5 septembre 2014, 17:53

OPETH : "Pale Communion"

Album : Pale Communion

OPETH est une formation qui se dit hermétique aux opinions extérieures. Sans aucun doute une force au moment de composer ce 11ème album « Pale Communion », car si les Suédois n’ont pas toujours convaincu leurs fans depuis 3 opus, le dernier en date « Heritage » (2011) a carrément divisé son public en 2 : d’un côté ceux ne pouvant admettre l’absence totale de l’élément death metal (et les growls qui vont avec) et de l’autre ceux qui ont approuvé  l’évolution du son d’OPETH, qui lorgne aujourd’hui totalement vers le rock progressif des années 70 et une scène folk scandinave assez méconnue. Ces derniers semblent minoritaires lorsque l’on s’attarde sur les réactions qu’a suscité « Heritage » et dans le même temps OPETH n’a jamais été aussi gros qu’aujourd’hui, la preuve que les déçus sont encore fidèles au poste et que de nouveaux fans se sont ralliés à la cause. Mais on peut également distinguer une troisième catégorie, à laquelle j’appartiens : ceux pour qui l’idée de voir OPETH épouser pleinement le rock progressif et délaisser le death metal est séduisante, mais qui considèrent « Heritage » comme un disque inachevé, au parfum de démo et tout simplement rempli de compositions parfois poussives, faisant pale figure à côté de celles de « Damnation » (2003).

Conscient qu’OPETH allait continuer dans la même voie avec « Pale Communion » (une nouvelle fois produit par Åkerfeldt et mixé par Steven Wilson), c’est donc intrigué mais sans trop d’attente que je me plonge dans son écoute. Et ça commence de manière étrange avec un « Eternal Rains Will Come » dont les premières notes sont incongrues pour ouvrir un disque et dont l’atmosphère ressemble davantage à celle d’une outro que d’une intro. Pour autant, ce titre aérien est assez fin et plutôt réussi et a de quoi rassurer pour la suite !
La marche orientale « Cusp Of Eternity », une sorte de « Kashmir » pour OPETH, fonctionne elle aussi plutôt bien et on se dit d’emblée que « Pale Communion » affiche de meilleures ambitions que son prédécesseur même si son côté décousu pointe parfois le bout de son nez, notamment dans le pourtant intéressant et original « Moon Above, Sun Below » qui entremêle parties convaincantes et moments de perdition.
L’instrumental « Goblin » passe bien, même si un peu anecdotique, mais c’est clairement sur sa conclusion que « Pale Communion » se montre le plus convaincant. Tout d’abord avec le lumineux « River », titre à la tonalité majeure (fait rarissime chez OPETH), mais aussi avec l’épique « Voice Of Treason » et surtout le magnifique « Faith In Others » avec ses orchestrations poignantes et qui constitue tout simplement une des meilleures compositions de Mikael Åkerfeldt à ce jour.

« Pale Communion » dévoile donc un OPETH à l’identité toujours bien affirmée et qui parvient heureusement à hausser le niveau par rapport à « Heritage » tout en s’inscrivant dans le même style. Les solos de guitare et différentes parties acoustiques sont une nouvelle fois excellents, le chant d’Åkerfeldt peut être plus fragile que d’habitude et toujours autant truffé d’émotion, le nouveau claviériste s’intègre bien et cette fin d’album est superbe ! « Pale Communion » a donc de quoi satisfaire, même si on peut continuer de penser qu’OPETH peut proposer encore mieux sur l’ensemble dans une veine similaire.

Blogger : Laurent Reymond
Au sujet de l'auteur
Laurent Reymond
Passionné de musique (et de basket-ball), j'ai fondé mon webzine Heavy Music en 2004 afin de partager mon avis sur l'actualité musicale, tenter de poser des questions pertinentes à mes musiciens favoris et mettre la lumière sur des formations chères à mes yeux. De 2008 à 2012 j'ai officié au sein de Rock Hard, avant de revenir à Heavy Music cette même année et de participer depuis 2014 à l'aventure Hard Force. Une manière de boucler la boucle pour moi, lecteur assidu de la version papier de Hard Force dans les années 90, mon magazine de chevet pendant l'enfance et l'adolescence. Metal, Hard-rock, Classic-rock, Rock sudiste, Stoner, Doom, Rock Progressif, Blues, Jamband, Funk, Jazz...peu importe, pourvu que la musique soit bonne, organique et personnelle !
Ses autres publications

1 commentaire

User
Mathieu Aubertinaz
le 30 sept. 2014 à 20:53
Même si le côté Death me manque terriblement dans cette excellent formation, j'avoue avoir beaucoup plus accroché à cet opus qu'à son prédécesseur.
Merci de vous identifier pour commenter
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK