Et de trois ! Pour la troisième fois, après 2011 et 2015, Blaze Bayley est passé par le Blue Devils d'Arras pour la première de ses six dates françaises de 2016.
L'ancien vocaliste de WOLFSBANE et IRON MAIDEN offre à la salle sold out – une bonne centaine de spectateurs – un concert admirable, rempli d'énergie, de bonne humeur communicative et, surtout, d'empathie. Le frontman ne cesse de remercier, d'apostropher, de conseiller, de toucher ses fans qui, géniale particularité du lieu, sont collés à la scène. Pour arriver en pleine lumière le chanteur et les trois membres d'ABSOLVA qui l'accompagnent ont dû fendre la foule : « Excuse me, guy ! », interpellait-il en frappant l'épaule de ses fans dans une proximité surréaliste.
Le gaillard donne une véritable leçon de positivisme, enjoignant de vivre ses rêves, de suivre sa voie sans se soucier des remarques extérieures. Il remercie sans cesse son public, rappelle sa disponibilité constante : « Je ne partirai pas d'ici sans que tous ceux qui le souhaitent aient eu leur autographe, leur photo ». Ses speechs surgissent après des enchaînements explosifs de trois ou quatre morceaux, assénés en rafales.
L'actuelle tournée est en support de la dernière sortie du bonhomme, le réussi « Infinite Entangmement ». Le concert débute d'ailleurs par l'enchaînement des deux premiers morceaux de l'EP. Le titre éponyme, couplets saccadés enchaînés à un refrain plus lyrique, le tout agrémenté d'un solo réussi de Chris Appleton, donne le ton du concert, révèle les structures de la plupart des morceaux, très MAIDEN, joués par le gang. Les musiciens se font d'ailleurs plaisir et ravissent l'assemblée en assénant des "hits" de la Vierge de Fer de l'ère Bayley, avec notamment "Lord Of The Flies", en rappel imprévu, et "Virus", issu du « Best Of The Beast », ou l'imparable "Fear Of The Dark". WOLFSBANE n'est pas oublié avec le très eighties "Man Hunt", punk dans l'âme et scandé par la foule. Les morceaux de « Silicon Messiah », notamment le génial "Ghost In The Machine", confirment la qualité du premier disque en solitaire du natif de Birmingham, sombre pépite de heavy à (re)découvrir.
L'émotion est présente lors des beaux "Calling You Home" et "Stare At The Sun".
Bayley, très vite ruisselant de sueur, chante avec intensité et justesse, mimiques torturées à l'appui, les mains glissant sur son crâne chauve, sur ses épais favoris blancs. Il laisse régulièrement le devant de la scène à son guitariste, qui assène ses soli enlevés avec décontraction.
Martin, le batteur au visage tout rouge, qui fête son anniversaire, a droit lui aussi à son moment de gloire. La complicité entre les quatre compères est évidente. Les presque deux heures de show s'enchaînent à un rythme effréné. Le public, souvent sollicité, réagit instantanément pour hurler sa joie et accompagner son idole qui, sans regret apparent, est passé des plus grandes Arenas, des plus grands stades du monde aux cafés de province.
Une belle leçon d'humilité d'un homme talentueux qu'il est difficile de ne pas admirer.