Bien que sa création soit récente puisqu’elle ne remonte qu’à 2012, AVATARIUM a déjà fait paraître trois albums et deux EP. C’est donc sur un rythme de croisière assez soutenu que nous avons une livraison d’albums tous les deux ans de la part des Suédois. Le précédent, « The Girl With The Raven Mask », avait fait forte impression et ce n’est pas « Hurricanes And Halos » qui va changer la donne. Leif Edling (CANDLEMASS) a confié la basse au nouveau venu Mats Rydström mais conserve la mainmise sur le côté créatif car il signe à lui seul six des huit titres de ce nouvel album.
L’étiquette doom est accolée à la formation et bien que des réminiscences se fassent entendre (bon OK, de grosses réminiscences), ce serait une erreur de cantonner son style qu’à cela. C’est d’ailleurs avec un titre rapide et bien heavy que l’on démarre, "Into The Fire - Into The Storm". Les premières phrases à peine entonnées et l’on est à nouveau emporté et envoûté par la voix de Jennie-Ann Smith, aussi belle qu’elle est talentueuse. "The Starless Sleep" est du même tonneau, court et concis, dont les arrangements et les guitares évoquent l’esprit fantomatique de leurs compatriotes de GHOST.
Comme un road-trip sous acides aux confins du Moyen-Orient, "Road To Jerusalem" est un titre planant que les chœurs situés après le break transcendent. Suivent le long "Medusa Child" qui se divise en deux parties distinctes, la première bénéficiant d’un refrain imparable dont les voix des petites filles qui le reprennent apportent une touche sombre et un peu dérangeante mais qui se montre très efficace et permet d’introduire la deuxième partie, totalement instrumentale et toute en montée en puissance. Les sonorités d’orgues Hammond joués par Carl Westholm sont bien mises en avant sur "The Sky At The Bottom Of The Sea" dont certains plans de guitares font penser à d’autres entendus sur le premier album de… GHOST. Loin d’être un problème car les deux formations évoluent un peu dans la même mouvance artistique (en termes de son j’entends et pas de style). Mais comme l’un est déjà passé par là avant, ben voilà quoi…
AVATARIUM sait varier les ambiances et c’est dans un esprit feutré qu’est proposé le morceau "When Breath Turns To Air" que Jennie-Ann susurre plus qu’elle ne le chante. "A Kiss (From The End Of The World)" et ses guitares "fuzzées" à l’envi (très bon travail de Marcus Jidell au passage) plombent le titre dans le bon sens (tout comme l’album) et on retrouve vraiment la "patte" AVATARIUM, donc celle de Leif Edling. Bémol : même s’il s’agit d’un bon titre, on a déjà entendu cela précédemment. L’album se referme sur le mystique et éponyme "Hurricane And Halos" où l’on perçoit bien plus les "Halos" que les "Hurricanes". Instrumental et triste au possible, une belle conclusion pour un disque qui s’écoute si facilement et avec tant de fluidité qu’à la fin des 44 minutes le constituant, c’est sur la touche "replay" que l’on pose notre doigt.
Des moments d’une fulgurante beauté et mis en exergue par la voix envoûtante de Jennie-Ann Smith (et en parallèle, quelques redites du précédent disque) font de ce « Hurricane And Halos » une réalisation forte et qui bénéficie d’une empreinte bien distincte d’autres formations.
Reste à attendre AVATARIUM sur scène pour promouvoir ce disque, s’il vous plaît !
