On poursuit les souvenirs d'été, lors de l'enfance et de l'adolescence, associés à la musique... et je suis, en cet été 1985, à la sortie de mes études, à l'aube de la vie adulte, l'insouciance d'un côté (malgré les évènements du post précédent) et le sérieux qui accompagne l'entrée dans le monde professionnel.
Fraîchement diplômé, me voici à 19 ans avec un premier job. Même si le chômage grimpe en flèche à cette époque, on peut trouver encore assez facilement du boulot... sans traverser la rue.
Pas de vacances d'été, puisque je démarre, et ration double de travail car le soir, je planche sur la fabrication d'un nouveau projet : en parallèle à l'émission sur Radio Arc-en-Ciel que nous animons à Samois-sur-Seine, Philippe Marek, Daniel Baud et moi, nous nous sommes mis en tête de faire un fanzine.
Depuis quelques jours, nous avons même statué en comité qu'il s'appellerait HARD FORCE.
Le déclic, c'est une interview d'Yngwie Malmsteen réalisée au Novotel des Halles à Paris en juin, après laquelle nous nous sommes dit que ce serait formidable de l'imprimer et de la distribuer en France au lieu de la diffuser auprès d'une audience très confidentielle dans notre région.
On découvre alors, presque naïvement, deux éléments essentiels qui permettent de faire aboutir un projet : le temps et l'argent.
Passons l'argent, de toute manière, il n'y en a jamais suffisamment. Mais le temps... eh bien, c'est pire !
Impossible de mener un job de jour et un boulot de nuit de front sans une bonne organisation...
et le TRKW1E de chez Hitachi.
Cet engin est révolutionnaire. Imaginez un instant une époque où vous n'avez pas de format mp3, de streaming, de smartphone, de tablette, d'ordinateur, rien de tout ça.
Nous en sommes au Walkman. On trimballe nos cassettes, un casque, le lecteur et puis c'est tout.
Eh bien, chez Hitachi, lorsqu'ils lancent ce produit, ils combinent deux utilisations : pour les nomades et pour ceux qui veulent d'un ghetto-blaster de salon, le tout-en-un !
Le baladeur s'éjecte par le haut, le deck du dessous enregistre autant les vinyles que la radio intégrée.
Le TRKW1E va devenir mon premier outil d'écoute et de travail. Le matin, je pars au boulot avec les albums copiés de la veille. Le soir, je reviens du boulot et j'écris mes chroniques. Le lendemain, je pars avec un bout d'interview à traduire durant le trajet, le soir, je peux la mettre en forme.
J'écoute évidemment la FM, mais grâce à une réception étonnante, je peux aussi capter quelques émissions britanniques en ondes moyennes ou courtes, notamment la diffusion des Monsters of Rock à Donington et c'est une porte ouverte sur d'autres médias !
Le TRKW1E accompagnera les débuts de HARD FORCE, toutes mes nuits blanches aussi.
Combien de copies de copies faites pour les potes, combien d'émissions enregistrées...
Entre le TRKW1E et moi, ça aurait pu être pour la vie si je n'avais pas eu la sombre idée de bidouiller dessus un branchement expérimental pour re-re ma guitare.
Jamais été doué en soudure.