17 mars 2017, 12:23

WARBRINGER

"Woe To The Vanquished"

Album : Woe To The Vanquished

Pas assez connus à mon goût en nos contrées (et je suis sûr de ne pas être le seul à partager ce point de vue), les Américains WARBRINGER approchent de la décade artistique. Et de livrer avec ce « Woe To The Vanquished » leur 5ème bataille. Et tout le mal que l’on peut leur souhaiter est d’obtenir une reconnaissance à la hauteur de leur talent. Car les cinq membres en ont à revendre. Emmenés au front par le chanteur John Kevill, WARBRINGER reste avec ce disque dans les sentiers battus qu’il arpente et connait bien, à savoir ceux de la guerre, étant abonné aux morceaux y faisant référence. Ecoute et analyse du bataillon de chansons que forme ce disque. En avant marche !

Morceau d’ouverture, "Silhouettes" a également été choisi comme single. Les silhouettes évoquées dans le texte sont celles de soldats morts au front et l’action se situe après une explosion nucléaire. L’entrée en matière est rude et de bon augure quant à la suite du propos. Ok pour les soldats morts (façon de parler bien sûr) mais quid de ce qu’il advient des perdants après la guerre ? C’est ce que "Woe To The Vanquished" (Malheur au vaincu) s’efforce de décrire. Le riff est féroce, à la limite du death et cette chanson fera bel effet en concert. Ecart de ligne éditoriale avec "Remain Violent" qui traite de l’abus d’autorité de certaines forces de police sur les citoyens. Détournant la phrase « vous avez le droit de garder le silence » (you have the right to remain silent), en « vous avez le droit de rester violent » (you have the right to remain violent), le propos est direct et ne s’encombre pas du reste. Retour en terrain balisé avec "Shellfire", titre qui relate les actions menées au front par les soldats et le – mauvais – traitement qui leur est réservé à leur retour dans le civil. On a déjà pu avoir un aperçu en images de ce genre de situation dans le célèbre film Rambo et en musique avec "Disposable Heroes" sorti par METALLICA en 1986 sur l’album « Master Of Puppets », si tant est qu’il faille le rappeler. Un tueur à gages qui raconte son métier (si on considère que cela en soit un mais il paraît qu’il n’y a pas de sot métier), est le sujet de "Descending Blade", morceau ultra-rapide dont le solo évoque l’un de ceux livrés par le duo Hanneman-King chez SLAYER. L’histoire se termine par la mort du dit tueur à gages. L’arroseur arrosé en quelque sorte…  Avec "Spectral Asylum", le thème de la schizophrénie se voit abordé et si les paroles des autres morceaux sont travaillées, ces dernières sont à la limite de la caricature et pas du tout recherchées. Un bémol donc bien que la musique qui accompagne le texte soit convaincante. Départ en croisade pour les américains ? "Divinity Of Flesh" permet de se poser la question, ce titre abordant le culte d’un dieu alors que pour le parolier, l’être de chair représente la connaissance et devrait être glorifiée en lieu et place d’une force supérieure invisible. Voilà de quoi alimenter la conversation d’un dîner entre amis si besoin. Kevill pousse à fond dans les aigus pour un rendu efficace. La dernière pièce d’artillerie du disque est LE morceau qui sera à retenir de cette fournée de pains dans les dents. S’étirant sur plus de 11 minutes, "When The Guns Fell Silent" est divisée en 5 chapitres distinctes, permettant d’installer climats et ambiances diverses. Que ce soit lors de parties narratives ou bien musicales et – forcément dirais-je – épiques, la longueur permet d’asseoir le propos tant au niveau textes que musique et aboutit à l’arrivée à une très bonne chanson que l’on ne voit pas passée au final.

On aurait aimé qu’elle apparaisse avant dans le track-listing et finir l’écoute par un titre rapide en forme d’ "attaque éclair" mais c’est un point de vue subjectif et qui n’a, semble-t-il, pas été retenu par le groupe. On ne lui en tiendra pas rigueur car « Woe To The Vanquished » est un album solide (les précédents ne le sont pas moins au demeurant), gavé de parties de guitare excellentes et d’une section rythmique qui prétend à de hautes distinctions et qui, on l’espère, verra WARBRINGER s’établir plus fermement dans le clan des groupes thrash sur qui on doit compter, en dehors du cercle fermé des adorateurs s’entend. Le groupe fera la promotion de son nouvel album en France lors de trois dates en avril (Nantes, Puget et Paris) en compagnie de HAVOK notamment et nous vous invitons vivement à aller y faire un tour.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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