8 avril 2017, 23:19

AMON AMARTH + DARK TRANQUILLITY

+ OMNIUM GATHERUM @ Toulouse (le Bikini)

C’est un Bikini qui affiche complet pour le passage à Toulouse de la tournée européenne d’AMON AMARTH. C’est vrai que ça fait quelque temps qu’il n’était pas venu dans le coin et que le groupe s’est affirmé depuis comme une valeur sûre du death metal mélodique, attirant une foule de fans de plus en plus nombreuse. Ce soir, il suffit de compter le nombre de T-shirts aux couleurs du groupe arborés par beaucoup, on se croirait à un concert de MAIDEN, c’est le même genre de passion, mais rien d’étonnant, ça fait 25 piges et dix albums que le groupe existe.
 


Pour le coup, les Suédois se sont entourés de deux autres groupes scandinaves qui font aussi dans le death mélodique, mais pas le même, chacun a sa personnalité. Charge à OMNIUM GATHERUM, groupe finlandais, d’ouvrir la soirée. Ca commence à 100 à l’heure avec "The Pit", le premier titre de leur dernier album paru en février 2016. L’accueil est chaleureux, le public dresse fièrement ses cornes dès que le chanteur Jukka Pelkonen le lui demande. Pas mal pour une entame de soirée, ça joue bien comme il faut, tout le monde est content. Enfin presque, le son est plutôt brouillon, presque dégueulasse même, à des lieues de celui bien plus léché de leurs albums. On voit que les guitaristes en mettent partout, avec pas mal de tapping, mais on ne l’entend presque pas et c’est vraiment dommage. A quoi ça sert de mettre plusieurs groupes en première partie si c’est pour qu’ils aient un son pourri ?
 


Vient le tour de DARK TRANQUILLITY. Les Suédois, pionniers du death metal médodique, sont déjà venus secouer leur tignasse au Bikini, mais c’était dans l’ancien, celui qui a été soufflé par l’explosion d’AZF en 2001, c’est dire si ça remonte. Tout de suite, on est rassuré par le son bien plus clair, tant mieux pour nos feuilles. On a changé de dimension, Les fréquences des instruments sont plus distinctes, notamment celles des guitares. Heureusement car les solos sont inspirés, avec un son plus clair qu’à l’accoutumée, venu tout droit d’il y a des lustres. Derrière, des images sont projetées sur un écran, animations, morceaux de clip, bouts de paroles apportant un soutien certain au groupe. Très efficace, le groupe finit de chauffer la salle, le public est ravi et prêt pour la suite.



Deux petits escaliers devant un immense bout de casque, sur lequel trône la batterie, avec deux immenses cornes de chaque côté, des grands barbus chevelus habillés en noir, c’est bien AMON AMARTH. Les premières mesures de "The Pursuit Of The Vikings" résonnent dans un Bikini surchauffé et les fans sont déjà à fond. Les premiers rangs ressemblent à une mer démontée, une masse de guerriers pleine de sueur et de testostérone qui remue dans tous les sens et hurle déjà les mélodies. Ça va être comme ça pendant une heure et demie. Face à cet élément déchaîné, Johan Hegg mène bien sa barque, il a dû barrer des drakkars dans une autre vie. On dirait même qu’il joue à Johan-a-dit. Dès qu’il gueule « Scream ! », tout le monde hurle, lève les mains, chante. Quand il beugle « Raise your horns ! », avec à la main une corne qui doit remplir un flight case à elle toute seule, certains lèvent aussi une corne, beaucoup plus petite il est vrai, sans doute un souvenir de colo dans les Pyrénées.



Il faut dire qu’il est gentil aussi, sous ses dehors bourrus et sa voix fâchée, à dire que Toulouse a le meilleur public, qu’il est exceptionnel même, ça fait plaisir aux fans qui le croient et ça mange pas de pain. Il rajoute que le groupe n’est pas venu ici depuis longtemps et qu’il n’attendra pas autant pour envahir à nouveau la Ville Rose, et c’est tant mieux. Si la foule est dans cet état, c’est que la musique d’AMON AMARTH, même si elle est des plus heavy, regorge de mélodies aussi efficaces qu’entraînantes, idéales pour être reprises par la foule pendant les concerts.
Ce soir, le son est surpuissant et clair, le show est carré, la set-list est bien équilibrée entre titres de bûcherons et chansons d’ogres, avec d’excellentes parties de guitares, des soli abattus à un ou deux et un excellent batteur. Quant au bassiste, il est là et se démène, même si on ne l’entend pas franchement.

Et puis, il y a le spectacle. Là encore, AMON AMARTH ne fait pas semblant. Les tonalités variées du light-show subliment la musique, d’énormes éruptions de fumée dignes des geysers islandais jaillissent de la scène et il se dégage des scènes de grosse baston avec Musclor peintes sur les immenses rideaux de fond de scène un sentiment de puissance. On n’oubliera pas les techniciens habilement grimés qui viennent se battre à l’épée, tenir en joue le public avec des arcs bandés ou encore le menacer avec un masque de vilain cornu, un gros ventre et une lance, tel un Belzébuth du Nord pas vraiment venu pour danser la salsa.
Après trois derniers morceaux en deux rappels, le groupe quitte la scène, content de lui, et les fans la salle, vidés après avoir survécu à cette épique bataille. Une de celles qu’ils raconteront certainement pendant longtemps.


Photos par Ludovic Fabre - Galerie complète dans le portfolio


Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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