14 juillet 2020, 19:00

TRIVIUM

• A Light Or A Distant Mirror (Live-Stream Report)

Privé de tout concert depuis la sortie de son dernier album, « What The Dead Men Say », paru en pleine attaque virale, obligeant tout le monde à rester cloitré chez soi, TRIVIUM a décidé d’offrir à ses fans le 10 juillet dernier, un live-stream digne de ce nom, tout comme ont pu le faire d’autres groupes avant eux, tels ULTRA VOMIT, ROYAL REPUBLIC, LEPROUS, GREEN CARNATION, KATATONIA, STEEL PANTHER, et bien d’autres.

Pour cette occasion unique, TRIVIUM a mis les petits plats dans les grands en investissant une belle et grande scène de la Full Sail University, dans leur ville natale d’Orlando en Floride. Avec un très beau light-show et un décor de fond de scène composé de quatre écrans verticaux reproduisant des silhouettes d’arbres, qui ne sont pas sans rappeler les images de la vidéo de "Catastrophist", leur premier single, les quatre musiciens commencent le concert sur "What The Dead Men Say" , précédé de l’intro instrumentale "XI", puis ils enchaînent directement avec "Down From The Sky" et "Catastrophist". Le démarrage, bien que précis et juste musicalement, montre les quatre Floridiens un peu perdus et coincés, devant un parterre vide, uniquement composé de l’équipe technique des cameramen. Ils donnent plus l’impression de tourner un clip-vidéo que de donner un vrai concert. On ne retrouve pas les attitudes caractéristiques de Matt "langue bien pendue" Heaffy, ni les headbangings de dingue de Corey Beaulieu, d’ordinaire si expressifs sur scène, et bien plus habitués à remuer les foules. Mais impossible de les en blâmer pour autant, la situation actuelle étant tellement bizarre et déroutante pour les groupes qui ne peuvent plus être en contact avec le public, recueillir son énergie, échanger les émotions et dialoguer en face à face. Chacun tente de s’adapter à ces mesures restrictives comme il le peut, et nous retrouverons plus tard dans le déroulement du concert, et pour notre plus grand bonheur, des attitudes bien plus habituelles de la part des artistes.

TRIVIUM nous balance ensuite en pleine poire "The Heart From Your Hate", toujours aussi jouissive, suivie de "Forsake Not The Dream" et sans temps mort, l’excellente "The Defiant". Le dernier album est tout logiquement mis à l’honneur ce soir, et force est de constater que ces dernières chansons sont extrêmement efficaces jouées live. Ne manque plus que la foule pour scander les refrains et se déchaîner dans la fosse. Le light-show est magnifique, assurant des ambiances différentes au gré des chansons. Le son est très bon, et qui plus est, gros avantage du concert "salon et canapé", on peut monter le volume à fond si les voisins ont eu la bonne idée de partir en vacances. Et s’ils sont encore là, "Pull Harder On The Strings Of Your Martyr" aura sûrement fini de les achever. Pour la première fois depuis le début du live-stream, Matt Heaffy prend la parole pour s’adresser à tous les fans derrière leur écran, invisibles, mais bien présents, pour les remercier et surtout transmettre un beau message d’espoir pour le futur, malgré les difficultés actuelles. Belle intro pour "Until The World Goes Cold", moment le plus émouvant de cette soirée.
 


​On enchaîne avec  la puissante "Beyond Oblivion" et le groupe s’apprête à nous envoyer "Rain", titre violent issu du deuxieme album, « Ascendancy », mais c’était sans compter sur un léger problème technique, preuve que TRIVIUM joue bien en direct. Alex Bent, son formidable batteur, a cassé une pièce (on ne saura pas s’il s’agit d’une peau de tom, d’une baguette ou autre) et file vite en coulisses pour les réparations nécessaires. En attendant, c’est Matt Heaffy, bien plus détendu et souriant qu’au début du concert, qui reprend la parole. Très rapidement, le concert reprend son cours et les musiciens se déchaînent sur "Amongst The Shadows & The Stones" et "Sickness Unto You". Bien plus en communion, tous les quatre nous envoient une belle énergie. (La langue du frontman refait son apparition, le guitariste, Corey Beaulieu et le bassiste, Paolo Gregoletto s’adonnent à de furieux headbangings et nous gratifient de chœurs agressifs au possible, pendant qu’Alex Bent martyrise sa batterie.)

La géniale "Strife", grand classique du groupe, est toujours aussi efficace. Envie de sauter partout, au détriment du canapé et de la table basse. Dernière nouveauté pour ce soir, "Bleed Into Me", avec son refrain imparable, transforme le salon en vrai capharnaüm (heureusement que les voisins sont conciliants !). TRIVIUM finit ensuite de laminer nos dernières forces (et le tapis du salon), avec la triplette "Throes Of Perdition", l’excellente "The Sin And The Sentence", désormais indispensable dans la set-list du groupe, et l’incontournable "In Waves". C’est sur ces dernières notes que le groupe nous quitte, avec moult sourires et remerciements.

Quant aux éventuels problèmes de transmission et diverses coupures dus au live-stream (rageant quand ça tombe au milieu d’une chanson qu’on adore !), TRIVIUM, comme les autres groupes ont pu le faire, a donné l’occasion à ses fans de revoir le spectacle pendant le week-end qui a suivi. Seul regret : que la séance de replay n’ait pas duré plus longtemps. Au final, ne manquaient à ce très beau concert que les odeurs de sueur de la fosse et les cris d’un public en liesse, forcément conquis. Et bien évidemment, l’ambiance inimitable et incomparable d’un concert réunissant une foule d’inconnus, tous dévoués à la même cause. Cet élan, ce partage et cette communion que seule la chaleur humaine peut apporter. Puissions-nous très vite retrouver le chemin des salles de concert, la joie d’être ensemble et la vie côte à côte. Sans crainte.
 

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK