28 mars 2020, 20:15

LABELS ET LES BETES

• "Le coté obscur de la force métallique - épisode 32"

Blogger : Crapulax
par Crapulax


Puisque tout le monde reste sagement confiné chez lui en attendant que l'orage passe, autant passer son temps à écouter les petites nouveautés croustillantes, les douces sucreries savamment compilées par nos plus hardis chroniqueurs de l'extrême ! D'autant plus qu'encore une fois il y en aura ce mois-ci pour tous les goûts, pour toutes les affinités : du rock stoner au son grassouillet, des rythmiques thrash de Grèce aussi (...), du pur death metal en provenance de Floride (hé oui, ça existe encore) et bien sûr du black dépressif à faire pleurer les enceintes.
Faites votre choix !

 

THRAZ : « Roll Of Dice » (Alcyone Records)

Originaire de Thessalonique en Grèce, ce groupe (un duo, en réalité) semble moins béni par les antiques dieux de l'Olympe que par les modernes divinités du thrash metal !
Par la grâce d'OVERKILL d'abord qui résonne puissamment dès les premiers titres de l'album ("Arrival - Braindead") tant les similitudes du chanteur avec Bobby "Blitz" Ellsworth et le style de la formation du New Jersey sont flagrantes.

Dans la seconde partie de l'album, on pencherait plutôt vers le demi-dieu de Californie EXODUS pour des raisons identiques ("Deceive" et surtout "Get A Job").
Alors ? Hommages appuyés ou véritables copies conforme ? A écouter « Roll Of Dice », on aura tous tendance à clamer comme Alfred de Musset « qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ».

Celle d'écouter du bon vieux thrash des familles élaboré avec passion et dans la grande tradition du genre, celle qui nous apporte notre dose mensuelle de bon metal comme c'est indubitablement le cas ici avec THRAZ. Le reste, on s'en bat les grelots !
(Crapulax)


 

DOPELORD : « Sign Of The Devil » (Green Plague Records)

Aaah ! Le son gras et poisseux du doom/rock stoner, quel merveille, quel délice ! Avec un nom comme le leur, les polonais annoncent de plus très clairement la couleur (la verte, celle qui part en volutes de fumée ou loin dans l'espace pour ceux qui aiment partir en gâteau... pardon en vaisseau) : autant dire que ça va planer haut et fort (cf l'intro magnifique de "Doom Bastards") et que ça va râper durement le fessier tant les riffs pachydermiques de la basse à la pédale fuzz (ceux de "The Witching Hour Bell" et de "Heathen" en particulier) écrasent absolument tout sur leur passage, alimentés parfois par de rares chants gutturaux ("Hail Satan") placés avec judicieuse parcimonie.

Seules les guitares et le chant clair assurent l'apport mélodique suffisant pour que l'ensemble ne ressemble pas à un simple bloc de pierre brut et sans âme. Les soli en particulier, très réussis.
Depuis 2012 et 4 albums DOPELORD a désormais atteint la pleine maîtrise de son sujet, on peut même dire qu'ils planent à 10.000 au-dessus des autres formations du genre.
Mais ça, quelque part on le savait déjà !
(Crapulax)


 

PERDITION TEMPLE : « Sacraments Of Descension » (Hells Headbangers)

Certains disques, sans même avoir à poser une oreille dessus, dévoilent un parfum reconnaissable entre mille et ceci rien qu’à l’évocation du line-up de bûcherons qui est à l’ouvrage.

Le trio PERDITION TEMPLE en est une parfaite illustration puisqu’il réunit en son sein l’incorrigible Gene Palubicki (à la manœuvre aux guitares pendant plus de deux décennies au sein d’ANGELCORPSE !) Alex Blume (à la basse et au crachoir chez ARES KINGDOM et BLASPHEMIC CRUELTY) et Ron Parmer (actuel batteur de MALEVOLENT CREATION, BRUTALITY, AMON et INSATANITY, rien que ça !).

Pour corser l’affaire, tout ce petit monde débarque en provenance directe de la mythique scène de Tampa, Floride, ce qui ne laisse là encore que peu de doutes sur la qualité du bestiau : c’est bien de death metal dont l’on cause ici, du genre velu qui sent sous les aisselles, brutal et sans fioritures martelé pendant trente-quatre minutes.
En fait, pour faire simple : si les monstres que sont « Inexorable » et « Exterminate » du furieux ANGELCORPSE trouvent grâce auprès de vos tympans, alors réjouissez-vous…puisque « Sacraments Of Descension » en est la suite logique !
(Clément)


 

NEKROVAULT : « Totenzug: Festering Peregrination » (Ván Records)

Pas vraiment du genre amical lui aussi, le clan teuton de NEKROVAULT a tout compris au petit du jeu du groupe qui déboule sans crier gare sur une scène death metal de plus en plus peuplée.
Actif depuis à peine trois ans, c’est vers les froides terres de Finlande et ses formations historiques comme KRYPTS ou DEMIGOD qu’il lorgne en empruntant leur formule magique à base de cassures rythmiques foisonnantes, de breaks casse-nuques et de riffs virils qui alternent puissance et rapidité.

C’est de la belle ouvrage de la première à la dernière seconde notamment parce que le quatuor ajoute une bonne louche de groove et de mélodies obscures à l’ensemble qui, malgré son classicisme, percute à chaque écoute !
La basse claque, la section rythmique martyrise, quant à la batterie, celle-ci enchaîne plans monolithiques sur blasts joufflus sans sourciller.

Production idéale, artwork furieux, les allemands ont mis tous les atouts de leurs côtés et il se pourrait bien qu'on les retrouve confortablement installés en fin d’année à l’heure de faire le bilan d'une année 2020 qui s’annonce prometteuse !
(Clément)
 

 
 

GRIFT : « Budet » (Nordvis)

Dans la grisaille actuelle, il est bon de se confondre dans l'introspection et le questionnement métaphysique. Avec ce troisième LP, le one-man band GRIFT se place en tant bande son d'une conscience mélancolique et contemplative.

Pour cela, « Budet » présente 6 titres d'un black metal dépressif et mélodique emprunt de passages folk. Aux riffs black metal et vocaux hurlés se mêlent des instruments surprenants tels que l'harmonium qui contribue à une atmosphère funéraire et froide.
De même les violons apportent langueur et nostalgie là où les rythmes de batterie se font défouloir d'une colère trop longtemps contenue. Chaque titre véhicule son propre message alarmiste sur la condition de l'homme mais tous révèlent une ambiance saisissante. On se sent attiré par un monde obscur qui nous fait peur mais en même temps nous fascine.
Et des incantations de "Vackelsebygd" avec ses relents de funeral doom aux guitares suraiguës de "Vita Arkiv" en passant par les blasts beats d"Ödets Bortbytingar" et le très folk "Oraklet I Kullabo", ce monde est aussi vaste qu'intrigant.
(Aude)


 

KVAEN : « The Funeral Pyre » (Black Lion Records)

Un petit flash back dans les années 90's et sa déferlante black metal, ça vous tente ? Eh bien c'est tout à fait ce que propose le projet solo KVAEN, tout droit venu de Suède.

Son tout premier album est une véritable cure de jouvence, un retour aux sources fait de rythmes blastés et de guitares acérées. Rien de plus qu'une recette qui fonctionne mais remise au goût du jour avec 8 titres aussi énergiques que puissants.
Un bon mélange de riffs speed, de passages pagan voire viking et quelques moments plus mélodiques font de « The Funeral Pyre » un incontournable de ce début d'année. Les fans d'IMMORTAL seront comblés, ceux de SATYRICON seront subjugués et ceux de DARKTHRONE seront conquis.

Enfin, on est bien d'accord, on parle de ceux qui étaient déjà en âge de s'affubler de corpse paint en 1990. Parce que KVAEN, même avec son look de jeunot des années 2020, reprend tous les codes des vieux de la vieille. Et c'est ça qu'on aime ! La relève est assurée !
(Aude)


Blogger : Crapulax
Au sujet de l'auteur
Crapulax
Véritable touche-à-tout venant du metal underground : ancien animateur radio de l'émission TRANSAM ROAD (1989/1995), rédacteur de fanzines (CREME D'ANDOUILLE), ex-chanteur et guitariste rythmique au sein du groupe de Post-Hardcore SCREAMING SHORES (2006/2011). Également artiste graphique : affiches de concerts, jaquettes de démos, logos, caricatures de stars du Metal et divers comics (SEXUAL TENDENCIES, PAPY METAL, NEOBLASPHEMATEURS).
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