25 mai 2024, 23:59

FREAK FREQUENZ FESTIVAL

@ Nantes (Jour 2 - Le Ferrailleur)

Après une excellente première journée, nous voici de retour au Ferrailleur pour la deuxième partie du FREAK FREQUENZ pour une samedi qui s’annonce plus sombre et moins festive mais toujours sur le thème de l’indus : on a des valeurs voyez-vous ! (Bon, ils nous ont toutefois épargné un nom de festival type ''50 Nuances d’Indus'' et c'est mieux ainsi !).

On entre directement dans le vif du sujet avec Matt Hart accompagné pour l’occasion, non d’un guitariste comme il en a l’habitude mais de Steve Nine au synthé (vous l’avez peut-être vu avec ALIEN VAMPIRES notamment). Le Londonien connu pour son mélange electro / indus / EBM, mais aussi pour sa moustache de dandy (décidément il y a un truc avec les moustaches dans l’indus), est présent depuis la veille dans le public et il est visiblement ravi que ce soit son tour de monter sur scène. C’était la première fois que j’avais l’occasion de le voir et ça passe tout seul en live. C’est entraînant, que l’on connaisse ou non les titres il est facile de retenir les refrains et les chanter en chœur. Petit surprise du soir, le titre ''Hybrid'' joué pour la première fois en live.

Heureux d’être à l’affiche, sa bonne humeur est communicative, celle de son acolyte aussi bien que ce dernier ait moins de possibilités d’aller chercher le public et de se balader sur toute la scène (synthé oblige), ou même dans la fosse, puisque c’est là que Matt Hart finira son set. On notera aussi toutes ses tentatives pour communiquer avec nous en français, l’occasion de s’apercevoir que ''Le Ferrailleur'' n’est décidément pas un nom de salle très pratique pour les groupes anglophones ! Un show très généreux, qui mettait la patate dès le début de soirée avec ses rythmiques martiales.

Le contraste avec le show d’ANTANIA est assez saisissant. Si Matt Hart s’est chargé de mettre l’ambiance auparavant, ANTANIA l'a plutôt plombé. Littéralement, et dans le ''bon sens'' du terme. Forcément avec du doom/bass c’eut été louche que l’on se mette à danser comme on l’avait fait sur V2A la veille. Le groupe vient pour la première fois en Europe et il est chargé de faire la première partie de PSYCLON NINE qui nous attend juste après. ANTANIA c’est du doom/bass, un chant guttural avec bien évidemment toujours un fond d’électro, et qui fini par rire en imitant Matt Hart qui tente de prononcer ''le Ferrailleur''. Là l’ambiance se résumerait plutôt avec cette citation de Dracula (version Coppola) « Entrez ici de votre plein gré et laissez-y un peu de la joie que vous y apporterez ». Le duo est composé de Kali Mortem au chant, présence sombre et masquée de dentelle, et de Doc Luna qui s’occupe des machines, masqué également mais en version plus ''piquante''. C’est lourd, pesant, glauque et même un poil malaisant. En même temps en parlant de tueurs en série dans leurs compositions, difficile d’aller sur le terrain de la bonne humeur, difficile de rester indifférent à cette chape de plomb qui envahit la salle. L’immersion est complète et on en ressort un peu sonné.

ENFIN ! Voici en résumé tout ce que les fans d’indus devaient se dire en apprenant le passage de PSYCLON NINE en France ! Après 25 ans d’existence, il était temps que Nero Bellum et ses acolytes posent enfin leurs bagages dans l’hexagone. La présence de PSYCLON NINE à l’affiche de cette deuxième édition du FREAK FREQUENZ le lendemain de leur date parisienne était bien évidemment un argument de poids pour le festival. Autant dire qu’on avait plus que hâte de les voir arriver sur scène, et malgré les retours positifs sur leur date à Paris, une petite pointe d’appréhension : et si, après tout ce temps à attendre qu’ils passent en France, on se rendait compte que c’est pas fou en live ? Et bien nous sommes rassurés : c’était bien, très très bien même !! Nero Bellum se présente avec Jon Siren (FRONT LINE ASSEMBLY, IAMX, Tim Sköld ) à la guitare et Nicola Sirkis... enfin non Todd Buller aux synthés et à la guitare (pardon pour la confusion, mais il faut avouer que la ressemblance était à s’y méprendre et l'histoire ne nous dira pas qui a piqué la coup de cheveux à qui !).

Nero Bellum est bien évidemment au centre de l’attention, que ce soit avec ses vocaux impressionnants, sa gestuelle, mais aussi son maquillage (et l’inévitable décompte de faux cils perdus, mais que voulez-vous, pouvoir enlever les derniers en faisant volontairement des coulures avec le maquillage restant, c’est so goth !). Côté set-list, il y en a pour tous les goûts, de quoi régaler tout le monde. Les fans de la première heure avec du « Divine Infekt », comme les plus récents avec ''Money and Sex and Death'' extrait de « Less To Heaven » le petit dernier des Américains paru en 2022. Au passage j'ai pu cocher ''voir PARASITIC en live'' sur ma petite liste personnelle et ça fait un bien fou !
Melange de dark electro indus, avec du black metal, PSYCLON NINE nous plonge tantôt dans un univers martial, tantôt plus atmosphérique, mais toujours lugubre et explosif. Côté public, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils étaient attendus, et si la fréquentation n’était pas celle qu’on aurait pu espérer, la qualité était au rendez-vous : bon nombre de ceux présents étaient à fond et scandaient les titres avec le chanteur.
Bilan : un groupe visiblement aussi ravi de son set que le public. A mon humble avis, ils ne mettront pas longtemps à revenir en France !

Lessivés on va se rafraîchir un peu avant d’attaquer les groupes de l'after (même si, soyons honnête, la fatigue commence à se faire sentir). C’est à DIVINE SHADE que revient la lourde tâche de monter sur scène après le passage de PSYCLON NINE, d’autant plus que Remi Thonnerieux vient en solo ce soir : synthés de chaque côté et guitare entre les mains. Encore de l’indus (ce serait dommage de s’arrêter aussi près de la fin), mais plus rock que metal ce coup-ci. Le jeu de lumière est très agréable et colle bien au dispositif solo. Après l’atmosphère très lourde du set d’ANTANIA et la fureur de PSYCLON NINE, DIVINE SHADE nous permet de nous remettre un peu de nos émotions, comme une bouffée d’air frais plus légère. La salle s’est un peu vidée mais il reste quelques irréductibles qui ne laissent pas passer cette belle occasion d’apprécier en live ce rock indus peut être un peu plus subtil au premier abord que ces prédécesseurs !

A ce stade je navigue un peu entre l’intérieur de la salle et le bar extérieur du Ferrailleur, je discute avec des ami(e)s... finalement le temps passe vite et alors que j’avais décidé de partir plus tôt, je suis encore dans les parages pour le DJ set de Max et Zoé de HERRSCHAFT. (Je rejette clairement le blâme sur celui qui est revenu avec des verres après avoir reçu un message pour dire qu'on allait mettre les voiles !). Je ne resterai malheureusement pas tout le set mais finir ces deux jours de festival avec quelques morceaux de HERRSCHAFT et des incontournables comme COMBICHRIST, Rob Zombie et consorts, il faut dire que c’est bien agréable.

Je n’avais pas pu aller à la première édition du festival en octobre dernier et je ne regrette pas du tout d’avoir pu assister à la seconde. Au programme plusieurs groupes que je n’avais pas encore découverts, certains qui passaient enfin en France, des incontournables pour les fans d’indus, d’autres moins connus mais qui commencent à se faire un nom, une organisation aux petits oignons, le seul point noir était vraiment la concurrence avec d’autres plus gros festivals dans la région, ce qui forcément a eu un impact sur la fréquentation du FREAK FREQUENZ.

J’espère, malgré ce dernier point, que nous aurons l’occasion de revenir sur les bords de Loire pour une troisième édition et une affiche aussi belle que celles des deux premières. En attendant, si vous avez aimé le festival ou que ce type de projet vous parle, vous pouvez soutenir Black Speech Productions en participant à la cagnotte qu’ils ont créé ici  pour les soutenir !

Blogger : Carole Pandora
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