17 février 2018, 23:49

RAVENEYE + BIRDSTONE

@ Paris (Les Etoiles)

Le jeune trio RAVENEYE, formé en 2014, n’a qu’un EP et un album dans sa besace mais cela lui a été jusque-là suffisant pour bourlinguer partout où on a bien voulu accueillir ses flight-cases. Le groupe n’est pas bégueule et aligne aussi bien les dates en clubs que dans des salles de grande capacité en première partie de groupes majeurs ou en festivals. Ainsi, on a pu entendre les Anglais lors de l’édition française du Download Festival l’an dernier ou bien en première partie de HELLYEAH et, plus gros encore, de KISS. Avec à chaque fois un retour positif sur ses prestations. Qu’allait-il en être pour cette première date (intimiste) en tête d’affiche dans notre capitale ?

C’est un autre trio, mais français lui, qui assure la première partie de cette soirée, en l’occurrence les jeunes BIRDSTONE qui sont originaires de Poitiers. Evoluant dans une veine majoritairement bluesy avec de larges pointes rock 70’s (voire jazzy à de nombreux moments), la formation propose une musique élaborée sans être prise de tête où la petite bassiste Edwige Thirion (sa gigantesque basse Fender fait presque sa taille) tire son épingle du jeu en maîtrisant parfaitement son instrument. Un petit bémol dû à une présence trop importante dans le mix mais fait minimisé par des lignes impeccables, pleines de groove et qui servent les compositions avec le batteur Léo Gaufreteau qui la seconde parfaitement, sachant se faire doux ou rugueux selon l’ambiance (parfois plusieurs ambiances d’ailleurs au sein d’un même morceau). Le chanteur-guitariste Basile Chevalier-Coudrain s’en sort bien aussi malgré le fait qu’il n’évolue qu’en rythmique. De beaux soli fulgurants manquent à l’appel et l’on soupçonne un manque de spontanéité (qui ne fait pas défaut cependant à ses comparses) lors de certaines de ses poses et mises en avant. C’est bien peu à lui reprocher étant donné qu’il gère et module sa voix (trop en retrait dans le mix mais là, c’est plutôt du ressort de l’ingénieur) de belle façon. Une découverte sympathique qui nous a fait passer une très agréable demi-heure en leur compagnie et qu’il nous fera plaisir à revoir.

Un line-check rapide précède le début de la prestation de RAVENEYE qui est attendu par le petit public présent qui saura cependant donner de la voix et se montrer réceptif en répondant positivement tout au long du set. Si connivence et convivialité devaient être définis par un nom de groupe, celui de RAVENEYE serait placé assez haut sur la liste. Enjoués, souriants et à 200 % dans le show, le chanteur-guitariste Oli Brown, le bassiste Aaron Spiers et le batteur Adam Breeze (qui assurent tous deux les chœurs par moment) sont branchés sur courant alternatif/courant continu. De vraies piles électriques qui sautent, virevoltent en n’oubliant pas de faire cracher leurs amplis. Oli montera même sur les épaules du bassiste et les deux descendront dans la fosse pour assurer un morceau sans que cela fasse cliché tant la sincérité émane de leur part. Ambiance bon enfant et bonne humeur au programme donc. La bande de Milton Keynes évolue dans un registre très rock, parfois bluesy mais furieux et a une facette agressive et groove qui évoque (de loin certes mais quand même) un groupe comme RAGE AGAINST THE MACHINE.

Après deux morceaux bien accueillis mais pas explosifs, la sauce prend vraiment à partir du troisième titre pour monter crescendo jusqu’à la fin. La punchy ''Breaking Out'' et ''Hey Hey Yeah'', dont le refrain se prête bien à l’exercice d’interactivité avec le public, sont représentatives d’un style qui leur est propre. ''You’re A Lie'' sur laquelle le bassiste actionne une pédale de distorsion suffisamment efficace pour pallier l’absence de guitare avec un Oli Brown se contentant du micro font d’elle un des meilleurs moments de cette soirée. Cette chanson fait d’ailleurs montre de cette part d’agressivité évoquée plus haut. La section rythmique s’arme ensuite de guitares acoustiques pour interpréter le mélancolique ''Eternity'' (dont le sujet est grave car évoquant le suicide) sur laquelle Oli Brown sait faire passer l’émotion. D’autres titres comme ''Hero'' ou ''Hate'' sont présents dans la setlist et la finale ''You Got It'' referme cette heure et quart pleine de fraîcheur.

RAVENEYE remerciera plusieurs fois le public venu les applaudir, indiquant que c’était leur première date en tête d’affiche à Paris et qu’ils ne savaient pas à quoi s’attendre. Force leur a été de constater que l’on sait recevoir en France. « Cheers ! ».

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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