16 septembre 2016, 15:49

GWAR

"Battle Maximus" – (2013) Metal Blade Records


Joindre l’utile à l’agréable… Ecoutez l’album chroniqué en cliquant sur ce lien.

Si Alice Cooper est le chantre, le maître du grand-guignolesque, le pape du shock-rock, alors GWAR en est l’enfant sauvage, le bâtard terrible, l’immonde putréfaction née d’une erreur génétique. Réputé pour ses concerts "participatifs", le public étant généralement copieusement arrosé de faux fluides et matières corporelles (faites marcher votre imagination, tous y passent), la bande de Richmond en Virginie est également affublé de costumes destinés à les transformer en guerriers barbares intergalactiques obsédés sexuels et toxicomanes bienheureux et dont le leader-chanteur, Oderus Urungus, ainsi que ses ouailles n’ont aucune sympathie pour le genre humain. Voilà pour le topo général si certains ne connaissaient pas la bande de "joyeux drilles" qu’est GWAR, groupe fondé en 1984.

Et à lire cela, les néophytes se diront que les productions discographiques de GWAR doivent flirter avec la matière fécale. Alors, d’une certaine manière, le groupe s’en accommoderait très bien vu leurs goûts en la… matière, mais ce n’est pas le cas. C’est d’ailleurs tomber complètement à côté de la plaque que de penser cela. Car ce « Battle Maximus », paru en France le 16 septembre 2013, est un vrai grand disque de metal avec des riffs imparables, implacables, des rythmiques écrasantes et des soli parfaitement exécutés. L’ensemble des titres s’enchaîne sans temps mort pendant 50 minutes et le track-listing est parfaitement agencé.

Après une intro mettant en place le décorum, les hostilités démarrent tout de suite avec "Madness At The Core Of Time" et elles ne s’arrêtent qu’après "Fly Now", dernier titre du disque (ou pas si l’on a la version européenne de quatorze titres). Entre ces titres, on a une litanie ininterrompue de morceaux tous plus percutants les uns que les autres ("They Swallowed The Sun", "Torture" et ses harmonies parfaites (si si !), le solo d’intro sur "Battle Maximus" ou "Triumph Of The Pig Children" et ses cocasses dernières secondes pour n’en citer que quelques-uns).
C’est rare d’avoir une qualité et une intensité constantes sur un album. Ici pourtant, c’est le cas. Et de faire ses premiers pas sur cet album le guitariste Pustulus Maximus (en réalité, Brent Purgason de CANNIBAL CORPSE), et ses derniers, le seul membre d’origine restant, le chanteur Oderus nommé sur Terre Dave Brockie, décédant à l’âge de 50 ans d’une overdose d’héroïne. Dernier pied de nez aux membres fictifs de ce groupe tous plus débauchés et toxicomanes les uns que les autres ? Toujours est-il que c’est une triste perte, humainement et musicalement, GWAR étant venu avec ce « Battle Maximus » en remontrer à pas mal de groupes se prenant un peu trop au sérieux et ne livrant que des albums inférieurs à celui-ci.

"Madness At The Core Of The Time"


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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