, tenu toutes ses promesses. Grand merci à Karine et François pour leur accueil.

Blogger : Naiko J. Franklin
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Naiko J. Franklin
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