12 décembre 2017, 14:27

THE WALKING DEAD ORCHESTRA

• Interview Florian & Pierrick

Derrière ce nom faisant inévitablement penser à une certaine série TV, se cache un groupe mélangeant un deathcore bien comme il faut avec un brutal death à point. Mais il y a aussi des musiciens très agréables avec qui nous avons partagé un moment sympathique et ce dans le bunker anti-zombies du Black Dog. Il faut aussi avouer que faire une interview dédiée au metal extrême ça change un peu de la routine...



Pensez-vous que le metal extrême soit un style sous-médiatisé ? N’est-ce pas un frein pour vous faire connaitre ?
Pierrick : Oui c’est sous-médiatisé, en France du moins. Après, les magazines spécialisés il y en a quand même, ce n’est pas la disette non plus !
Florian : Au niveau visibilité cela peut poser un problème oui, après, tout dépend de ton ambition de développement. Le nôtre est je pense normal, et on essaie de faire connaitre notre projet pour avancer et vivre des choses plus intéressantes… et plus professionnelles aussi. Donc effectivement cela peut être un frein.

Votre nouvel album est sorti le 13 octobre dernier, vous avez dû avoir déjà pas mal de retours j’imagine, comment sont-ils ?
Pierrick : Positifs ! En tout cas il y en a eu plus que de négatifs.
Florian : Globalement on a eu de bonnes chroniques, bien poussées et intelligentes je trouve, notamment aux Etats-Unis et aussi en Europe. En termes de fan ça va, après c’est toujours partagé, chacun a sa vision du style et du groupe en lui-même.

L’album possède-t-il un thème général ?
Pierrick : Général non, mais il y a un fil conducteur. En fait c’est une histoire qui a été imaginée par Cédric le batteur et Jean-Baptiste le guitariste, tout un univers a été créé et on essaie de développer tout cela, morceau par morceau, et pochette par pochette, t-shirts et compagnie. C’est assez riche mais on peut retrouver aussi certaines critiques vis-à-vis de la société, sans trop rentrer dans les détails car nous n’avons pas de position politique, on retrouvera certaines choses qui sont d’actualités à travers nos histoires, il faut fouiller un peu c’est très subtil.

Coté label vous êtes passé de Klonosphere à Unique Leader Records, peut-on revenir sur ce changement ?
Pierrick : On était chez Klonosphere et distribué par Season Of Mist mais au bout d’un moment on s’est retrouvé sans label. Du coup pour le deuxième album on s’est mis à la recherche d’un nouveau. Nous avons envoyé pas mal de demandes et Unique Leader nous a répondu favorablement. En fait, ils avaient déjà des vues sur THE WALKING DEAD ORCHESTRA depuis un petit moment, ils suivaient notre actualité. Cela date de notre tournée avec INTERNAL BLEEDING et BROKEN HOPE, pendant la tournée Unique Leader a demandé à INTERNAL BLEEDING des nouvelles de notre groupe pour savoir ce que ça donnait sur scène. Quand on a su cela, on s’est dit qu’il fallait vite leur envoyer un mail (rires). Aussi le label a été cool avec nous, ils nous ont accordé une grande confiance. Donc on gagne en crédibilité, en distribution mondiale et cela nous permet de voir comment ça se passe de l’autre côté de l’Atlantique.

Avez-vous cherché aussi dans l’hexagone ?
Pierrick : On a fait les deux, mais on n’a pas eu énormément de réponses à vrai dire, c’est surtout Unique Leader qui nous a répondu et eux c’était « on vous veut ! ». On a eu d’autres réponses mais un peu évasives, donc on n’allait pas attendre d’avoir d’autres choix.

Dans quelle mesure vos récents changements de line-up ont-ils eu une influence sur la composition et la sortie de votre nouvel album ?
Florian : Je suis arrivé dans le groupe en janvier 2016, Pierrick lui en janvier 2017, on a retrouvé Kevin qui était donc le premier guitariste à la base, il était parti en 2012 puis revenu pour le second album. Aujourd’hui on se retrouve avec un line-up qui nous plaît totalement, on est allé dans cette album très facilement, c’est le renouveau du groupe !
Pierrick : Le groupe a retrouvé une unité et cela s’entend, on se sent bien et le fait de se retrouver tous ensemble c’est cool et on s’écoute, il y a vraiment un côté famille.

Et avec du recul que pensez-vous de « Architects Of Destruction »​, votre album précédent ?
Pierrick : On l’aime bien, c’est un plaisir de le jouer. Le seul truc, à mon avis, c’est que le dernier album est plus mature dans la composition. C’est aussi une autre ambiance, je vais donc avoir tendance à le préférer lui, l’autre étant un peu plus "jeune". Aussi, effectivement, le dernier album je suis dessus donc je ne serais peut-être pas entièrement objectif. En tout cas on s’y retrouve car « Architects Of Destruction » nous ressemble dans nos influences de bases, connaissant JB et Kevin depuis qu’on est gamin nous avons écouté des groupes old-school en grandissant.
Florian : Pour moi c’est vraiment un bon album, après il pourrait être encore mieux produit, encore plus travaillé ou remixé, mais en tout cas l’interpréter en live c’est juste un plaisir.



 

Que s’est-il passé avec votre chanteur Slava Antonenko ? Il est arrivé en juillet 2015 et remplacé en février 2016 par toi Florian, quel fut l’impact sur le nouvel album ?
Florian : Slava est resté que quelques mois, ils ne se sont jamais réellement vu pour bosser ensemble. En tout cas il correspondait très bien en termes de voix, c’était aussi quelqu’un de super sympa mais comme il était russe il y avait une question de proximité et pour avoir une vraie cohésion… du coup ils m’ont proposé et j’ai accepté.
Pierrick : Tu dois repartir de zéro et recommencer les fondations, il faut refaire tes rouages pour voir comment chacun va fonctionner. Il fallait aller très vite et je ne te cache pas que la production de cet album a été une grosse pression, on se l’est mise tout seul bien sûr car on voulait faire les choses bien. Cela nous a aidé à mieux se connaitre et à se construire, mais dans le côté professionnel.

Justement, pouvez-vous nous parler de la production et du mixage ? Je n’ai pas trouvé d’information à ce sujet…
Pierrick : Oui effectivement il n’y a pas beaucoup d’information car on a tout fait à la maison. C’est Jean-Baptiste le guitariste compositeur et créateur du groupe qui s’occupe de tout cela, il a tout le matos qu’il faut et ça fait des années qui travaille ainsi,
Florian : Ouais c'est un geek ! (rires)
Pierrick : C’est fou car en 4 ans, entre le premier album et celui-là, ses compétences ont beaucoup évolué en termes de production, et pour nous c’est super car sur un point de vu deadline il y a moins de stress et au niveau planning c’est plus flexible, sans oublier le fait qu’on à la main sur tout le processus de production : enregistrement, mixage et mastering.
Florian : Se pose la problématique de trouver le bon studio qui sonne correctement, puis trouver un bon ingénieur du son avec qui tu t’entends bien et qui a la même fibre artistique que toi, qu’il retranscrive bien ce que tu as dans la tête, et puis évidement il y a l’aspect financer, malheureusement on en revient toujours à la même chose. Donc avec JB on a de la chance.

Vos influences sont indiscutablement orientées death, brutal et deathcore mais est-ce que cela vous arrive de faire quelques infidélités à ces styles ?
Pierrick : Complètent ! Le metal j’en écoute mais j’écoute aussi carrément d’autres choses, on peut très bien écouter de la variéte, de la chanson, de la pop, du folk ou du blues, en fait je pars du principe qu’un bon musicien doit écouter de tout, pour ton groupe c’est forcément un joker.
Florian : C’est un peu chaud à dire mais cela fait bien un an que j’ai du mal à me remettre dans des albums de metal. J’ai voulu changé un peu et du coup je suis très rap français et electro, aussi beaucoup d’orchestres symphoniques. Après on connait la scène deathcore car on en fait partie donc c’est intéressant de savoir ce qui se passe à côté et on adore cela.
Pierrick : Certains métalleux ont tendance à être un peu trop fermés, je pense que c’est mieux d’être ouvert mais parfois c’est un peu compliqué, je parle avec des gens en leur disant « je fais du metal mais j’écoute des trucs comme toi », parfois on a l’impression d’être des monstres ! Même les autres membres écoutent plein d’autres choses.
 


Quand on voit le nom de votre groupe on ne peut s’empêcher de penser à la série The Walking Dead, ai-je tort ?
Pierrick : On l’a un peu cherché mais on ne l’a pas fait exprès non plus. En fait on ne s’est pas dit « on va s’appeler THE WALKING DEAD parce que la série The Walking Dead est cool ». Quand JB et Cédric ont monté le groupe et qu’ils cherchaient un nom, comme ils étaient fans de la BD, qui commençait tout juste à l’époque, ils ont décidé de s’appeler ainsi, mais ils étaient aussi conscients que ça serait compliqué. Et en fait, à chaque fois que la grand-mère de JB le voyait elle lui demandé « alors avec ton orchestre ça va ? », du coup ORCHESTRA (rires).

Coté concerts des dates prévues ? Je n’en ai vu pour l’instant qu’une seule…
Pierrick : En effet il n’y a qu’une date, à la cité de la musique à Romans sur Isère le 15 décembre, car on sort d’une petite tournée. Mais on a décidé de travailler sur le booking donc il y a des choses qui se préparent ! Par exemple on vise les festivals, il n’y a plus qu’à croiser les doigts ! Pour le groupe ça serait une récompense, sans oublier les tournées à l’étranger.

Si la zombie apocalypse arrivait demain, que feriez-vous ?
Pierrick : Sans déconner j’y ai déjà pensé (rires) ! Comme l'avait fait Romero dans le film Zombie où les mecs se mettent dans un centre commercial c’est pas bête du tout ! Tu te barricades autour, tu as de la bouffe à l’intérieur et le garage comme cela tu prends des véhicules et tu fais comme dans l’armée des morts ! Tu peux aussi te faire des armes genre la tronçonneuse (rires). La prison c’est un bon choix aussi.
Florian : Franchement je n’en sais rien, sur les 8 saisons de The Walking Dead ils ne leur arrivent que des merdes du coup comment savoir ce qui est safe (rires).

Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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