4 octobre 2019, 23:50

MASS HYSTERIA + SYNDROM

@ Strasbourg (La Laiterie)

Le 4 octobre nous avons rendez-vous Christian Ballard (alias l’objectif du tigre) et moi (aka « j’ai vu de la lumière et je suis entré ») à la Laiterie. Why ? Because there is a concert of MASS HYSTERIA. Bon, mon anglais est nul je sais, mais pas grave, car les MASS s’ils envoient du metal lourd et liquide aussi puissant que les groupes d’outre atlantique, ce metal à l’accent des pièces de Molière.

La première partie est assurée par un jeune groupe alsacien, SYNDROM. La salle, déjà bien remplie, est baignée dans un rock alternatif bien maîtrisé. Pas grand amateur du style, je suis agréablement touché par les effets, des passages pop croisent des breaks hardcore. Le son est bon, la frontwoman Clélia possède une voix qui ressort excellemment bien dans des registres clairs comme graves. SYNDROM nous fait passer 40 minutes des plus agréables.



21 heures. Salle bondée. Nous sommes sold-out pour les MASS HYSTERIA. Ca fait plaisir de voir le succès populaire de cette formation de… 25 ans ! (déjà ? Purée, la claque !), honteusement boudé aux victoires de la musique lors de ses 3 derniers albums pourtant magnifiques. Les MASS HYSTERIA ? Christian, ça doit être la millième fois qu’il voit ses amis en live, il est ouf ! Perso, je dois en être à 10 fois à tout casser. 3ème fois à la Laiterie, je ne raterai ça pour rien au monde. Si ce soir c’est comme d’habitude, vous allez comprendre pourquoi nous ne les ratons jamais.

Les MASS HYSTERIA déboulent en très grande forme, ouverture sur "Reprendre mes Esprits", premier représentant des 7 titres qui seront joués, extraits du dernier album, le très groove et très thrash "Maniac". Je peux vous dire qu’il n’y a personne de statique dans la salle. Le groupe est ovationné comme à son habitude. Mouss est toujours parfait en Monsieur Loyal du rock. Yann, tout en muscles, est un parfait Kerry King frenchy, droit comme un rock et sourires complices lâchés ci et là. Fred, intégré à la perfection dans le groupe depuis déjà quelques années. Saluons le dernier arrivé, Ryan James, bien mis en avant de la scène avec sa basse à plusieurs reprises. Quant au batteur fou, Raphaël, c’est un ours avec son jeu rapide et concentré...



Pas le temps de souffler. Il fait très chaud. On enchaine avec l’hymne "Positif a Bloc". MASS HYSTERIA ou l’art de résumer une philosophie de vie avec un slogan électrifié et électrisant ! Les 2 derniers albums sont largement majoritaires (qui s’en plaindra ?). Un "Ma Niaque" dévastateur pleut tel du sang sur nous (SLAAYYYYYYEEEEERRRRR !), il précède un "Vae Soli" toujours aussi aérien. Mouss, impérial se donne à fond, tout en gestuelle et mimiques, grand commandeur des circle-pit. Ce n’est pas pour rien que les fans du groupe sont appelés les furieux… marquons 1 minute de silence en mémoire au corps meurtri de Christian Ballard car… il n’y avait aucune crash-barrière pour protéger les photographes.

Pendant 2 heures c’est l’avalanche de titres sortis de toutes les époques, véritables morceaux de bravoure. Au milieu, le quarté gagnant du dernier album. "L’Antre Ciel Ether" langoureux, "Se Brûler Sûrement" speed qui fait bouillir toujours plus la marmite qu’est la fosse, l’hallucinant "Nerf de Bœuf" qui darde ses riffs thrash sur nous, et "Derrière la Foudre", très hardc’cœur, avec Raphaël réellement impressionnant (ça transpire à flots, faudra dire à la Laiterie de prévoir une plus grande serviette la prochaine fois). Personne ne sortira vivant de ce concert… façon de parler bien sûr...



...Personne ne sortira vivant, pas même le groupe lui-même. Mouss prend son bain de foule. Le circle-pit se ferme sur lui avec l’antédiluvien "P4". Des enfants volent au-dessus de nos têtes en criant de joie. Il y a des érections pileuses tellement la communion est forte. L’hommage vibrant de "L’Enfer des Dieux" en verra plus d’un verser une larme tout en scandant avec rage le refrain. Bref, MASS HYSTERIA c’est le respect mutuel absolu. C’est des enfoirés magnifiques à leur bal du metal. C’est magique. Bon il fait aussi super chaud, y a presque que des mâles présents, alors ça daube la transpiration bovine. Oui, faut restituer tous les côtés d’un concert de metal réussi.

"Chiens de la Casse" sera un faux au revoir. La furia continue avec un rappel mémorable. "Arôme Complexe", ça gigote, j’ai déjà mentionné l’arôme qui résume l’ambiance à la Laiterie ce soir. A l’inverse du Titanic, les femmes et les enfants montent sur le bateau qui vibre. Retour vers le passé, on se lâche sur les fusionnesques "Respect To The Dance Floor", "Donnez-vous la Peine" (avec une petite rime porcherienne des Bérus) et évidemment le furieux "Furia". MASS HYSTERIA. Groupe engagé, groupe enragé.



Même les longs à la détente auront saisi que MASS HYSTERIA a (encore) foutu un bordel magnifique. Sans doute le plus grand groupe de la scène française. On ne sort jamais de leur prestation indemne, émotionnellement comme physiquement parlant. Personnellement, je me suis pris une baguette en pleine poire, mais c’est tellement beau d’être spectateur d’une telle prestation. Sinon, si quelqu’un a retrouvé le corps de Christian, merci de prévenir la rédaction de HARD FORCE...


Photos © Christian Ballard - Portfolio.


Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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