La chronique d'album n'est pas mon exercice préféré, loin de là... Encore moins lorsqu'il s'agit d'un album que j'attends vraiment, d'un groupe que j'adore. MACHINE HEAD fait partie de ceux-là depuis ses débuts et j'ai suivi son évolution avec délectation. Et à chaque sortie d'album, je ne peux m'empêcher de comparer avec les précédents. J'aimerais pouvoir considérer chaque nouvel opus comme une expérience inédite, le découvrir avec une oreille neuve mais c'est peine perdue. Alors essayons d'entamer ce nouveau voyage avec une objectivité toute relative...
Comme c'est bien souvent le cas (qu'est-ce que je disais...) le morceau d'ouverture « Now We Die » est tout simplement monstrueux et d'une dimension épique. Entre les cordes et les ambiances guerrières, ce titre est taillé pour devenir un classique du groupe, un hymne lors de ses concerts (démonstration cette semaine lors des concerts en France). « Killers & Kings » est d'une facture plus classique. Un bon morceau de thrash qui tâche assez basique. « Ghost Will Haunt My Bones » mêle subtilement des influences eighties (notamment avec son intro et la guitare), mais aussi des ambiances plus sombres et planantes au chant.
Quelques titres suffiront pour comprendre que la barre a été placée très très haut. Le son est énorme, impeccable. On est vraiment sur de la grosse production. Et ça joue. Les guitaristes se sont bien fait plaisir et nous propose du tripotage de manche en veux-tu en voilà ! Mais pas de démonstration gratuite, les prouesses techniques servent avant tout les morceaux. Les harmoniques typiques du groupes sont toujours bien présentes. Robb Flynn alterne des parties de chant très agressives comme sur « Night Of The Long Knives » avec des parties beaucoup plus mélodieuses et envoutantes, sur « Sail Into The Black », titre plus lent dont la noirceur est hypnotisante et la montée en puissance prend aux tripes.
Ambiance bien malsaine pour l'intro de « Eyes Of The Dead » et petite déception car le reste du morceau est moins barré. Coup de cœur personnel pour le quasi stoner « Beneath The Silt » au riff poisseux à souhait. Ne vous fiez pas à l'intro de « In Come The Flood », la douceur des cordes fait bientôt place à un titre implacable dont je suis à peu près sûre que vous finirez par reprendre le refrain sans même vous en rendre compte.
Exercice peu courant sur un album studio, « Damage Inside » commence par un chant a cappella dont la dimension personnelle, chargée d'émotion n'échappera à personne et qui vous fait se dresser les poils des avant-bras ! Seul titre vraiment entièrement lent et planant, c'est un instant de répit avant la reprise des hostilités. « Game Over » est un morceau rapide et puissant. Petit ovni, « Imaginal Cells » est un instrumental incluant des samples de ce qui semble être une conférence ou un discours (si quelqu'un en connaît l'origine, je prends.) L'album fini comme il a commencé avec un titre martial, « Take Me Through The Fire » dont les chœurs feront sans doute résonner des salles de concert à l'avenir.
Certains penseront que « Bloodstone & Diamonds » est ambitieux, d'autres qu'il est prétentieux... Quoi qu'il en soit, j'aime cet album que je trouve être un digne héritier de ceux qui l'ont précédé. Petite réserve peut-être, plusieurs titres pourraient être amputés d'une petite minute, car beaucoup sont assez longs et cela casse un peu le rythme de l'écoute... Mais c'est vraiment histoire de chipoter.
