11 juin 2016, 11:02

DOWNLOAD - Jour 2

@ Paris (Hippodrome de Longchamp)

C’est avec APOCALYPTICA que je commence cette journée, comme de nombreuses personnes, ainsi qu'en atteste l’affluence devant la Main Stage. Le groupe s’est adjoint il y a quelque temps les services d’un chanteur et celui-ci amène un plus car un set entier joué par des violoncelles (oui d’accord, il y aussi d’autres instruments traditionnels) est un poil rébarbatif à mon sens. Ce qui n’empêchera pas le groupe d’être bien accueilli. On notera la reprise du titre "Refuse / Resist" de SEPULTURA, dont le chant est assuré par une partie du public. Groupe original d’accord mais en festival, ça ne donne pas l’envie de faire des circle-pits non plus.



Pas le temps de m’attarder plus longtemps car MASS HYSTERIA va entrer en scène avant la fin du set des Finlandais (c’est un point négatif qui se reproduira à maintes occasions et qui sera pointé du doigt par le public. L’éloignement entre les deux scènes principales n’aidant pas non plus à minimiser ce souci). Présent lors des balances du groupe, je me doutais que la déflagration risquait de résonner au-delà des premiers rangs. Bingo ! Au vu du monde qui rejoint la Stage 2, j’ai raison. Le groupe démarre pied au plancher. Plancher qu’il brûlera tout au long de l’heure de jeu qui lui est accordée, allant jusque dans la fosse (chanteur et guitaristes) pour interpréter un morceau entier. Chapeau les gars, vous avez mis la barre très haut pour un « petit groupe français ».

Pas trop le temps non plus de souffler et on court à nouveau à l’autre bout du site pour accueillir les vétérans SAXON. Le chanteur Biff Byford et son groupe entament alors un set que l’on peut qualifier de juke-box. Il est vrai que lorsque l’on joue en festival et que l’on a une discographie aussi fournie en hits que la leur, il serait dommage de ne pas en profiter. Au hasard, "Heavy Metal Thunder", "Motorcycle Man" ou "Princess Of The Night" mettent le public en état d’urgence. Le soleil est au rendez-vous à présent et l’heure passe agréablement.



Il est – déjà – 18 h et le public vient en masse (et par curiosité pour la majorité) pour voir le phénomène nippon BABY METAL, ces trois jeunes filles évoluant en mode kawai. Le groupe secoue la planète metal depuis ses premières prestations et certains musiciens connus et reconnus (Slash par exemple) ne tarissent pas d’éloges à leur sujet, mettant ainsi le vent en poupe à cette jeune formation. Pourtant, nous allons assister à un naufrage. Le groupe démarre à l’heure dite mais un souci semble-t-il technique coupe net l’introduction. Sans communiquer du tout sur le problème, le public va attendre près de 25 minutes – soit quasiment la moitié du temps de jeu – pour que le groupe revienne et s’y mette enfin. Deux titres instrumentaux avec uniquement les chorégraphies des chanteuses pour démarrer, c’est long, trop long. Mais lorsque celles-ci donnent de la voix, on confère à l’insupportable. Les voix stridentes et juvéniles font l’effet d’une craie sur un tableau noir. Mais le pire à mon sens, c’est ce manque total de professionnalisme du groupe qui est impardonnable. A ce niveau, il est inadmissible de ne pas savoir gérer une situation de crise. C’est donc sans regret que je m’éloigne à l’autre bout du site où m’attend un bien meilleur sort.



Il me faut du brutal, du rauque et du couillu pour me remettre de la punition auditive reçue auparavant. Et c’est le traitement nécessaire et salvateur que va me délivrer AMON AMARTH. Un backdrop magnifique qui reprend la pochette du nouvel album, les dragons (esprit de DIO, es-tu là ?) de part et d’autre de la batterie et les tubes pour pyrotechnie en devant de scène promettent du lourd. Et c’est en effet ce à quoi nous avons droit. Le groupe, mené de main de fer par Johann Hegg (qui s’exprime entre les morceaux dans un très bon français) est efficace. Le son est bon, les effets apportent un plus scénique non négligeable et le choix des morceaux (à boire) judicieux. Seul bémol, cette batterie triggée et l’usage permanent de la double grosse caisse donnant l’impression d’une mitrailleuse qui ne s’arrête jamais. Mais à choisir entre ça et le groupe précédent…

Pour votre serviteur, le prochain groupe à voir est un rêve de gosse. Leur dernière venue en nos contrées remonte quelque peu et a eu lieu à l’Arapaho de Paris en première partie de CLAWFINGER (merci Stef Buriez pour l’aide-mémoire). Mené par Perry Farrell et comprenant le guitariste Dave Navarro, les Californiens de JANE’S ADDICTION investissent la Stage 2 à 21 h. Un décor sobre, adjectif dont on ne pourra pas totalement qualifier Perry, lui qui arrive avec une bouteille de vin à la main mais assure une prestation tout à fait convaincante. Le monsieur est un personnage, un dandy décalé, décadent et unique en son genre. Son groupe et son répertoire ne le sont pas moins. On aime ou on déteste. Le son est bon en dépit d’avis contraires lus ci et là (eh les gens, protégez vos oreilles, vous verrez ça fait toute la différence) et la set-list est parfaite. S’enchaînent ainsi pêle-mêle "Mountain Song", "Just Because", "Three Days" ou "Ocean Size". Cette fois, je reste jusqu’à la fin, quitte à louper le début du groupe en tête d’affiche ce samedi soir.



Et cette tête d’affiche, c’est KORN. Nous ne verrons aucune banderole Adidas sur scène cependant. Backdrop géant avec le nom du groupe uniquement. On ne peut pas dire que KORN évite la France, vu le nombre de fois où il est venu ces dernières années, que ce soit au Zénith de Paris ou au Hellfest. Le nombre de personnes présentes lors de cette journée du samedi est bien inférieur à celui de la veille. Est-ce en raison de la moindre notoriété de l’affiche du jour ? Très certainement. En dépit d’un succès indéniable, le groupe n’a pas les épaules pour statuer en haut d’une affiche dont les deux autres représentants sont IRON MAIDEN et RAMMSTEIN. Entre la chaleur d’un heavy traditionnel la veille et celle, au sens propre, des aAlemands à venir le dimanche, KORN fait bien pâle figure en comparaison. Qu’importe pour leurs fans présents qui se font une joie de voir Jonathan Davis et sa bande. Pour votre serviteur, ce set est mou du genou et il n’en ressort pas grand-chose...


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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2 commentaires

User
Vordaï Mercier
le 17 juin 2016 à 21:15
Hein? De quoi des instruments traditionnels, ya 3 violoncelles et une batterie, dans Apo, c'est pas Eluveitie, hein!
User
Jérôme Sérignac
le 18 juin 2016 à 06:37
J'entendais par là des instruments traditionnels pour un groupe rock. Une batterie justement et le son du groupe incorpore également des éléments de programmation. Je ne parlais pas bien entendu de biniou ou autres violle de gambe... ;-)
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