Troisième volet de la trilogie amorcée en 2015, « The New Reality » fait suite à « The Key » et « Resurrection » parus chacun à un an d’intervalle. Pour rappel, OPERATION: MINDCRIME est un projet initié par le chanteur Geoff Tate, ancien membre de QUEENSRYCHE. Pour ce qui est du groupe qui joue sur ce triptyque, c’est un peu le "who’s who" du metal. Kelly Gray (ex-QUEENSRYCHE lui aussi), Brian Tichy (THE DEAD DAISIES, ex-WHITESNAKE), Simon Wright (ex-AC/DC), David Ellefson (MEGADETH) entre autres pour ne citer que ceux-là. Concernant ce projet, vivra-t-il dans le temps ? Eh bien non, Geoff Tate ayant annoncé récemment que le "groupe" OPERATION: MINDCRIME cesserait d’exister après la parution de ce troisième et dernier épisode.
Comment se termine l’histoire alors ? De façon assez tragique si l’on s’en réfère à la qualité globale de ce disque. Si « The Key » et « Resurrection » avaient de grandes qualités, tant dans l’écriture et l’inspiration que dans l’interprétation, sur « The New Reality » il n’en est rien. Du moins en termes de composition car la production est à la hauteur, les musiciens font encore une fois très bien leur travail et on n’en attendait pas moins de la part des professionnels aguerris qu’ils sont. En une heure de temps (qui semble plus longue d’ailleurs…), il ne se passe rien.
De style progressif, il n’est question ici sauf si c’est d’ennui dont on parle et il ne fait que grandir au fur et à mesure des pistes. La trilogie a été enregistrée en même temps et les chansons de ce disque ont donc déjà deux ans. Impossible pour Tate de ne pas avoir eu assez de recul sur ce matériel et ne pas avoir ressenti une dégradation flagrante en comparaison avec les chansons des deux autres disques. C’est vraiment dommage, au vu de l’intérêt que l’on a pu porter aux deux premiers épisodes, d’être aussi déçu par une fin comme celle-là. Le pur fan lui, se consolera s’il s’est procuré l’édition japonaise et qui contient un titre bonus, ''Take Hold Of The Flame'', en version acoustique, emprunté au répertoire de l’ancien groupe de Tate. C’est dire …
Fan de QUEENSRYCHE, et donc par extension, du travail de Geoff Tate depuis de très nombreuses années, j’avoue avoir eu du mal à écrire cette chronique car vraiment emballé par les deux volumes précédents et ô combien dépité par celui-ci, n’arrivant pas à lui trouver une quelconque flamme et once de passion, d’intérêt, venant de son contenu. Les détracteurs de Tate vont donc pouvoir gloser à discrétion (impossible de leur donner tort cette fois) et les fans, se lamenter un peu plus sur ce qui n’est plus et ne sera peut-être plus à l’avenir, bien qu’ici on s’en réjouisse presque.