16 octobre 2014, 18:45

THE DECLINE

Rencontre au Motocultor

A l’affiche du deuxième jour au Motocutor Festival 2014, THE DECLINE se différencie du reste de la programmation punk de la journée en nous proposant un mélange de punk rock et de folk acoustique. Entretien avec les Rennais juste avant leur montée sur scène …
 

Vous êtes du coin. Est-ce que vous connaissez un peu le Motocultor Festival ?
On est arrivés aujourd’hui vers midi. On a eu la bonne idée de ne pas arriver hier niveau temps … Enfin on dit ça, mais c’est plus pour la consommation d’alcool qu’il valait mieux arriver aujourd’hui !

Par rapport à aujourd’hui qui est une programmation très orientée punk, vous vous en démarquez, mais proposez également une mouvance punk celtique. Je trouve qu’il y a un côté plus blue grass, un peu country… Pourquoi ces influences ?
Oui carrément, plus country.
Cédric : Alors à la base, on vient tous de groupes de punk-rock différents. Pour ma part, je suis parti en Australie pendant un an où j’ai pas mal vécu sur la route. J’ai commencé à écouter pas mal de country...

L’ Australie ?
Cédric : J’habitais dans les territoires du nord, territoires aborigènes… du coup je me suis retrouvé qu'avec des gros balèzes qui écoutaient de la country ! Au début, ce n’était pas quelque chose vers laquelle j’allais, mais ils m’ont fait découvrir plein de choses et j’ai commencé à grave kiffer ça. Et puis comme j’étais le plus petit… je suis devenue la mascotte (rires) ! Il se trouve aussi que notre chanteur joue en plus dans un groupe de country-folk qui s’appelle SLIM WILD BOAR AAND HIS FORSAKEN SHADOW. On voulait pouvoir jouer sur d’autres émotions que celles du rock. A la base on voulait pouvoir jouer partout, de la rue aux festochs ! On a beaucoup composé le premier album à la guitare folk.
On avait dans l’idée d’électrifier des morceaux qu’on pouvait jouer en folk. Et on s’est rendu compte qu’en composant de cette manière, ça donnait quelque chose qui était écoutable par un peu tout le monde, et pas que par les initiés du punk-rock. Du coup on a un public un peu plus large : les fans de punk aiment bien, et les mecs qui n’écoutent pas forcément ça aussi… c’est quand même assez mélodique et facile d’écoute.

 

"On n’est pas assez gros pour faire que des grosses salles" - THE DECLINE



© Hard Force / Naiko J. Franklin - DR
 


Justement, comment procédez-vous pour composer ?
C’est un peu tout le monde qui ramène sa petite sauce et c’est revu collectivement. Il ne faut jamais se dire « tiens je ramène un morceau de A à Z et on va le jouer comme moi j’ai envie de le jouer ». C’est juste impossible, ça ne marche pas. On redéconstruit un peu le truc, on accentue vachement sur les refrains : un bon refrain ça fait une bonne chanson.
Pour l’album qu’on vient de sortir, ("
12A, Calvary Road" - 21 avril 2014 - Kicking Records), on a beaucoup travaillé sur un système de pré-maquettes : avant même de faire des répètitions, le morceau était déjà enregistré sur ordinateur, chacun mettait un peu ses parties et on réfléchissait à ce qui allait ou pas. Là c’est vraiment un travail collectif et c’est très bien comme ça. Ca nous amène des perspectives différentes sur l’album, ce n’est pas un gars qui construit tout, on s’engueule parfois, mais finalement on tire un peu tous dans le même sens pour que ce soit bien au final. Il n’y a pas trop de guerres d’egos chez nous !

Côté tournées, vous faites pas mal de dates : petites salles, festivals…
Ca va ! On a un gros coup de main de notre tourneur qui nous trouve pas mal de plans et on en trouve aussi de notre côté. On joue partout : des gros trucs, des petits… On n’est pas assez gros pour faire que des grosses salles, et puis c’est toujours bien d’avoir des petites salles, on est plus proches du public.
On a passé pas mal de temps, d’ailleurs comme tous les groupes, à jouer devant personne… Et puis depuis 1 an et demi / 2 ans, ça décolle plus. On se prend toujours quelques petits fours (rires), mais c’est plutôt cool. On s’est fait une sorte de base assez solide de gens qui viennent nous voir, et ça grossit de plus en plus. On y va tranquillement...

Comme vous venez de groupes différents, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Pour la plupart, on se connaît depuis qu’on est ados. On a traîné dans les mêmes concerts gamins et chacun à fait ses petits groupes. On se retrouve 15 ans après en fait… On ne continue plus avec les autres groupes, on a décidé de plus s’investir dans celui-ci. La vie à côté fait qu’on a d’autres choses à faire, et il faut pouvoir arriver à jongler avec tout ça comme on bosse tous à côté. Faut quand même qu’on se garde un peu de temps pour penser à élever nos gosses ! (rires).

 

"L’Allemagne est une nation qui est quand même très rock’n’roll, en France c’est pas du tout le cas…" - THE DECLINE

 

Vous avez sorti votre second album…
Oui exactement. "12 A, Calvary Road". Depuis le mois d’avril on joue le plus possible, on a des concerts pratiquement tous les week-ends jusqu’au mois de novembre. Au début du groupe, on tournait beaucoup à l’étranger, mais on avait aussi des boulots qui laissaient plus de place aux tournées ailleurs pour aller plus loin. Mais là ça fait quand même un moment qu’on n’est pas allés à l’étranger.

Pourquoi avoir commencé par l’étranger ?
On a fait l'Angleterre, l'Irlande, l'Allemagne plusieurs fois, la Belgique, Suisse, l'Autriche, la République Tchèque… Au lieu de commencer par les salles du coin on a un peu fait l’inverse : l’international d’abord ! En fait, on s’était dit qu’en Allemagne, les mecs étaient hyper curieux, et comme on ne ramenait personne ici, autant jouer là bas, là où il y aura du monde ! L’Allemagne est une nation qui est quand même très rock’n’roll, en France c’est pas du tout le cas…
C’est dommage, il n’y a pas de grande radio nationale qui diffuse du rock, des musiques extrêmes, du metal ect... alors que dans plein de pays, il y a des radios très importantes qui diffusent toute cette musique. On va dire que nous on a eu Sheila et qu'eux c'était plutôt les BEATLES !
Sprongsteen par exemple aux Etats-Unis c’est énorme : ici il fait le stade de France, mais ce n’est pas dans la culture comme là bas. Pareil pour METALLICA…
Dans les années 90 encore, à la télé il y avait quelques émissions de punk/metal, mais ils ont tout viré. Mais peut-être qu’ils vont finir par se bouger un peu : quand on voit le Hellfest qui ramène autant de monde, c’est qu’il y a quand même un public.
Heureusement, il y a quand même de plus en plus d’espoir (rires). Mais c’est sûr que quand tu choisis de faire du metal ou du punk en France, tu ne choisis pas le chemin de carrière le plus facile.

Un dernier mot ?
On va rester classique : écoutez "12 A, Calvary Road" et venez nous voir un maximum sur nos prochaines dates ! Là déjà on va y aller et on espère que vous prendrez autant votre pied de nous écouter que nous de jouer !


THE DECLINE sera en concerts le 24 janvier à Paris (La Bellevilloise - Ménilmontant) ainsi que sur d'autres scènes et dates à retrouver sur ce lien.
 

Blogger : Carole Pandora
Au sujet de l'auteur
Carole Pandora
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK