6 septembre 2017, 15:40

LIONHEART

• "Second Nature"

Album : Second Nature

Seconde nature, résurrection ou bien Phoenix, appelez le groupe comme vous le souhaitez. Explication : créé par Dennis Stratton en 1980 après son limogeage d’IRON MAIDEN, le groupe LIONHEART a sorti en 1984 un unique album « Hot Tonight » (réédité chez Rock Candy en 2012). Malgré le beau succès d’estime rencontré par ce disque et de nombreux concerts donnés, l’annulation d’une tournée en commun avec KANSAS et FOREIGNER aura eu raison de la carrière du groupe qui se perdra dans les limbes pour n’en plus ressortir. C’est du moins ce que tout un chacun prenait pour définitif, Dennis Stratton en tête. Puis, deux demandes en 2016, pour voir LIONHEART se reformer afin de jouer aux festivals Rockingham en Angleterre et Sweden Rock en Suède, ont rallumé la flamme et remis du baume au cœur (de lion) pour que Dennis et ses comparses s’attèlent à la composition d’un nouvel album.

Et c’est chose faite avec « Second Nature » sur le label AOR Heaven, qui porte le nom idéal pour prétendre à la distribution de ce disque. Dennis Stratton s’est maintes fois exprimé sur son départ d’IRON MAIDEN, lié en partie à ses préférences musicales, très rock classique et mélodique, citant au passage QUEEN ou EAGLES pour ses affinités auditives. Et de mélodie, il en est largement question ici. Après une intro pas indispensable mais qui ne fait pas tâche, on démarre avec "Give Me The Light" et son refrain arraché aux années 80, à grands renforts de synthés datés et kitsch mais qui s’accordent à l’ensemble. Cela pourra surprendre l’auditeur dans un premier temps mais un charme certain opère ici. Le single "Don’t Pay The Ferryman" est dans la même veine. L’excellente "Angels With Dirty Faces" laisse éclater la voix de Lee Small qui s’adapte très bien à ce style et c’est avec ce genre de titre que l’on se rend compte de la puissance que peut avoir un tel groupe en live lors d’un festival comme le Sweden Rock (qui fait de l’AOR sa spécialité).
"30 Years" met une pointe de piment dans la sauce et c’est ce qui manque un peu sur l’ensemble de ce disque, un peu de "burnes" (désolé mesdames). Un interlude ensuite avec l’instrumental "On Our Way" qui rappelle – de loin – l’échange de Dave Murray et Adrian Smith sur la tournée "Somewhere On Tour 86-87" (un motif repris plus tard par NIGHTWISH sous le titre "Walking In The Air").
Rien de spécial à noter pour le titre "Second Nature", il revient sur le terrain foulé depuis le début de ce disque. A noter que la production signée par le guitariste du groupe, Steve Mann, est propre et souligne bien les guitares en les faisant sonner de la manière la plus appropriée qui soit. "Prisoner" se zappe assez vite (chanson un peu redondante sous certains aspects), et laisse place à la ballade "Every Boy In Town" qui, si elle est bien troussée, n’en est pas moins dispensable. Le lifting façon 80’s se poursuit pendant "Time Is Watching" (un titre approprié d’ailleurs vu le contexte), et "Heartbeat Radio" est trop pop pour être honnête sur un disque de hard rock qui se tient bien.
On passe donc à "Lionheart", titre-éponyme qui laisse transparaître comme une impression de facilité à son écoute. A leur décharge, difficile de trop se diversifier de par le style recherché, cible qui est atteinte ici dans sa globalité. L’album s’achève sur une "Reprise" qui est, là encore, un moment dont on aurait pu se passer.

Avec quelques fautes dans la track-list dues en partie à des titres pas indispensables, ce « Second Nature » n’obtient pas la note qu’il mériterait sans ces "accrocs". Malgré tout, il bénéficie de suffisamment de qualités, la sincérité en tête, pour prétendre à ravir nombre d’amateurs du genre ou bien d’anciens fans nostalgiques de cette formation du début des années 80.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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