Concentré sur la création de son second album depuis plusieurs mois, MOLYBARON n’avait pas donné de concert depuis le début de cette année 2019. C’est donc avec une profonde joie que j’ai accueilli la nouvelle de sa participation au MUSIKÖ EYE FEST qui s’est déroulé le samedi 13 avril à l’Espace René Fallet de Crosne, dans l’Essonne, et couru assister au concert de l’un des meilleurs espoirs de la scène française actuelle.
Après avoir sorti un premier album en 2017 sobrement intitulé « Molybaron » qui nous a enchantés par la qualité de ses compositions dotées d’une sincérité et d’une puissance poignantes, le jeune groupe franco-irlandais a dû subir un changement de line-up qui l’a un peu retardé dans ses projets. Toujours formé de Gary Kelly (guitare et chant), de Steven Andre (guitare) et Sébastien de Saint-Angel (basse), le trio a accueilli en son sein Camille Greneron (SYMBIOSIS) au poste de batteur et ce concert a été sa première prestation live avec le groupe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont trouvé en la personne de Camille la perle rare tant les quatre hommes semblent en osmose et sur la même longueur d’ondes.
Programmés à 18h00 pour 45 minutes de concert, le quatuor va également nous offrir en avant-première quelques nouveautés issues de l’album à venir : "24 Hours", "Lucifer", "Slave To The Algorithm" et "S.B.T." qui ne possède pas encore de titre définitif. La première chose que l’on peut constater c'est que le ton semble se durcir par rapport au premier album. En effet, les quatre extraits proposés ce soir nous amènent à découvrir l’un des nouveaux visages de MOLYBARON : plus speed, plus puissant, plus direct aussi, tout en conservant le groove inimitable (quelle claque, cette basse !) et les mélodies imparables des premières compositions. De quoi nous mettre l’eau à la bouche quant à ce second album qui promet d’être d’une intensité rare, et que nous ne manquerons pas de vous en parler sur HARD FORCE.
Les titres issus de l’album éponyme ne sont pas en reste, puisque nous aurons droit à six chansons, dont les incontournables "Fear Is Better Business Than Love", que le groupe débute avec un extrait de "Killing In The Name" de RAGE AGAINST THE MACHINE (intro qui fait toujours son petit effet sur le public), la géniale "Moly", "Dance (Addicted To The Disco)" et l’excellentissime "Incognito" et son pogo bien énervé. A cela s'ajoutent la hargneuse "Let’s Die Together" ainsi que la très belle "Mother", toute en nuances.
Gênés par des problèmes techniques dès le début du concert, les musiciens semblent légèrement déstabilisés. En effet, le son de ce soir s’avère plutôt brouillon, avec un peu trop de résonnance, la voix de Gary se retrouve souvent noyée et inaudible, masquée par les instruments, et le public, pourtant présent, étrangement amorphe. Ce qui n’aide en rien les musiciens, un peu nerveux, à reprendre confiance, Gary allant même jusqu’à ne pouvoir chanter l’un des titres dans son intégralité, tant le son des retours est mauvais. Ils nous délivrent un set honorable mais fort éloigné de ce qu’ils ont eu l’habitude de nous offrir auparavant. Une prestation en demi-teinte qui ne rend pas justice à la qualité et au son surpuissant de l’album. Mais qu’à cela ne tienne, on profite quand même de la soirée en admirant le jeu des musiciens et en savourant des chansons magnifiques que bien des groupes auraient aimé être capables de créer, et ce, dès leur premier album.
Malgré des conditions non optimales, le plaisir de revoir les quatre artistes l’emporte grâce à la sincérité absolue dont ils font preuve. MOLYBARON est un groupe à la créativité lumineuse et au talent incroyable, un diamant brut qui ne demande qu’à s’épanouir plus avant et révéler son éclat. Et si vous ne les connaissez pas encore, je vous suggère fortement de vous y intéresser de plus près. Quelque chose me dit que c’est un groupe promis à un bel avenir.
