20 octobre 2017, 8:17

Bruce Dickinson

• "Soloworks 1990-2005"

Album : Soloworks 1990-2005

A l’occasion de la réédition de la discographie solo de Bruce Dickinson (IRON MAIDEN) par BMG et qui sortira le 27 octobre, retour sur les albums que vous retrouverez en coffret intégral édition limitée ou à l’unité selon votre choix. Le coffret contient en plus un poster double face.

« Tattoed Millionaire »
Paru en mai 1990 alors que Bruce fait encore partie d’IRON MAIDEN, ce premier galop d’essai en solo prend le fan à contrepied, le style développé sur ce disque étant aux antipodes de ce que l’on a pu entendre jusque-là chez La Vierge De Fer (quoiqu’à la réflexion, « No Prayer For The Dying » paru la même année est également brut de décoffrage). Il s’entoure ici de deux jeunes musiciens et d’un vieux pote à lui à la guitare : Janick Gers. Ex-GILLAN et WHITE SPIRIT, le gaillard est un vieux briscard qui songe à raccrocher les gants mais Bruce lui offre une deuxième jeunesse et la suite, tout le monde la connait car il sera en parallèle embauché par IRON MAIDEN, qu’il n’a ensuite plus quitté. Produit par Chris Tsangarides, ce disque montre un Bruce qui se lâche totalement, se fait plaisir et nous fait plaisir par la même occasion. Frais, rock'n'roll en diable, drôle dans certains de ses textes (Dickinson sort à la même époque deux livres hilarants narrant les aventures d’un Lord travesti et priapique et de son majordome totalement loufoque), « Tattooed Millionaire » fait un bien fou à l’écoute et n’a pas pris une ride en près de 30 ans.
A écouter en priorité : ''Son Of A Gun'', ''Born In '58'', ''Dive! Dive! Dive!'', ''No Lies''.

« Balls To Picasso »
C’est en 1994, soit un an après son départ d’IRON MAIDEN, que sort « Balls To Picasso », second album qui le voit revenir à un propos plus metal que le précédent et qui expérimente quelques sonorités lourdes et des ambiances sombres. Le premier titre, ''Cyclops'', en est l’illustration parfaite. Il s’associe sur ce disque à un guitariste quasi inconnu, Roy Z., avec qui il collaborera à nouveau de façon magistrale. L’album contient de la noirceur comme dit plus haut et reflète sans nul doute l’état d’esprit du vocaliste à cette période. Composé intégralement par Bruce et Roy Z. à l’exception de la ballade ''Tears Of The Dragon'' écrite en solo, on peut noter qu’Austin, l’un de ses fils, est crédité sur le titre ''Laughing In The Hiding Bush'' car ce dernier a la paternité de la phrase « The joker is back ! », qu’il a prononcée en jouant avec son père et en surgissant d’une cachette. Ce disque ne rencontra pas un grand succès, quand bien même le chanteur avait un patronyme connu et faisait partie précédemment d’un groupe au nom pourtant extrêmement vendeur. La faute en partie à la vague grunge qui est alors en plein essor (la sphère de tous les groupes heavy metal prendra cher) et c’est à cette même époque que Bruce obtient sa licence de pilote afin de faire voler de petits avions. Le début d’une autre grande aventure… « Aces High ! ».
A écouter en priorité : ''Cyclops'', ''Laughing In The Hiding Bush'', ''Change Of Heart'', ''Shoot All The Clowns''.

« Skunkworks »
Exit Roy Z. (momentanément) et place à la jeunesse ! Bruce veut retrouver l’esprit d’un groupe « qui n’en veut » et s’entoure pour ce faire de jeunots (tous ont alors à peine la vingtaine), pour enregistrer « Skunkworks », l’album le plus atypique de sa discographie quand certains diront le moins bon. Il est juste différent mais la différence fait peur aux gens, c’est bien connu, et il n’en est pas moins bon pour autant. Il sonne en fait de manière très brute et ne s’embarrasse pas de fioritures sonores inutiles. Il est également intéressant d’écouter les reprises d’IRON MAIDEN qu’a joué le groupe sur cette tournée, leur donnant une teinte si différente des originales que l’on a peine à y retrouver ses petits. Tête brûlée mais casqué de bleu, Bruce et son groupe iront jouer à Sarajevo, alors en pleine guerre civile, se déplaçant en engin blindé pour rejoindre la salle de concert et offrir aux fans un concert qu’ils n’oublieront jamais. Un documentaire sur cet incroyable périple sortira prochainement et s’intitule fort à propos « Scream For Me Sarajevo ».
A écouter en priorité : ''Back From The Edge'', ''Solar Confinement'', ''Meltdown'', ''Innerspace''.

« Accident Of Birth »
La formule "Carte jeune" ne convient finalement pas et Bruce Dickinson, que l’on sait peu enclin à tenir en place, rappelle Roy Z. et convie aux festivités Adrian Smith, son ancien complice au sein d’IRON MAIDEN. Cette association d’agents à fort potentiel inflammable va donner naissance en 1997 à un classique, rien de moins. Du son des guitares (les deux font des ravages, tant en rythmique qu’en solo), aux mélodies des compositions, tout est fait pour s’insinuer dans la tête et faire de certaines chansons des hymnes. C’est l’album le plus personnel du vocaliste si on tient compte des paroles et que l’on s’intéresse également à sa vie et sa carrière. Si quelques morceaux sont plus alambiqués et moins marquants que d’autres plus directs, c’est surtout la faute à la surpuissance de certaines chansons et non pas un manque d’efficacité des autres. « Accident Of Birth » n’est pas un accident le cas présent et comme cela était écrit, cela devait se faire. « So it shall be written, so it shall be done… »
A écouter en priorité : ''Darkside Of Aquarius'', ''Road To Hell'', ''Accident Of Birth'', ''The Magician''.

« The Chemical Wedding »
Sorti en 1998, soit à peine un an après « Accident Of Birth » (compositeurs prolixes que sont Z. et Dickinson), il ne reste alors que peu de temps avant que Air Raid Siren (l’un des surnoms de Bruce) et Adrian Smith ne rejoignent le giron de leur ancien groupe, et les compères trouvent le temps d’enregistrer un véritable chef d’œuvre intitulé « The Chemical Wedding ». Le fidèle Roy Z. est toujours présent et le trio va graver tellement solide qu’on ne sait de quel mariage chimique il est issu. On imagine bien au même moment dans son coin un Steve Harris fulminer de son côté et être jaloux de ce formidable album et dont le groupe est quasiment au point mort, exsangue et qui aimerait bien retrouver un second souffle. Battre le fer ("Iron" dans la langue de Shakespeare…) tant qu’il est encore chaud, voilà qui s’avère concluant ma foi. Assurément le plus metal de ses disques, il fait plusieurs fois référence à Aleister Crowley, chantre de la magie noire et un personnage que Bruce mettra à l’écran en 2008 dans le film Le Diable Dans Le Sang (The Chemical Wedding en V.O.). Un live témoignera ensuite de cette tournée, "Scream For Me Brazil". Ce sera la première fois pour cette réédition qu’il sortira au format vinyl.
A écouter en priorité : ''The Chemical Wedding'', ''Book Of Thel'', ''Gates Of Urizen'', ''Trumpets Of Jericho''.

« Tyranny Of Souls »
Un poil occupé par son poste retrouvé chez IRON MAIDEN et une carrière parallèle de pilote de ligne (oui, le monsieur est passé du coucou de tourisme au vol long courrier, rien que ça), il s’écoule 7 ans jusqu’à la sortie de « Tyranny Of Souls », dernier album solo (en date) encore et toujours amené à la vie avec son fidèle compagnon Roy Z. qui se charge aussi de la production. Si IRON MAIDEN commence à naviguer sérieusement dans les eaux du rock progressif depuis « Dance Of Death » et, plus marqué encore en 2006, sur « A Matter Of Life And Death », Bruce lui, lâche les chiens de guerre et accouche d’un disque particulièrement heavy et qui n’a aucune réminiscence de son groupe principal, un fait à souligner qui rajoute une plus-value non négligeable à la qualité de l’entreprise. C’est jusqu’à aujourd’hui le dernier témoignage solo de l’homme, bien qu’un nouvel album et une tournée solo aient été dans les tuyaux il y a quelques années de cela selon certaines sources bien informées. Ce doit être coincé quelque part mais on connait le gaillard, ça finira bien par sortir à un moment ou à un autre… Tout comme le précédent, ce sera la première fois que cet album sortira en vinyl.
A écouter en priorité : ''Abduction'', ''Navigate The Seas Of The Sun'', ''Power Of The Sun'', '' Tyranny Of Souls''.

Pour ceux qui souhaiteraient explorer plus avant la discographie de Bruce, les quatre premiers albums ont été réédités en 2005 au format double CD sur le label Sanctuary avec de nombreux bonus, versions démo et alternatives ainsi que des titres en live.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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