20 juin 2021, 18:33

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 47

Blogger : Crapulax
par Crapulax


Enfin ! Les vacances se trouvent désormais à portée de main et le soleil nous tend déjà ses bras bronzés et chauds comme autant de promesses de plaisirs à venir ! C'est le temps d'arpenter les longues plages de sable fin main dans la main, de mater des petits <bip> qui se trémoussent en sirotant des cocktails allongé sur un transat ! Mais avant de courir s'entasser avec entrain devant tous les péages de France et de Navarre, n'oubliez pas de glisser dans vos valises ces quelques nouveautés metal extirpées des profondeurs de l'underground, croustillantes comme des biscuits apéritifs ! Elles vous permettront peut-être d'éviter d'aller démembrer sauvagement votre voisin de camping retraité (et sourd comme un pot) pour lequel le summum de la musique moderne a été atteint en 1952 avec Yvette Horner... De toute façon, c'est ça ou les boules Quiès !
 

AKHENATEN : « The Emerald Tablets Of Thoth » (Satanath Records)

Dans le sillage du death à la sauce orientale des NILE, MELECHESH et consorts, AKHENATEN souffle à son tour en 2021 un vent brûlant sur les dunes du désert du metal !

Qu'a-t-il de plus (ou de moins) que les deux monstres sacrés précités ? Pas la peine de se poser la question du moment que ce quatrième album se montre à la hauteur du challenge, celui de nous transporter dans ces contrées lointaines si chères à nos oreilles (l'instrumental « Of Emerald And Alchemy ») ! Oui, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes tant que ces airs mésopotamiens d'une autre époque continuent à se marier à merveille avec l'âpre saturation des guitares (le solo de « A Hybrid Of The Gods », quel pied !).

Le duo de Manitou Springs dans le Colorado formé des ex-EXECRATION Wyatt Houseman au chant et de Jerred Houseman pour l'ensemble des instruments accomplit une nouvelle fois des prodiges de composition, des trésors de mélodies, mêlant le black, le death et les sonorités orientales en un ensemble cohérent, fort comme un couscous surchargé en harissa. Miam ! Miam !
(Crapulax)


BLUE SCREEN ÖF DEATH : « Descent Into Madness » (Autoproduction)

Faire du gros metal qui tâche en habitant Prague, c'est à l'évidence mettre toutes les cartes de son côté pour rester dans l'anonymat le plus complet et ce le plus longtemps possible. Certains s'y complaisent, certains même le recherche mais d'autres comme BLUE SCREEN ÖF DEATH mériteraient amplement d'en sortir.

Après un premier album éponyme sorti en 2014 que tout le monde (dans leur quartier) a sans doute entendu parler, le groupe a préféré envisager les choses plus modestement cette année en éditant ce modeste EP par ses propres moyens. Et bien lui en a pris en privilégiant la qualité à la quantité !

Car il ressort de ce « Descent Into Madness » 6 titres nerveux, puissants, bien mieux produits et interprétés avec suffisamment de conviction pour laisser une bonne impression à tout auditeur qui se laisserait tenter par l'expérience. Évidemment, ça reste du thrash de bulldozer : on ne fracasse pas des murs avec un tracteur à pédale Smoby mais avec un bon gros Caterpillar à chenilles de 40 tonnes !

Espérons en tout cas que BLUE SCREEN ÖF DEATH, qui tire son nom d'un plantage du système d'exploitation Windows suite à une erreur fatale, ne connaisse pas ce funeste destin.
(Crapulax)


DISPARAÎTRE : « Urchig » (Naturmacht Productions)

Après deux démos sorties respectivement en 2018 et en 2020, les français de DISPARAÎTRE sortent un premier EP de trois titres intitulé « Urchig ». Dans un décor de paysage enneigé, perdu dans un petit village de montagne, vous succomberez à un black metal atmosphérique et intense et mais également plein de vigueur, comme un blizzard givrant une froide nuit d'hiver.

"La Voûte Étoilée" et ses presque 10 minutes de blast beats, de claviers minimalistes et de hurlements lapidaires, fait une bonne entrée en matière dans un monde nihiliste. Le single "Nachtspinnärinnä" commence par des sons inquiétants sortant d'une nuit où souffle un bise pénétrante avant de poursuivre sur un black metal plus lent mais caverneux. Les cloches sonnant le glas, le morceau se fait plus atmosphérique mais surtout plus sinistres. La fin de ces 11 minutes d'ambiance glaciale se fait également au son de synthés funestes. Grandiose.

"Tschäggätta" enfin reprend le même modèle mais avec un background beaucoup plus atmosphérique grâce à des claviers omniprésents sur un black metal puissant et sans concession. Force et intensité terminent ce premier EP en beauté. DISPARAÎTRE sait convaincre par ces 30 minutes d'un black metal de qualité. A suivre.
(Aude)


KHANDRA : « All Occupied By Sole Death » (Season Of Mist)

Voilà un groupe qui n'y va pas par quatre chemin. KHANDRA propose un black metal tout droit venu de Minsk où le moins qu'on puisse dire, c'est que la mélancolie (traduction de « Khandra ») se traduit par un rare déferlement de violence. Avec 7 titres aussi bruts qu'imposants, « All Occupied By Sole Death » se veut simplement dévastateur. Les riffs sont acérés, parfois dissonants, la batterie est martelée, les growls du chanteur Vladimir Borodulin ne laissent aucune place à la finesse.

Bref, bienvenue dans un monde sans lumière ni poésie. Des titres évocateurs comme " With The Blessing Of Starless Night" le prouvent très bien tellement la lourdeur des guitares tout comme l'atmosphère glaciale et les rythmes ultra rapides font office de moissonneuse sans état d'âme. Mention spéciale à "Thanatos" avec une basse imposante et une intro pesante. Le morceau passe tout en force et s'impose comme un réel hymne au chaos.

En bref, si vous aimez le black metal brut, sans fioritures et plutôt glauque, vous aimerez « All Occupied By Sole Death » qui, à défaut de vous détendre, vous fera vibrer au plus profond de votre chair.
(Aude)


NEFASTES : « Scumanity » (Source Atone Records)

Quand trois membres de BENIGHTED (un actuel et deux anciens pour être plus précis) unissent leurs forces afin de célébrer le black metal dans ce qu’il a de plus bestial, cela donne NEFASTES. Et le trio, emmené par un Julien Truchan en forme olympique, ne fait pas dans le détail sur ce premier album qui donnera des sueurs froides aux amateurs de brutalité. Parce qu’entre nous, cette petite demi-heure est plutôt du genre "à fond les ballons !" de la première à la dernière seconde.

Du blast, du tremolo, du blast, du tremolo, du blast, bref NEFASTES est bel et bien le compagnon idéal pour vos soirées muscu protéinées. Et même si quelques petits mid-tempos viennent aérer le tout, le mot d’ordre reste ici la violence. Une violence synonyme d'urgence rythmique qui suinte par tous les pores, guitares, basse, batterie, vocalises, léchée par les flammes de l’enfer.

Oui, personne n’est dupe, un groupe composé de vieux routards de la scène brutal death (DARKNESS FIRE et DISHUMANIZED figurent au tableau de chasse des deux anciens membres de BENIGHTED) ne pouvait décemment pas proposer autre chose qu’une grosse déculottée en bonne et due forme. Viril et fier de l’être.
(Clément)


SORDIDE : « Les Idées Blanches » (Les Acteurs de l’Ombre Productions)

Originaire de Rouen, le trio SORDIDE porte bien mal son nom. Même s’il reste très ancré dans un black metal traditionnel et franc du coude à ses débuts, le groupe a d’autres arguments à faire valoir et s’enrichit sur ce quatrième méfait de dissonances bien senties et d’une urgence punk qui en laissera plus d’un pantois.

Malgré de multiples changements de label depuis le début de son existence, le trio conserve une ligne de conduite irréprochable qui trempe de plus en plus du côté obscur de la force.  Et ce nouveau méfait, produit à trois paires de mimines expertes (Master of Goats à l’enregistrement, Cyrille Gachet au mix et Christophe Chavanon au mastering), tient parole de la première à la dernière seconde. Old school, certes, mais pas dénué d’aspects plus modernes dans son exécution, « Les Idées Blanches » ravira les somnambules à la recherche de sensations fortes. Car il règne ici une atmosphère étrange, presque mélancolique dans les assauts de guitares et coups de boutoirs d’une basse aux abois, à la croisée du désespoir et de la hargne.

Unique, dans le sens où peu de formations se sont aventurées avec autant d’assurance dans des territoires si mal famés, SORDIDE it. Une fois de plus !
(Clément)

Blogger : Crapulax
Au sujet de l'auteur
Crapulax
Véritable touche-à-tout venant du metal underground : ancien animateur radio de l'émission TRANSAM ROAD (1989/1995), rédacteur de fanzines (CREME D'ANDOUILLE), ex-chanteur et guitariste rythmique au sein du groupe de Post-Hardcore SCREAMING SHORES (2006/2011). Également artiste graphique : affiches de concerts, jaquettes de démos, logos, caricatures de stars du Metal et divers comics (SEXUAL TENDENCIES, PAPY METAL, NEOBLASPHEMATEURS).
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