11 mars 2021, 17:30

MARIANAS REST

Interview Niko Lindman


Voici la sortie du troisième volet de la trilogie de MARIANAS REST intitulé « Fata Morgana ». Evoluant dans un death metal mélodique, sombre et hyper atmosphérique, le sextet finlandais nous convie pour la fin d’un voyage au cœur de l’introspection. Niko Lindman, bassiste du groupe, nous parle de l’inspiration qui a fait naître l’album et des projets du groupe à venir.


« Fata Morgana » sort ce 12 mars et c'est le troisième volet d'une trilogie commencée avec « Horror Vacui » en 2016. Quel est le concept de cette trilogie ? Et quelle est la particularité de « Fata Morgana » par rapport aux précédents albums ?
Seul Jaakko (Mäntymaa, chant) connaît le contenu réel de l’histoire mais nous encourageons tout le monde à faire ce voyage au gré de nos albums et à façonner leur propre histoire. Si je guide un peu sans trop spoiler, en un mot, c'est le fait de se perdre dans un monde moderne (Horror Vacui), de se décomposer mentalement, de s'isoler du monde et de se perdre soi-même (Ruins). Et finalement de commencer à devenir vous-même et voyager loin d'ici tout en vous rappelant comment tout cela est arrivé.

Comment ont été accueillis les albums jusqu'à présent ?
Les commentaires que nous avons eus jusqu’à maintenant ne sont que des éloges. Nous nous sentons toujours un peu nerveux à propos de la façon dont les gens aborderont notre musique, mais au final, nous nous sentons plus confiants pour « Fata Morgana » que nous l’étions avec les deux précédents.


​Il y a huit chansons sur l'album, toutes faites de différentes atmosphères sombres. Où trouvez-vous votre inspiration lorsque vous composez un album ?
Partout. Nous participons tous au processus de composition et chacun s'imprègne de l'inspiration ici et là. Je pense qu'en travaillant de cette façon, vous pouvez vous retrouver avec quelque chose d'unique. Ma propre inspiration vient de l'écoute et de la lecture de différents genres juste pour me détendre, sans me forcer. Grosso modo, je me suis retrouvé au hasard à écouter ou à lire des trucs avec juste les bonnes émotions, puis j'ai simplement essayé de les capturer.

Avez-vous réussi à vous réunir dans un studio pour composer l'album ? Y a-t-il eu une sorte de session en direct ?
Oui pour les répétitions, nous aimons réserver un chalet isolé dans les bois pour un long week-end quelques mois avant le studio où nous invitons notre producteur magicien Teemu Aalto. Cet endroit est devenu notre rituel. Nous y sommes allés trois fois maintenant. Chaque chanson y prend sa forme finale et l'album y est conçu en entier. C'est comme ça que la magie opère.

Deux singles sont sortis et ils sont tous deux frappants par la tristesse et la mélancolie qu’ils dégagent, en particulier "South Of Vostok". Représentent-ils votre état d'esprit actuel ?
Ah pas du tout ! Nous sommes tous des gens vraiment faciles à vivre et plutôt heureux. Bien que nos séances de répétitions ne soient toujours que des moments amusants, c'est notre façon de gérer nos émotions et nos pensées les plus sombres. Tout le monde a ses propres démons, des plus petits au plus grands et c'est notre façon de les canaliser et de les éloigner de nos vies. Disons que la musique de MARIANAS REST est un mélange de nos pensées sombres qui ont été embouteillées et qui vous sont vendues afin que nous puissions être heureux et continuer !


Vous avez signé avec Napalm Records pour sortir cet album. Comment cette relation a-t-elle commencé ? Quelles sont vos attentes ?
C'est drôle. Nos premiers pas avec Napalm se sont déroulés comme dans un horrible film de comédie où un groupe de rock a gagné à la loterie, pour ainsi dire. Un soir, l'hiver dernier, nous nous sommes disputés sur ce qu'il fallait faire ensuite et où nous en étions en tant que groupe. Harri (Sunila, guitare) a suggéré que nous devions entrer en contact avec Napalm et essayer de les apater avec nos anciennes chansons car nous n'en avions pas encore enregistrées de nouvelles. Certains d'entre-nous ont dit que c'était une perte de temps totale, mais dans sa grande sagesse ancestrale, Harri a gagné et nous avons écrit un premier e-mail.
Après un mois ou deux, nous avions accepté l’idée que c'était peut-être une mauvaise idée et notre garage-band n'a suscité aucun intérêt. Cependant, étonnamment, nous avons trouvé leur réponse dans notre dossier de courrier indésirable et en plus de cela, ce n'était qu'une question de jours, elle était sur le point de disparaître automatiquement ! Nous pensions alors que tout était perdu, mais Dieu merci, ils étaient toujours intéressés.
La collaboration avec Napalm a été vraiment formidable et les gens là-bas sont très professionnels. À mon avis, notre relation ne pourrait pas être meilleure. Nos projets ont toujours été de grandir en tant que groupe en faisant de petits pas et de ce point de vue, notre avenir s'annonce brillant.

La pochette est assez floue. Peux-tu nous en parler ? Qui s'est occupé des visuels ?
Un soir, Jaakko et moi surfions sur le net et nous sommes tombés sur le profil instagram de Kjetil Karlsen et immédiatement nous avons su que nous voulions ses dessins. Nous l'avons contacté tout de suite et lui avons demandé si nous pouvions utiliser son art déjà existant comme une pochette d'album. Il s'est avéré que Kjetil aimait vraiment notre musique et le reste appartient à l'histoire. Toutes les images nous ressemblent et nous ne pourrions pas être plus heureux de collaborer avec un tel artiste.

Aapo Koivisto aux claviers fait également partie d'OMNIUM GATHERUM. Comment parvient-il à s'occuper des deux groupes ?
Ce n’est pas un problème pour lui. Bien sûr, il y a des moments où les choses se compliquent un peu, mais Aaapo est un professionnel. Nous avons trouvé des moyens de contourner ce problème.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ? Je suppose qu'il n'y a pas beaucoup de concerts prévus...
Non, il n'y en a pas... Nous avons déjà annulé ou reporté des concerts ce printemps et personne ne sait quand tout cela se terminera. Mais nous nous sommes occupés et avons planifié un peu de ceci et un peu de cela. Je ne peux pas encore te donner trop de détails, mais des choses variées se préparent.

Comment vous sentez-vous de ne pas pouvoir promouvoir l'album en direct live ? Vous devez avoir très envie de jouer vos chansons à vos fans...
Bien sûr que nous sommes... mais après tout nous sommes tous dans le même bateau. Peut-être que nous sommes maintenant obligés de nous concentrer sur d'autres choses comme nos présentations visuelles, les réseaux sociaux, de nouvelles chansons, etc... Et ce sont aussi de très belles choses à faire. Je mentirais si je disais que les concerts ne sont pas les meilleures expériences que nous puissions vivre et que jouer en live nous manque vraiment. Pourtant, notre temps n'est pas encore venu et vous feriez mieux d'être prêts lorsque le monde s'ouvrira ! J'espère vous voir bientôt quand le moment sera venu et ce sera le cas, tôt ou tard. Restez prudents !
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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