13 octobre 2021, 16:50

KIRIN DOSHA

Interview Mik & Kevin


Dans la sphère des groupes de rock alternatif parisien, KIRIN DOSHA qui oeuvre depuis bientôt 10 ans sort son nouvel album « Neverland » le 15 octobre prochain faisant suite à un premier EP prométeur « Wonderland » sorti lui en 2017. Si dans son premier disque nous suivions le crépuscule de la civilisation occidentale annoncée sous l’influence de la plume de George Orwell et d’un Big Brother omniprésent, ici les treize chansons enregistrées dans les studios de Sébastien Langle en Normandie nous invitent à suivre le voyage intérieur d’un adulte désabusé tentant de retrouver sa part d’enfance face à ses démons. Un album plus personnel pour les quatre musiciens et qui montre que le groupe à su aller plus loin tant dans la production que dans son exécution offrant des titres mélodiques, alternatifs comme l'atteste le premier single "Monophobia" sorti en août dernier mais également des ambiances contrastées allant même jusqu’à flirté avec d'autres genres... Rencontre avec deux de ses représentants, Mik à la guitare et Kevin à la basse dans un petit café parisien...

Pour commencer et pour ceux qui ne vous connaisent pas encore, qu'est KIRIN DOSHA en quelques mots ?
Kevin :
De l’énergie ! C’est un groupe de rock influencé par énormément de courants musicaux issus des années 80, 90. Ça va de la new wave au grunge en passant par le disco, le seul mot d’ordre c’est lorsque tu appuies sur play, il faut que tu ressentes un truc. C’est le maître mot car on a des influences très différentes au sein du groupe, très disparates.
Mik : Je crois que les seules influences que l’on a en commun ce sont DEPECHE MODE et THE CURE. On est d’accord tous les quatre là-dessus.
Kevin : Ouais. Mais au-delà de citer des groupes, on va surtout citer des courants musicaux. On met aussi pas mal d’effets sur les guitares comme des delays, on travaille les ambiances aériennes le tout dans une démarche énergique, mélodique et le plus sincèrement possible. Avec une grosse basse bien présente (rires).
Mik : Oui, on recherche principalement la mélodie. Sur cet album on entend plus la basse qu’auparavant, ce qui est une très bonne chose, il y a plus de guitares, il y a plus de tout en fait (rires).

Que signifie le nom du groupe ?
Kevin :
C’est emprunté à la culture asiatique, le Kirin est un animal mythique qui mélange l’apparence du dragon du cerf et du cheval, et le Dosha c'est l’ensemble des trois énergies issues de la médecine indienne et qui forment un équilibre.
Mik : On a trouvé que l’association des deux mots collait bien ensemble et puis ça illustre le fait qu’on réunit des contraires comme dans le groupe en termes d’influences musicales et même du point de vue de nos caractères et de nos vies personnelles.
Kevin : C’est marrant car dans le groupe on a chacun des énergies différentes qui sont reliées par un truc indescriptible et ça peut changer à chaque album.

Dans le mixeur KIRIN DOSHA on retrouve de vrais morceaux de quels groupes ?
Kevin :
NINE INCH NAILS, HIM, Chris Isaak...
Mik : BLACK SABBATH, DEPECHE MODE, PLACEBO ne serait-ce que pour le timbre de voix de Laurent, ça on n’y coupera pas mais il a beaucoup travaillé sa voix pour cet album afin qu’elle prenne sa propre identité.
Kevin : On l’a poussé à essayer des choses différentes pour qu’il sorte de sa zone de confort, il s’oriente vers un timbre un peu plus dans le registre de STEREOPHONICS.
Mik : Et ça colle mieux avec ce qu’on fait musicalement.
Kevin : Et Sébastien Langle (producteur/ingénieur du son - ndlr) qui est un gros fan de MY CHEMICAL ROMANCE nous avait déjà poussés dans cette direction lors de l’enregistrement de l’EP « Wonderland » et cette fois-ci avec l’album, il nous a encore plus encouragés pour obtenir ce résultat.

Vous avez sorti une démo « Recovery » en 2012, l'EP « Wonderland » en 2017, et vous sortez votre album « Neverland » le 15 octobre prochain, où l’avez-vous enregistré et combien de temps vous a-t-il fallu pour l'écrire et l'enregistrer ?
Mik :
On a enregistré les pistes de batterie à Meaux au Eightball Studio ce qui a donné un son beaucoup plus mat et plus punchy que ce que tu pouvais entendre sur l’EP, et on a bien aimé ce nouveau rendu, ça nous correspondait bien et pour tout le reste on a enregistré chez Sébastien Langle en Normandie.
Kevin : On a passé douze jours dans son studio. En ce qui concerne la pré-production, ça a duré pas mal de temps, deux ans et demi à peu près, on a bossé chez les uns et les autres. On avait à peine sorti l’EP qu’on bossait déjà sur les nouvelles chansons. La première qu’on a composé c’était "Monophobia" pendant une répétition, c’est parti d’un riff sur lequel on a tous greffé des éléments petit à petit et il fait bien la liaison entre l’EP et l’album car le pré-refrain est assez proche du titre "Command and Control", on a utilisé des ingrédients communs.
Mik : Certains morceaux ont été quasiment composés entièrement par l’un ou l’autre d’entre-nous, qui proposait une version démo qu’il avait faite chez lui et sur laquelle on ajoutait nos instruments.
Kevin : Et il y a eu deux week-end où on s’est retrouvés chez Mik tous ensemble et on a travaillé tous les quatre sur ordinateur à faire du montage de toutes les idées et pistes d’instruments qu’on avait. On a fini avec une vingtaine de titres potentiels.
Mik : Sur les trente ou quarante morceaux ou idées on a fait une première sélection puis une deuxième et une troisième, on a écrémé pour avoir un ensemble cohérent mais sans trop se répéter dans les ambiances et qui plaise à tout le monde car là aussi chacun avait ses envies, ses choix de morceaux, et on a trouvé un juste milieu dans la sélection des titres qui conviendrait à tout le monde. Finalement on est super content du résultat.



​Y a-t-il un élément en particulier sur un titre qui a vu le jour pendant l’enregistrement ?
Mik :
Il y a quelques titres qui ont clairement évolué pendant l’enregistrement.
Kevin : Principalement des parties mélodiques qui sont apparues durant l’enregistrement ouais, pas mal au niveau du chant.
Mik : Sébastien nous a beaucoup aidés car on est arrivés avec énormément d’idées mais ce qui rendait les pré-productions trop fouillis, trop chargées et il nous a aidés à éclaircir l’ensemble « ça c’est le riff principal, il faut garder que cette guitare », pour simplifier les choses et ne garder que l’essentiel.
Kevin : Quand tu bosses sur tes démos tu ne fais pas attention à ces choses-là, tu ne te prends pas la tête avec le mixage ni la production, tu mets tout ce qui te vient en tête et au final tu te retrouves avec un méga bordel et lorsque tu enregistres pour de bon, tu te rends compte que même si tu as une ligne mélodique super sympa avec quatre ou cinq pistes de guitares, il faut simplifier car il faut pouvoir avoir le même rendu en live.

Quels sont les aspects de l’enregistrement qui ont été travaillés en particulier cette fois-ci ?
Mik :
On a voulu donner plus de place pour chaque instrument, ajouter un peu plus d’electro, de piano, chose qu’on avait commencée avec « Wonderland » et qu’on voulait encore plus développer pour l’album. Plus de moments où on entendrait la basse et puis on a composé cette petite surprise avec le titre "Scared Boy" avec son esprit disco, ce qui n’est pas habituel chez nous et ce n’était pas évident pour nous à faire mais là aussi on s’est bougés pour ne pas rester dans notre zone de confort.
Kevin : Durant l’enregistrement des démos on se demandait si on n’allait pas finir avec un disque qui sonne tout mou car on a ralenti certains tempos pour essayer de jouer lourd et puis quand tu n’es pas très sûr de la qualité de ce que tu composes tu vas avoir tendance à jouer plein de notes alors que parfois en jouer moins c’est plus efficace mais aussi difficile à accepter car si tu ne joues pas exactement sur le temps tu te vautres. Donc là on a ralenti les tempos, on a des passages bien posés ne serait-ce que sur l’alliance basse/batterie qui a été beaucoup travaillée et au niveau des guitares on s’est dit qu’il ne fallait pas mettre des tonnes de notes mais juste celles qui étaient nécessaires. Sébastien a su nous rassurer et a fait du très bon boulot. D’ailleurs ce que j’ai aimé avec lui c’est qu’il a commencé par enregistrer la batterie, puis les guitares, les claviers et terminer avec la basse et à la toute fin, il ajoute le chant.
Mik : En enregistrant la batterie et les guitares d’abord ça permet de laisser la basse s’exprimer à des moments précis.
Kevin : Là où l'arrangement est "plus faible" si je peux dire.

Comment a été financé la production de l’album ?
Kevin :
On s’est prostitués ! (rires)
Mik : Surtout Kevin, ça marche bien avec lui.
Kevin : (rires) Non sérieusement c’était de l’autoproduction totale.

L’idée d’un financement participatif ne vous a pas tenté ?
Kevin :
On s’est posé la question et puis de toute façon on n’a pas assez d’amis (rires)
Mik : On a vraiment voulu faire notre truc dans notre coin, sans se mettre de pression et sans rien ne devoir à personne.
Kevin : On avait besoin de faire quelque chose qui nous ressemble vraiment, pas que l’EP ne nous ressemblait pas mais il a été réalisé un peu dans l’urgence à l’époque et on était un peu dans le "paraître" alors que là ça nous a pris deux ans pour le faire, il y a eu des frustrations, ça n’a pas été forcément un album facile à faire mais finalement ça nous ressemble plus.
Mik : Après avoir terminé l’album nous avons tout de même fait le tour pour démarcher des labels et des tourneurs et au final nous sommes signés chez Shunu Records qui distribuera l’album en France avec Season Of Mist. Très récemment nous avons également intégré Another Management afin de nous aider à trouver des dates de concerts et nous développer.
 


Quelle chanson de « Neverland »​ vous fait particulièrement vibrer ?
Mik :
Personnellement c’est "Fake", c’est celui qui me parle le plus et aussi "Scared Boy" avec son côté disco qui me fait bien marrer.
Kevin : "Frozen" parce qu’elle est plus longue, avec une atmosphère différente, on est plus dans la mélancolie pure avec un tempo ralenti à 85 bpm bien lourd avec cette ambiance Reznor, Manson...
Mik : Naturellement tu es plus attiré par le côté lunaire, tu aimes jouer en mineur (rires).

Votre meilleur souvenir de concert ?
Mik :
Pour l’ambiance je dirais notre date au New Morning, il y avait une ambiance de ouf, on était comme des gamins avec huit cents personnes complètement déchaînées et aussi le concert avec l’orchestre symphonique et les quarante musiciens, voilà, ces deux dates là se détachent des autres mais après du moment que tu me mets sur une scène je suis content !
Kevin : Peut-être le concert qu’on avait fait dans la galerie marchande face à un Leclerc. Si je ne dis pas de bêtise c’était notre premier concert avec Boris à la batterie et il pensait qu’on aurait des conditions de jeu moyennes alors qu’en fait les mecs qui nous ont accueillis ont été extra, on avait une grande scène, du super matos de son et de lumière, ils ne s’étaient pas foutus de notre gueule, on s’attendait pas à ça pour jouer dans un centre commercial. Il y avait aussi le festival à Saint Mammès en Seine-et-Marne, le staff était super sympa, là aussi c'était une scène cool. Maintenant je ne vais pas te mentir j’ai surtout hâte de remonter sur scène pour jouer et faire découvrir les nouveaux morceaux, on est vraiment impatients.


Retrouvez KIRIN DOSHA vendredi 15 octobre au Zebre de Belleville à Paris pour la release-party de l'album « Neverland ». Vous pouvez vous procurer des billets sur ce lien : Kirin-dosha-release-party
 

Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK