29 janvier 2018, 16:09

Beth Hart & Joe Bonamassa

• "Black Coffee"

Album : Black Coffee

Après trois albums dont un live, revoilà Beth Hart & Joe Bonamassa de nouveau réunis pour un disque qui reprend des titres qui ne sont pas des classiques de la soul et du blues mais qui sont tout aussi bons voire meilleurs que des reprises un peu trop évidentes entendues ci et là. Produit encore une fois par Kevin Shirley, producteur de Bonamassa en solo (mais aussi IRON MAIDEN, ce qui atteste de sa polyvalence), ce « Black Coffee » est un véritable tour de force car enregistré en 2016 en seulement cinq petits jours (!) par une équipe de musiciens qui chacun excelle dans son domaine. Michael Rhodes et sa basse vrombissante ou la section de cuivres composée de Ron Dziubla et Paulie Cerra aux saxophones et Lee Thornburg à la trompette et au trombone en sont de parfaits exemples qui brillent de mille feux sur certains titres.

L’album s’ouvre sur ''Give It Everything You Got'', un très gros hit emprunté à l’album « Edgar Winter’s White Trash » et qui place d’emblée la barre très haute avec des cuivres de folie et une Beth qui rugit déjà. Plus de douceur mais avec un soupçon d’animalité pour un titre d’Etta James, ''Damn Your Eyes '' avant que Beth Hart ne fasse de l’ombre (si si !) à la lionne Tina Turner dont elle reprend le ''Black Coffee'' (cette basse !!!) qu’elle interprétait avec Ike Turner. La grande Ella Fitzgerald et son ''Lullaby Of The Leaves'' amènent une ambiance feutrée avant que ''Why Don’t You Do Right'' (Lil’ Green) et son esprit cabaret/Cotton Club fasse de nouveau accélérer la machine. Peu connaitront le nom de LaVern Baker et découvriront donc deux chansons de son répertoire, ''Saved'', un rock gospel endiablé et ''Soul On Fire'', blues plaintif qui prend son temps pour installer le climat. Entorse faite à ne pas puiser dans les classiques sur ''Sittin’ On Top Of The World'' reprise maintes fois par des groupes tels que CREAM ou GRATEFUL DEAD mais qui s’avère irrésistible avec son ambiance big band, et des cuivres incroyables de puissance qui éclatent littéralement dans les enceintes.
Le titre suivant parle d’une femme malheureuse qui part pour West Memphis afin de trouver la joie. Ce morceau, ''Joy'', est l’œuvre initiale de Lucinda Williams et
Joe & Beth ainsi que les musiciens en livrent une version extrêmement lascive pour un blues incroyable, crié plus qu’il n’est chanté. Le dernier morceau ''Addicted'' est surprenant et est une reprise du groupe d'electro et trip-hop WALDECK (Klaus Waldeck) et paru en 2007. Si l’interprétation est convaincante, l’ambiance et le style y sont bien trop différents et détonnent, font tâche même sur ce disque pourtant impeccable depuis le début. On a frôlé le sans faute, soyons indulgents car ils l’ont atteint sur leurs autres albums.

Ici, les 45 minutes que dure l’album passent beaucoup trop vite et on ne s’ennuie pas une seule seconde (comment aurait-il pu en être autrement ?) grâce à la (re)découverte de ces pépites de la musique blues et soul. Décidément, l’association Beth Hart & Joe Bonamassa va droit au but et vise dans le mille à chaque fois et fait que l’on n’a pas du tout le blues à l’écoute de ce « Black Coffee » jouissif en diable. ENCORE ! 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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