28 avril 2016, 13:52

D-A-D

+ THUNDERMOTHER @ Savigny-Le-Temple (L’Empreinte)

Le 28 avril au soir, le public avait le choix. Soit fêter Halloween en avance à Paris au Trianon en compagnie des Allemands HELLOWEEN ou faire le déplacement jusqu’à Savigny-Le-Temple pour célébrer en compagnie de D-A-D un concert mettant à l’honneur les deux premiers albums cultes de ce groupe danois. L’occasion étant trop belle pour se présenter à nouveau et cela a semble-t-il été également évident pour nombre de fans venus participer à cette fête. Une salle (presque) pleine, la distance par rapport à la capitale n’y étant certainement pas étrangère mais qu’importe, le public présent est constitué de connaisseurs. Pour l’histoire, D-A-D signifie « Disneyland After Dark », le nom que le groupe avait choisi au départ mais qui s’est vu fortement dissuadé de l’utiliser par la firme de la souris aux grandes oreilles (comprenez menacés d’un procès).

C’est THUNDERMOTHER, un groupe suédois 100% féminin ("A Girl Nation !") qui se charge de la première partie. Electriques et dangereuses, la demi-heure leur étant allouée est utilisée à bon escient et le groupe enchaîne les morceaux efficaces avec des hits en puissance. On a ici affaire à un mix entre AC/DC ou MOTÖRHEAD par moments mais sans se départir du charme qui est le leur. Leur jeune âge n’est en aucun cas une tare et même si d’autres formations féminines existent (CRUCIFIED BARBARA par exemple), elles ne s’en laissent pas compter. En particulier la soliste Filippa Nässil, qui n’hésite pas à descendre dans la fosse pour taper le solo (« Angus, sors de ce corps ! ») et d’une bassiste, Linda Ström, à la Rickenbacker vrombissante (« Lemmy, sors de ce corps ! »). Un carton plein pour le quintette qui après avoir sorti deux albums est à suivre de près. Très près.

Le temps de libérer la scène et c’est au tour de D-A-D de venir démontrer ô combien il est un groupe efficace en live. Et c’est avec "Bad Craziness" que les festivités démarrent. Le son est fort mais très clair, bien équilibré dès le premier titre et permet d’apprécier de suite le rock'n’roll heavy des Danois. Ce n’est que le deuxième concert de cette tournée mais déjà, le show est rôdé. Le chanteur et guitariste rythmique Jesper Binzer est en voix et son timbre particulier colle des frissons à la première ligne de chant. D’humeur facétieuse, il ne cessera de plaisanter toute la soirée (en français s’il vous plaît. C’est assez rare pour être souligné), que ce soit avec le public ou bien avec son batteur, Laust Sonne, incroyable cogneur doté d’un style légèrement jazzy qui apporte un grand plus au groove. En parlant de grand, il ne faudrait pas oublier de parler de Stig Pedersen, qui tout au long du set, nous fera profiter de ses basses toutes plus extravagantes les unes que les autres. Que ce soit en forme de voiture des 50’s, de fusée, de crâne d’animal, j’en passe et des meilleures. Une rapide navigation sur un moteur de recherche vous permettra de vous faire une idée. Discret mais néanmoins efficace, le frère de Jesper, Jacob Binzer, aligne des soli de toute beauté et tout en finesse lorsque certains titres l’exigent.


D-A-D a décidé de scinder la soirée en deux et nous annonce qu’il va jouer tout d’abord « Riskin’ It All », sorti en 1991 du début à la fin, qu’il fera une petite pause et reviendra pour l’immense « No Fuel Left For The Pilgrims » de la fin au début cette fois (l’album de la découverte en 1989). Pas un titre n’est à jeter. "Rock n’ Rock Radar", "I Won’t Cut My Hair", "Makin’ Fun Of Money", autant de titres qui sont des bombes. L’ambiance est énorme et les morceaux "Down That Dusty 3rd World Road" et "Laugh ‘n’ A ½" (interprétée en duo acoustique par les deux frères) viennent calmer le jeu temporairement.

Changement de tenues pour le groupe et de backdrop et c’est reparti ! Jesper Binzer se déleste de temps à autre de sa Gibson Flying V et laisse briller son frère quand le longiligne Stig Pedersen grimpe sur son ampli et sur la batterie (si si !), faisant ainsi le show à (presque) lui tout seul. L’ambiance devient de plus en plus électrique au fur et à mesure que le groupe avance dans son set et les morceaux "Girl Nation", "Jihad", "Overmuch" ou "ZCMI" sont accueillis avec des clameurs incroyables. Le groupe sait que la salle va exploser sur cette dernière chanson qui est LE hit de D-A-D et c’est exactement ce qu’il se passe. Les premiers accords de "Sleepin’ My Day Away" résonnent à peine que le public entier saute, crie et applaudit à tout rompre. La version qui nous est proposée (pour notre plus grand bonheur) est allongée d’un solo ébouriffant et frôle ainsi les dix minutes. Et encore, c’est trop court ! Le groupe a été impeccable d’un bout à l’autre, professionnel comme peu le peuvent après presque trente ans de carrière et quitte déjà la scène. Une dernière ? Quoi ? Eh oui, et c’est avec une très belle version de "It’s After Dark" que la soirée se termine après 1h45 de show.

Les absents ont toujours tort dit l’adage et ce soir là, il aura été permis de le vérifier, ce concert n’ayant sûrement plus jamais lieu à l’avenir. Au début du set, Jesper Binzer a même indiqué « Pas nostalgie ce soir. Anciennes chansons, nouvelle énergie » (sic) et c’est bien ainsi qu’il fallait le prendre. Merci messieurs pour cet immense moment de communion et de partage qui aura vu revenir certains spectateurs (dont je fais partie) à leurs jeunes années et leur aura permis d’effacer leurs cheveux blancs…


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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3 commentaires

User
Florent Dié
le 01 mai 2016 à 21:10
Et j'ai raté ça... <br />
Un jour je les verrai, oh oui, un jour.
User
Thierry
le 03 mai 2016 à 10:44
Sauf qu'il ne s'agit pas des 2 premiers albums mais du 3e et 4e...
User
Jérôme Sérignac
le 03 mai 2016 à 11:35
"Les deux premiers albums cultes". Il fallait comprendre les deux premiers albums "considérés" comme cultes. En effet, il y a bien eu deux autres auparavant : Call of the Wild (1986) et D.A.D Draws a Circle (1987). La tournure de la phrase peut induire en erreur. Bien vu Thierry ! ;-)<br />
<br />
@Florent : j'en suis sûr. ;-) Et je te le souhaite ! :-)
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