6 décembre 2014, 14:31

THE SMASHING PUMPKINS @ Paris (Trabendo)


Voici le grand retour des citrouilles écrabouillées avec ce nouveau line-up (pour le live), et en prime un nouvel album, un peu plus de deux ans après "Oceania", qui avait au passage laissé les fans sceptiques. "Monuments To An Elegy" est donc le deuxième volet de la trilogie "Teargarden by Kaleidyscope", paru le 8 décembre dernier, et dont le troisième "Day For Night" paraîtra courant 2015. Ce concert à Paris n’est que le quatrième de la tournée qui en découle après leur ville d'origine Chicago, puis Berlin et Londres.

Ce rendez-vous au Trabendo rend la venue des PUMPKINS exceptionnelle, de par sa petitesse et face à la carrure du groupe qu'elle accueille, habitués aux grands standings depuis une éternité (et cela un an après un Zénith haut en couleur). Soirée inhabituelle oblige, pas de première partie, début 20h00, et dès 19h00 les premiers aficionados sont parés, dans un calme notable. La scène n'est pas haute, l'espace entre elle et le public est étroit et le backline réduit à son minimum offrant ainsi une vue imprenable.

Billy Corgan, qui est désormais le dernier membre d'origine, accompagné de ses acolytes arriveront sans trop se presser. Un léger problème technique du coté de Jeff Schroeder laissera la formation en attente pendant trente secondes. Pour meubler ce temps, Billy entonnera un petit air à la gratte facilement reconnaissable ("Frères Jacques") et donnera ainsi le sourire à la salle. Une fois la gêne résolue, le son qui déferlera d'un coup sera massif, très massif.
On passe donc du tout au tout avec deux titres du dernier album, plutôt épurés et brutes, quelques mélodies paisibles viendront adoucir les oreilles. Suivra le classique ”Hummer” à l’agréable senteur des 90’s, bourdonnant de puissance et resplendissant de romantisme, du pur SMASHING PUMPKINS en somme. Avant le célèbre "Tonight, Tonight" faisant office de conte électrique aux nuances magiques, un bref retour sur l’actualité avec "Tiberius" dans la même veine que ses deux prédécesseurs. Un quatuor qui se montre peu bavard, mais tout est dans la musique et c’est amplement suffisant.

On remonte au 21ème siècle avec deux fragments de la dernière œuvre, refrain entêtant pour l’un, inspiré et planant pour l’autre, cet album est décidément prometteur. On s'enfonce un peu plus dans l'introspection avec "Monuments", aux longues phrases et à la mise en place très progressive. Puis deux autres issus de "Machina / The Machines Of God" : "Glass And The Ghost Children" et "Stand Inside Your Love", qui pour ce dernier sera le seul à être annoncé par son leader charismatique. Un modeste remerciement et un discret « Are you ok ? » viendront ponctuer le show, qui s’écoule jusqu’à présent, avec une grande fluidité.

Un autre détour dans la décennie de référence avec pour commencer le fameux "Drown", quasi expérimental et au larsen langoureux. Une assistance d'une attention toute particulière pour ce bon vieil extrait de "Siamese Dream", j’ai nommé "Disarm", les applaudissements retentiront à juste valeur longtemps après. Le percutant "Zero" verra lui, un public presque agité. On reste dans l’année 1995 avec le grandiose "Bullet With Butterfly Wings", guitares hurlantes et montés incroyables, c’est sans nul doute le moment clé de la soirée.
Le prochain sera joué avec un invité arrivant de noir vêtu, tel un corbeau, il nous est présenté sous le pseudonyme peu banal de Ninja (alias Watkin Tudor Jones du groupe sud-africain DIE ANTWOORD). Un démarrage raté mais le deuxième sera le bon, riffs très rudes pour cette reprise de David Bowie : "Fame", repris à la sauce rock qui attaque et un Billy s'égosillant littéralement. Pour être honnête, tout se passait bien jusqu'à ce que cet invité mystère se lance dans un rap déroutant et pas terrible du tout, il exécutera quelques mimiques puis partira slamer. Un peu déçu de cette intervention qui dénote complètement dans ce déroulement jusque-là sans faute.

Nous ferons mine de n’avoir rien vu, avec beaucoup de facilité, grâce au remarquable "Silverfuck", l’intro sera graduelle et une fois bien installé, tout partira très vite, et surtout loin dans des crescendos complètement incongrus. La batterie est véloce et la frappe forte pour ce morceau énervé. Un rapide mot sur le bassiste, musicalement présent, physiquement en retrait.
​Une minute d'attente ça parait long pour cet ultime morceau... fuzz très feutrée sortant directement du prochain album, belle mise en bouche. Les au revoir seront à l’image du show, sobres mais respectueux, un bonsoir, un merci, un tour à droite et à gauche et puis s'en vont vers d’autres horizons.
On peut considérer cette prestation comme une sorte de retour aux fondamentaux du rock alternatif, un gros son à l’américaine, sans démesure ni trop d'expérimentations hasardeuses comme cela a déjà été le cas dans le passé, (mis à part l’intervention du ninja qui fait tache… dire qu’à Londres ils ont eu droit à Marilyn Manson !), des lumières sommaires mais un son parfait et une démonstration impressionnante à la guitare, un ensemble dépouillé mais efficace, le public à tranquillement savourer ce moment rare.

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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