11 novembre 2014, 15:12

TROUBLE + WIZZÖ @ Paris (Le Glazart)

TROUBLE est de retour à Paris pour la première fois depuis 2009, dans ce même Glazart dans lequel il s’était produit il y a 5 ans en compagnie de PENTAGRAM. Le moins que l’on puisse dire, et on peut s’en désoler, est que TROUBLE ne jouit pas du phénomène de mode qui entoure la plupart des formations affiliées à la scène doom et l’affluence du soir est très faible. Le concert a été annoncé sur le tard, mais malgré tout, on sent bien que la popularité que la formation de l’Illinois mériterait fait toujours défaut. Tant pis pour les absents, car les spectateurs présents ont assurément passé une excellente soirée, mais nous y reviendrons après avoir touché un mot de la première partie, les jeunes frenchies de WIZZÖ.

Sans doute influencé à mort par AIRBOURNE (et par conséquent AC/DC !), le hard-rock cliché de ces jeunes loups a sans doute de quoi faire sourire les doomsters présents, mais reconnaissons toutefois les qualités certaines du quintet. Déjà ça joue bien (mention spéciale au guitariste soliste), et de façon on ne peut plus carrée, le tout dans un up-tempo entrainant. Les mecs de WIZZÖ ont du se manger quantité de DVD de toutes les anciennes gloires, si bien que tous les gimmicks y passent et la prestation de cumuler tous les passages obligés d’un groupe de stade ! Forcément dans un Glazart, c’est un peu incongru, et bien que tous les titres du set sont ni plus ni moins des ersatz de classiques d’AC/DC, avouons que l’on passe un bon moment et saluons le courage du jeune frontman qui parvient tout de même à faire chanter des chœurs à quelques spectateurs. WIZZÖ a sans doute divisé l’audience, ridicule pour les plus durs, sympathique pour les fervents de second degré, plus indulgents. Place maintenant à TROUBLE« putain de groupe » comme s’exclame le chanteur de WIZZÖ et personne ne viendra le contredire ici !

Plusieurs intérêts à cette tournée de TROUBLE. Tout d’abord, c’est toujours un évènement en soit, aussi peu suivi soit-il, de retrouver cette formation très rare sur les planches et qui compte en ses rangs un des tous meilleurs duos de guitariste de toute l’histoire du metal, j’ai nommé Bruce Franklin et Rick Wartell ! C’est aussi l’occasion de découvrir TROUBLE avec Kyle Thomas (EXHORDER, FLOODGATE, ALABAMA THUNDERPUSSY) au chant ainsi que les très bons nouveaux morceaux de « The Distortion Field » (2013). Mais ce n’est pas tout, car 2014 est également l’occasion de fêter les 30 ans du premier album « Psalm 9 » et c’est ce dernier qui se taille la part du lion dans une set-list très différente de d’habitude, qui délaisse les opus « Run To The Light » (1987), « Simple Mind Condition » (2007) et beaucoup plus surprenant un « Manic Frustration » (1992) qui propose pourtant beaucoup de classiques habituels des concerts de TROUBLE. On commence donc dans ce retour dans le temps, avec 6 titres des 8 que composent « Psalm 9 », dégainés directement dans notre poire sur l’impulsion de brulots tels que « The Tempter », « Assassin » et « Bastards Will Pay ». Une entrée en matière qui comble les fans de la première heure à n’en point douter !
D’ordinaire plus centré sur le répertoire 90’s (plus rock'n’roll et groovy), le set de cette tournée met davantage l’accent sur la facette doom du combo en puisant beaucoup dans les 80’s. Kyle Thomas est heureux d’être là et ça se voit ! Le bougre, très en voix, affiche une sacrée banane sur scène et  beaucoup d’envie, si bien qu’à aucun moment on ne pense à l’illustre Eric Wagner (sans parler bien sur de l’infâme Kory Clarke, vraiment hors sujet dans TROUBLE). Là où Wagner trainait les pieds sur scène et semblait au bord de la dépression, Thomas bouge dans tous les sens et mime chaque riff de guitare tout sourire. Il faut dire que comme ses compères de la scène metal de la Nouvelle Orléans, Kyle Thomas est un pur fan du groupe et c’est une des raisons qui expliquent pourquoi il s’en tire si bien, sans plagier Wagner mais en rendant indéniablement justice à toutes les anciennes chansons qu’il interprète (le fait qu’il soit un chanteur très versatile aident bien aussi !). Ce dernier prend « sa pose syndicale » comme il dit, le temps de l’instrumental « Endtime », nouvelle preuve de l’excellence du duo Franklin/Wartell, aussi à l’aise pour pondre des riffs mortels que des solos de haute volée ! Petit reproche à l’acoustique du soir au passage, Franklin est bien en dessous de Wartell dans le mix, d’où un son parfois déséquilibré dans les parties des 2 compères pourtant si complémentaires. Quant à la batterie, elle est quelque peu noyée dans une reverb désagréable, mais c’est sans doute là un parti pris du groupe.

  


Qu’à cela ne tienne, l’assistance passe un super moment et TROUBLE de mettre également la lumière sur son dernier album en date avec notamment des « When The Sky Comes Down » ou « Paranoia Conspiracy » (un titre cher à Thomas, étant le premier sur lequel il a posé sa voix) qui s’imposent comme des pièces maîtresse de la set-list, ce qui en dit long sur leur qualité. Au milieu de sa prestation, TROUBLE s’autorise une très belle surprise avec le mélodique « Flowers », power ballade issue de « Plastic Green Head » (1995) à laquelle on ne s’attendait absolument pas et qui fait véritablement mouche ! Mais le point d’orgue de la soirée intervient avant le rappel, lorsqu’après le classique « At The End Of My Daze », bien repris par le public, TROUBLE nous assène une version intégrale du « Supernaut » de BLACK SABBATH (que lui-même n’a jamais joué en entier en live) balancée avec brio et dans une ambiance de feu. Le public exulte ! L’atmosphère est tellement bonne et décontractée dans la salle, que lorsqu’il revient sur scène pour le rappel, Kyle Thomas dit qu’ils vont désormais se frotter à une reprise de « Careless Whisper », célèbre tube de George Michael dans les années 80. C’est une blague bien sûr, et c’est en fait la doublette tirée de l’album éponyme « R.I.P » et « All Is Forgiven » qui termine en trombe ce très bon concert de TROUBLE qui balaye au passage la dernière prestation parisienne en date ! Le rendez vous est pris pour la prochaine fois, avec on l’espère, un peu plus de monde !

Blogger : Laurent Reymond
Au sujet de l'auteur
Laurent Reymond
Passionné de musique (et de basket-ball), j'ai fondé mon webzine Heavy Music en 2004 afin de partager mon avis sur l'actualité musicale, tenter de poser des questions pertinentes à mes musiciens favoris et mettre la lumière sur des formations chères à mes yeux. De 2008 à 2012 j'ai officié au sein de Rock Hard, avant de revenir à Heavy Music cette même année et de participer depuis 2014 à l'aventure Hard Force. Une manière de boucler la boucle pour moi, lecteur assidu de la version papier de Hard Force dans les années 90, mon magazine de chevet pendant l'enfance et l'adolescence. Metal, Hard-rock, Classic-rock, Rock sudiste, Stoner, Doom, Rock Progressif, Blues, Jamband, Funk, Jazz...peu importe, pourvu que la musique soit bonne, organique et personnelle !
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1 commentaire

User
Laurent Reymond
le 01 déc. 2014 à 11:50
Setlist TROUBLE : <br />
01-The Tempter<br />
02-Assassin<br />
03-Psalm 9<br />
04-Bastards Will Pay<br />
05-Endtime<br />
06-Revelation (Life Or Death)<br />
07-When The Sky Comes Down<br />
08-Flowers<br />
09-Wickedness Of Man<br />
10-Paranoia Conspiracy<br />
11-Hunters Of Doom<br />
12-At The End Of My Daze<br />
13-Supernaut (Black Sabbath)<br />
Encore : <br />
14-R.I.P/All Is Forgiven<br />
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