15 octobre 2016, 8:34

UGLY KID JOE

+ DALLAS FRASCA + BLACKRAIN @ Paris (Elysée-Montmartre)

La soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices. Jugez donc. Un temps pas dégueu pour la saison en ce samedi soir, une affiche alléchante et plus efficace qu’un soin anti-âge en ce qui concerne le headliner du jour, mais également la perspective de redécouvrir un Elysée-Montmartre refait de fond en comble depuis le terrible incendie l’ayant laissé ravagé en 2011 et dont la réouverture a été pendant longtemps suspendue à diverses questions culturelles éventuellement, politiques certainement, financières assurément. Rouverte depuis le 15 septembre, c’est au tour d’UGLY KID JOE, DALLAS FRASCA et des Français de BLACKRAIN de nous accueillir dans ce temple de la musique metal, lui qui voyait plus souvent qu’à son tour défiler les plus grands noms du genre en ces lieux.



Début à 19h20 avec les Savoyards de BLACKRAIN. La bande à Swan lance d’entrée "Eat You Alive" devant une audience plus que clairsemée. S’ensuivent divers titres piochés pas au hasard dans leur répertoire, un temps de set aussi court ne pouvant être constitué autrement que des meilleurs titres à disposition. Ainsi, "Blast Me Up" ou bien "Rock My Funeral" pour clore le set permettent au groupe de récolter l’attention et les clameurs d’un public qui apprécie le groupe devant eux, pourtant desservi par un son qui tourne un peu, la faute à une salle pas encore remplie. Swan bafouille largement sur une présentation qui devait s’avérer millimétrée et finit par en rigoler (il semble d’ailleurs un peu nerveux, voire irrité ce soir). Faute avouée… Comme quoi, un poil de spontanéité sied mieux de temps en temps que des discours “copiés/collés” à la VOLBEAT ou METALLICA. A méditer… Quoiqu’il en soit, une ouverture très sympa et dont le dernier album, « Released », est une vraie réussite.



Je n’avais jamais entendu parler auparavant de DALLAS FRASCA et n’avait pas eu non plus le temps d’aller découvrir sur la toile ce que pouvait donner ce groupe. La surprise et la gifle associée n’en auront été que plus retentissantes ce soir. Originaire de Melbourne en Australie, le trio est d’une redoutable efficacité. L’édition américaine du magazine Rolling Stone décrit le groupe comme « Janis Joplin et Angus Young ayant un bébé et qui le font baptiser au bourbon ». C’est pas faux. La voix de Dallas est d’une puissance qu’on n'entend que rarement et me fait penser à une Beth Hart déjantée couplée à une Tina Turner pour la crinière (blonde cependant) qu’elle arbore. Le guitariste, Jeff Curran, est une bête de foire (dans le bon sens s’entend). Déjà, quand on joue en mode gaucher sur une Gibson inversée et dont les cordes sont elles aussi inversées, ça étonne. Si on ajoute que grâce à la magie des effets à sa disposition, il s’occupe d’assurer les parties dévolues habituellement à un bassiste, on comprend mieux ma description du départ. Le parterre s’est considérablement rempli  et DALLAS FRASCA va très consciencieusement mettre le public de son côté grâce à son entrain, la qualité de ses compositions et par le capital sympathie de sa chanteuse (quelques apartés en français n’y sont pas non plus étrangers). Elle réussira ainsi tour à tour à faire applaudir le public en cadence, viendra taper la chansonnette au milieu de la fosse et fera s’asseoir toute l’assistance présente pour un petit gimmick scénique. On retiendra plus précisément les titres "Wasting Time", qui installera vraiment la puissance du groupe, "Anything Left To Wonder" en mash-up avec "Nutbush City Limits", classique de Tina Turner et un final élégant sur "All My Love". A revoir ab-so-lu-ment lors de leur prochain passage en nos contrées.



Changement de plateau rapide et le backdrop représentant “Joe Le Laid” (affublé des cornes de la mascotte “Snaggletooth” chère à ce regretté Lemmy) fait face au public avant que les lumières ne s’éteignent et que le public ne se manifeste bruyamment. Quel plaisir de revoir en France UGLY KID JOE… En région parisienne, le quintet californien avait effectué son retour dans la petite (mais néanmoins très accueillante) salle du Forum en proche banlieue. Cette fois, c’est dans le superbe et rénové Elysée-Montmartre que le groupe revient. Ce soir, c’est quasi-complet et le public va s’avérer être très participatif et fera honneur à la tête d’affiche. UGLY KID JOE se le met d’ailleurs dans la poche dès le premier morceau, "Neighbor", parfait pour entamer un set et mettre la pression. Les Américains alterneront extraits de leurs récentes sorties discographiques : "No One Survives" enchaîné par un excellent "Devil’s Paradise", tous deux tirés de l’EP « Stairway To Hell », et "She’s Already Gone" de l’album « Uglier Than They Used To Be » sorti l’an dernier avec ses classiques.

8 titres sur 13 que compte le culte « America’s Least Wanted » de 1992 (dont l’efficace "Goddamn Devil" ou "Come Tomorrow" en acoustique), 5 pour « Menace To Sobriety » avec, entre autres, "Milkman’s Son" ou "Jesus Rode A Harley" pour n’en citer que deux. Des reprises – évidentes – au programme : "Cat’s In The Cradle" bien sûr et "Ace Of Spades" de MOTÖRHEAD (présente sur le dernier album et qui, pour mémoire, avait été interprétée au Wacken 2013 en compagnie de Phil Campbell, rien que ça). Le début de la chanson sera jouée en acoustique avant d’être électriquement reprise plus tard (et en entier). Le public est chaud-bouillant, l’absence de crash-barrière permettant à certains fans de monter sur scène qui pour slammer, qui pour faire un bisou aux musiciens (si si !), le tout sous l’œil bienveillant et presque paternaliste du chanteur Whitfield Crane. Très nonchalant tout le long du set, il maîtrise son sujet à la perfection et c'est un vrai leader. Chacune de ses interventions est préparée – qui fonctionne bien sûr – et sait s’adapter. Quel plaisir aussi de voir évoluer à ses côtés les indéboulonnables Klaus Eichstadt (guitare) ainsi que le bassiste Cordell Crockett (non, rien à voir avec Sonny). Le groupe est très à l’aise et absorbe l’énergie qui lui est envoyée de la salle. Le bilan du set est une prestation d’1h40 pour 22 morceaux (cf. le détail en fin de page) avec "Everything About You" en final, laissant le public ravi et prêt à les accueillir de nouveau au plus vite. Pour certains, cela a été l’occasion de se (re)plonger dans le passé et à d’autres de pouvoir enfin voir ces “sales” en scène. Messieurs, revenez quand vous voulez !

Set-lists - Portfolio par Axelle Quétier


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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