17 août 2014, 20:48

Motocultor Festival @ Saint Nolff (Jour 3)

Diversité, remplacement express et galette à l'oignon

Troisième jour …. parler de fraîcheur au réveil serait quelque peu mensonger. Mais la motivation est toujours bien présente et un petit coup d’œil au running order suffit à se remettre d’aplomb. Contrairement à la veille, où il fallait quand même aimer le punk pour être vraiment content, il y en a pour tous les goûts ce dimanche.
 


Direction le site pour MOBÜTU : A force de traîner en Vendée, et avec un campement à moitié composé de vendéens… aller au concert commençait à sérieusement friser le devoir moral ! C’est avec brio que le trio défend son EP « Axl Rose Is Dead » en nous servant un set bien rock ’n' roll limite punk. Parfait pour démarrer la journée !

Ayant pas mal traîné en début d’après-midi entre conférence de presse, apéro au camping, test des stands nourritures (qui au passage s’est vraiment amélioré par rapport à l’année dernière, même si on fait toujours la queue aux heures de pointes, le temps d’attente a vraiment diminué et la galette à l’oignon est toujours aussi bonne !), c’est de loin que j’écoute les Japonais CHURCH OF MISERY. Ce n’était pas vraiment le bon choix pour se mettre dans l’ambiance pour un concert de doom. Dommage, je n’ai eu que des bons échos sur leur prestation !

Dans ces conditions, rapprochement stratégique pour INQUISITION, ce qui s’avèrera être une bonne idée. Une prestation bien sombre, efficace… du black metal assez lent, planant même par moment, combiné à des riffs rapides, et des notes de thrash vestiges des débuts du groupe. Comme pour TEMPLE OF BAAL le vendredi, le groupe perd cependant un peu de puissance en jouant en pleine journée, mais cela n’empêche pas le duo de nous mettre une bonne claque !

C’est avec OBITUARY que je reviens définitivement sur le site et que je commence mon enchaînement de la soirée. Le groupe nous livre une bonne prestation, plutôt classique et sans grosse surprise. La participation du public est plutôt moyenne. Finalement c’est un peu à l’image du concert : musicalement c’est bon, mais il manque quelque chose pour que ça sorte du lot.

Le moins qu’on puisse dire pour LOUDBLAST c’est que le truc en plus est là ! Et je ne parle pas uniquement du rab de sécu rendu nécessaire par le nombre de slammeurs au m². C’est à croire que le public n’attendait que ça pour vraiment se réveiller (mieux vaut tard que jamais !). Le seul bémol du set, c’est le son vraiment moyen, mais vu l’ambiance on l’oublie assez vite. La communication est excellente et une des meilleures sur les trois jours. Du gros son, efficace et dans la bonne humeur… que demander de plus ? Un retour au Motocultor plus que réussi pour la formation.

LOUDBLAST c’est également le point de départ d’un enchaînement assez original mais représentatif du Motocultor…
 


Après une telle prestation, dur d’assurer la relève, mais IN EXTREMO s’en sort avec les honneurs. Son mélange de metal, d’indus et de musique folklorique médiévale parvient facilement à garder les festivaliers sur le pied de guerre, et de nouveau les slams s’enchaînent.
Côté folk pour les amateurs, sur scène c’est un régal : cornemuses, vielle à roue, mandoline, flûtes, bombarde, nyckelharpa… Une bonne communication également pour les Allemands et une musique très dansante. En bref, un vrai bon moment pour cette touche folk de la journée et une bonne claque en live tant leur énergie est communicative.

Rien de tel pour continuer sur cette lancée que les Autrichiens BELPHEGOR ! (Quand je parlais d’une programmation on ne peut plus logique…). Coïncidence heureuse pour le groupe le temps s’assombrit avec leur arrivée sur scène. Le contraste est encore plus saisissant après la prestation enjouée d’IN EXTREMO. En pleine tournée pour « Conjuring The Dead » sorti en début de mois, et de retour après que le chanteur Helmuth ait frôlé la mort, BELPHEGOR débarque sur le site de Kerboulard pour faire trembler la terre bretonne… On n’est pas loin de voir des bras sortir du sol ! Sur scène le décor est un savant mélange entre crânes, os d’animaux et masques à gaz. En bonus le corpse-paint rouge sang des membres. Les éléments liturgiques de la musique (chant en latin sur certaines chansons, et cloches d’église), donnent une dimension très mélodique et accentuent l’aspect rituel du set entre deux passages très brutaux. Un jeu des contrastes parfaitement maîtrisé.
A noter la présence de chansons du nouvel album encore très peu jouées en live comme « Conjuring The Dead » et « Gasmask Terror ». Le tout avec une présence scénique qui en impose ! Un public bien présent avec même quelques slammeurs téméraires… mais qui ont du avoir un petit sentiment de solitude après le bordel aérien de LOUDBLAST et IN EXTREMO. Pour ceux qui en doutaient, Helmuth est définitivement revenu d’entre les morts !

Autant dire qu’un moment d’adaptation a été nécessaire au début du set d’EPICA. Une voix féminine et en plus lyrique… il m’a bien fallu une chanson pour arrêter de buguer et pouvoir pleinement être dedans. EPICA casse un peu la programmation extrême du fest avec son univers symphonique, mais la qualité est au rendez-vous. Le groupe comme le public est en forme et se donne à fond des deux côtés : du slam, du chant (plus facile que sur BELPHEGOR niveau parole, mais plus risqué niveau justesse… tout le monde n’a pas la même voix que Simone Simons !).
Loin de l’image de ballades avec chant clair que peut avoir le groupe auprès des néophytes, c’est une prestation toute en puissance qu’il nous présente avec un dernier album qui passe très bien en live. L’alternance chant clair / growl symbolise bien les deux aspects de la musique des Néerlandais. Une très bonne prestation et un peu de douceur pour ce troisième jour.
Dommage que Simone sorte systématiquement de scène dès qu’elle ne chante pas...

 


Déception du jour : SIX FEET UNDER nous fait le coup de la panne… Non sérieusement après le coup de la grève des bagagistes, la grève du tour bus ! De nouvelles sueurs froides pour les organisateurs qui auront eu un week end bien mouvementé, mais qui s’en sont sortis comme des chefs !
Qu’à cela ne tienne, les Angevins ARCANIA assurent le remplacement et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont contents d’être là ! Comme nous le dit le chanteur, non seulement ils remplacent SIX FEET UNDER, mais en plus ils jouent avant TESTAMENT… alors on peut ne pas aimer le set, leur balancer des tomates, eux, de toute manière ils sont aux anges !
Pas besoin de tomates, ils s’en sortiront haut la main avec une prestation de qualité : un thrash efficace aux structures parfois très directes, parfois plus progressives dont une chanson qui n’était pas sans rappeler GOJIRA. Une belle découverte.

TESTAMENT entre en scène et c’est le dernier concert du week end qui commence. Dès les premières notes une chose est sûre : le groupe arrive en terrain conquis ! Les Américains sont là pour nous donner la dernière claque du festival et ne compte pas s’en priver.
Si ce n’est pas la grosse folie qu’on a pu voir l’après-midi dans la fosse (les festivaliers commenceraient donc à accuser les 3 jours ?) la ferveur est bien là. On ne peut que se délecter des parties de guitares et du chant de Chuck Billy. Leur présence scénique est indéniable et l’apogée aura lieu sur l’immanquable « Into The Pit ». Dommage qu’il n’y ait pas eu de rappel… il n’aurait pas été de trop pour ce show un peu court.

Sur cette leçon de thrash, retour au camping pour le dernier apéro du week end, après cette édition boueuse mais diablement efficace !

Une deuxième édition pour ma part encore meilleure que le cru 2013… les avantages d’un petit festival et des améliorations au niveau de l’organisation. L’année prochaine même formule 45 groupes, 2 scènes, 3 jours… rendez-vous donc du 21 au 23 août 2015 !


Photos © Hard Force / Naiko J. Franklin - DR - Galerie jour 1 / jour 2 / Jour 3
Report : Jour 1 / Jour 2
 

Blogger : Carole Pandora
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Carole Pandora
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