28 mars 2018, 23:05

SCORPIONS + VANDENBERG’S MOONKINGS

@ Toulon (Zénith Oméga)

« Bon courage » m'avait – gentiment – vannée un collègue quand j’ai annoncé que j’allais au concert de SCORPIONS. Etait-il simplement caustique ? Pensait-il que le groupe, qui a sorti fin novembre « Born To Touch Your Feelings », un nouveau (enième diraient les mauvaises langues) best of de ses ballades, allait en profiter pour ralentir le tempo en leur faisant la part belle ? Ricanait-il parce que le “Crazy World Tour”, présenté comme une tournée d’adieu, n’en finit pas de s’étendre et qu'un nouveau CD semble prévu d'ici à la fin de l'année ? Les trois mon général ?
 


 

Quoi qu’il en soit, la perspective de voir SCORPIONS est toujours un plaisir pour qui a grandi en écoutant, en ordre dispersé, « Blackout », « Tokyo Tapes », « Lovedrive » et autres « Animal Magnetism » ou « Love At First Sting », même si l'on sait que les meilleures années du groupe sont derrière lui, en termes de compositions, et que pouvait effectivement planer un petit doute quant à la teneur de la setlist. Car les ballades ont beau faire partie de l’ADN du groupe au même titre que son hard rock classieux et lui avoir permis de toucher le grand public, le SCORPIONS que l’on aime, c’est celui qui a le dard fièrement dressé ! Suspense donc en pénétrant dans le Zénith Omega toulonnais quasi complet où les cinq hommes s’étaient produits il y a sept ans…

C’est VANDENBERG’S MOONKINGS, dernier groupe en date d’Adrian Vandenberg, guitariste hollandais tout en feeling qui œuvra aux côtés de David Coverdale au sein de WHITESNAKE époque « 1987 » (la tournée) et « Slip Of The Tongue », qui assure la première partie. Du hard rock 70’s de qualité pour un set concis d’une petite demi-heure dont on retiendra plus particulièrement “Burning Heart”, extrait du tout premier album du grand blond sorti en 1982, “Judgement Day” du Serpent Blanc et son riff à la “Kashmir” de LED ZEPPELIN et, justement, une reprise de “Rock and Roll” en point d’orgue que Jan Hoving chante comme qui rigole. Entre-temps, le quartette aura interprété quelques-unes de ses compos, dont “Tightrope” et “Line Of Fire”.
 


Après l’intro “Crazy World” en images de synthèse, SCORPIONS déboule sur scène emmené par Rudolf Schenker. Si Klaus Meine, qui s’apprête à fêter ses 70 printemps, bouge un peu moins et ne tient plus aussi bien ses lignes de chant qu’avant, impossible par contre d’imaginer un seul instant que le guitariste entrera lui aussi dans sa septième décennie fin août tant le temps ne semble pas avoir de prise sur lui ni sur sa prestation scénique, toujours aussi intense. Ni sur ses rythmiques impeccables et ses quelques solos inspirés.

En fait, il y a désormais deux locomotives dans le groupe : Schenker en front de scène et, derrière, Mikkey Dee. Impressionnant, celui qui fut le batteur de MOTÖRHEAD pendant près de 25 ans apporte une assise et une dynamique parfaites au groupe qui n’en manque pourtant pas. Oublié son prédécesseur James Kottak, un musicien talentueux mais qui en faisait des caisses en live quand Mikkey, bien mis en avant, la joue moins perso et ne cache pas son enthousiasme.

Si “Going Out With A Bang” qui ouvre l’heure 45 de set n’est pas un morceau marquant, la suite a de quoi combler n’importe quel fan. S’enchaînent “Make It Real”, “Is There Anybody There?” (sans doute le premier morceau de l’histoire à avoir mêlé hard rock et reggae), “The Zoo”, ZE instrumental “Coast To Coast” et un medley 70’s composé de “Top Of The Bill”/“Steamrock Fever”/“Speedy’s Coming” et “Catch Your Train”. Question de goût mais si “Robot Man” avait remplacé ce dernier, on aurait frôlé la perfection. Toutes les craintes initiales d’une setlist trop lisse sont définitivement balayées.
 


 

Evidemment, après une telle déferlante de classiques, dont ‘l’historique’ “Wind Of Change”, des morceaux plus récents comme celui d’ouverture ou “We Built This House” sont bien anecdotiques. Et le medley acoustique “Follow Your Heart”/“Eye Of The Storm”/“Send Me Angel” a beau être agréable, imaginez ce qu’il aurait pu donner avec “Holiday”, “Always Somewhere” et “When The Smoke Is Going Down”… Mais je chipote, SCORPIONS n’était pas là pour une tournée “greatest hits”.

Côté bonnes surprises, on citera le satrianien “Delicate Dance”, un instrumental signé Matthias Jabs, présent sur « MTV Unplugged : Live In Athens » (2013), sur lequel il est rejoint par Ingo Powitzer, son guitar tech, pendant que Rudolf fait une pause. Et puis, évidemment, la reprise d’“Overkill” de MOTÖRHEAD dédiée à Lemmy dont les photos apparaissent sur l’écran géant en fond de scène et sur les deux autres situés de chaque côté de la scène. Elle sera suivie par un solo de Dee dont le kit semble léviter (chéri(e), ils ont satellisé le batteur !) qui s’achèvera alors que toutes les pochettes d’albums de SCORPIONS apparaissent une à une derrière lui sur l’écran. Beau, tout comme le magnifique “son et lumières” qu’offre le groupe au public conquis, avec deux caméras qui retransmettent en direct les images retravaillées.

Les essentiels “Blackout” et “Big City Nights” annoncent la fin de la soirée, suivis par un unique rappel composé de “Still Loving You”, sans doute le titre le plus connu de SCORPIONS, toutes catégories confondues, et de l’indispensable “Rock You Like A Hurricane”. Mercredi soir, j'avais rendez-vous avec un amour de jeunesse. Je ne l'ai pas regretté…

Retrouvez le portfolio ici.
 

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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