21 avril 2020, 17:40

LABELS ET LES BETES

• "Le coté obscur de la force métallique - épisode 33"


On ne cesse de nous le marteler : RESTEZ CHEZ VOUS ! C'est bien sûr ce que font Clément, Crapulax et Aude qui du coup font main basse sur les groupes locaux qui ont du talent. Et ça dépote grave en France, qu'on se le dise ! Bon, les frontières musicales étant floues, nos trois compères se sont aussi risqués à conquérir des horizons un peu plus lointains aussi, pour voir si ailleurs aussi les conditions sont extrêmes. De belles découvertes en perspective !
 

FLESHGOD : « Impure » (MusikÖ_Eye Productions)

Quand on a tendance à consommer local et encore plus pendant cette période de confinement, il est toujours plaisant de constater que la production française est de qualité. Un des acteurs de cette année de l'extrême est FLESHGOD, duo de blackened death metal old-school, formé de Fabrice Bucholz (KHAOS-DEI, DEPRESSIVE WINTER ) et Max Otero (MERCYLESS).

Grâce à leur premier mici-CD de 8 titres intitulé « Impure », ils nous proposent une virée chaotique au milieu des ténèbres démoniaques. Sur des riffs agressifs, des rythmes blastés surpuissants et une basse imposante, la voix death de Max se pose comme une grande baffe dans la tronche à ceux qui voudraient imposer leur religion FLESHGOD en impose par la dimension blasphématoire de ses titres mais aussi par l'extrême intensité de sa musique. « Impure » est une immersion dans un monde violent,sombre et intrigant que l'on regrette de quitter après un peu plus de 20 minutes qui paraissent trop courtes.

Mention spéciale au titre "I Despise Your God" et son riff hypnotique, très black, très incisif. On en a l'eau du Styx à la bouche !
(Aude)



 

UNREQVITED : « Empathica » (Northern Silence Productions)

Cela fait déjà un petit moment que ce projet solo existe mais ce « Empathica » mérite vraiment une attention particulière. Pour replacer les choses dans l'ordre, UNREQVITED est originaire d'Ottawa au Canada et il a sorti cinq albums depuis 2016, autant dire que l'inspiration est au rendez-vous. Evoluant dans un post black metal onirique et de toute beauté, ⿁ mêle différentes influences post-rock et black metal atmosphérique pour emmener son auditoire vers les paysages gelés et mystiques des montagnes canadiennes.

Entre symphonies grandiloquentes et passages au piano intimistes, entre vocaux hurlés angoissants et guitares shoegaze, « Empathica » est un pur régal pour des oreilles qui ont envie de voyager. La première partie de l'album avec les 3 morceaux éponymes est plutôt ambient, avec des lignes musicales dignes d'une bande son cinématographique.

Les 4 morceaux suivants font appel à plus de diversité et de progressivité grâce à une grande variété d'instruments engagés. Le fil conducteur est le froid de l'hiver et son atmosphère hostile. Tout à fait saisissant.
(Aude)



 

VOORHEES : « Chapter Two » (Great Dane Records)

Sobrement intitulé « Chapter Two », plutôt logique puisqu’il fait suite à un premier EP nommé « Chapter One », cet album du gang originaire de Metz va faire frissonner les moustaches des fans d’un death metal qui trouve ses racines au début des années 90 dans le nord de l’Europe. Parce que c’est bien un embarquement immédiat en aller-simple pour cette période faste que vous propose ces fans de la saga Vendredi 13 !

En effet, si les premiers méfaits de SINISTER, VADER ou BENEDICTION comptent pour vous, il y a de fortes chances pour que vous appréciez ce jeune combo formé il y a à peine trois ans et déjà expert en matière de recyclage éclairé !

VOORHEES ne fait pas dans le détail en reprenant ici tout ce qui fait le charme des groupes précités : riffs massifs et tortueux, breaks précis, assassins et matraquage de toms balancés avec une ferveur inébranlable. Le tout est naturellement emballé dans une production respectueuse, modelée de main de maître par Will Nosphares et sublimée par le légendaire Dan Swanöau mastering : rien de moins !!!
Ajoutez à ce sulfureux cocktail quelques embardées plus heavy... et vous voilà en possession d'un album réjouissant !
(Clément)



 

SAVAGE ANNIHILATION : « Soumises à la Procréation » (Xenokorp)

Commençons par mettre fin à une fausse croyance : non, non et non la Prasline de Montargis, friandise à base d'amandes grillées enrobées de caramel, n’est pas la spécialité de cette bourgade du Loiret. Que nenni c’est bel et bien le death metal brutal et technique que SAVAGE ANNIHILATION pratique avec ferveur, tout comme ses petits copains de SLAVE ONE, qui tient le haut de l’affiche locale. Et une nouvelle fois le duo Mike Savage/Dave Chaigne, aux commandes du bestiau depuis bientôt vingt ans, a su bien s’entourer puisque Max Otero (MERCYLESS) et Sibylle Colin-Tocquaine (WITCHES) figurent notamment au casting de cet EP. 

Celui-ci propose six morceaux de choix : les quatre premiers, issus des sessions d’enregistrement de l’album « Quand s’abaisse la Croix du Blasphème », s’inscrivent dans la droite lignée de la tradition maison : sauvage ! A noter un petit clin d’œil au regretté Jeff Hannemann, "When the Slayer Bangs His head" qui fleure bon le thrash à l'ancienne, sans concession. Deux reprises complètent le menu du jour : "When Satan Rules his World" de DEICIDE, interprétée fidèlement ainsi que "Savage" de HELLOWEEN qui prend au passage un bon coup de pied aux fesses.

Voilà un mets de choix pour patienter sagement d’ici à la sortie du prochain méfait du duo !
(Clément)



 

ABYSMAL DAWN : « Phylogenesis » (Season Of Mist)

Écouter un album du quatuor américain originaire de Los Angeles, c'est un peu comme essayer d'arrêter un TGV à mains nues. Quand on s'appelle David Banner et qu'on est boosté aux rayons gamma, ça ne pose pas vraiment de souci. En revanche quand on se rapproche plus du physique de Paul Préboist, ça peut poser problème !!!

Le cinquième missile studio des death metalleux d'ABYSMAL DAWN ne peut en effet qu'exploser à la figure de n'importe quel auditeur que ce soit. Véritable déboucheur d'esgourdes pour sourds et malentendants, l'album pulvérise d'entrée le cerveau avec le très lourd "Mundane Existence" et surtout " The Path Of The Totalitarian" qui a de quoi vous envoyer sur la surface de la lune sans élan.
Ça éviscère ensuite jusqu'aux amygdales avec le très acéré "Soul Sick Nation" au riff principal proche de celui de "Polarized" de CARCASS et enfin, pour ceux dont le corps serait encore agité de soubresauts ça vous finit à grands coups de pompe dans les côtes avec la reprise de DEATH "Flattening Of Emotions".

Amateurs de finesse, surtout passez votre chemin !
(Crapulax)
 


 

LIQUIFY : « Liquify » (Autoproduction)

Cher lecteur, chère lectrice,

Tu es encore en confinement, tu as fumé tout le gazon de ton jardin pour de vrai et tu envisages sérieusement d'attaquer la moquette ? Arrête-toi de suite, colle-toi un casque audio sur les oreilles et écoute donc ça !

LIQUIFY c'est du desert rock/stoner pur jus, un produit fabriqué clandestinement par un américain dans son garage qu'on devine éloigné de la ville la plus proche. De la super bonne came 100% naturelle. "Vibrant" qui te ferait faire le tour du périphérique avec le tracteur à pédales de ton gamin sans que tu t'en aperçoives ! Non, je te rassure : pas aussi forte que celle fumée par le rappeur Lil Wayne qui a cru un soir devenir le plus grand guitariste de tous les temps ! Elle a été retirée de la circulation, celle-là... Le dernier qui en a pris d'ailleurs c'est Trump et il n'est jamais redescendu ! Non là je te parle d'un artiste solo inspiré (c'est le cas de le dire...) qui recracherait la fumée en volutes de notes psychédéliques planantes et parfumées ( le magnifique "Aurora" ) comme de l'encens pour l'esprit.

Idéal pour rêver les yeux ouverts...
(Crapulax)
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
Ses autres publications
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